Chapitre 10

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Comment un ange a pu devenir duc ? Avoir un duché ? Ce n'est pas possible... C'est ridicule. Et je suis actuellement à Whithaven ? C'est impossible. Whithaven est à des lieux de Requiem. D'après les cartes que j'ai apprises, le duc vit à côté de sa capitale, Vasir... Mais Vasir est à l'Est de Whithaven, alors que Requiem est à l'ouest de Pondmire. Même si les duchés sont voisins, je devrais traverser la forêt de Jade pour rentrer... Depuis combien de temps suis-je ici ? Combien de temps a mis le trajet ? À cheval, il y en a pour des jours.


Alors que les questions se bousculent dans mon esprit, je suis Raphe, escorté par Sitael et une femme, je ne saurais dire si c'est un ange ou pas. Elle a les cheveux d'un roux intense, des yeux de chat déterminés avec des sourcils épais qui lui vont bien. J'observe le château dans lequel je suis. Ceci appartient à Raphe... Ou Raphaël. Il m'a emmené dans son duché... dans son putain de duché. J'ai envie de hurler, mais je me retiens. J'ai bien remarqué que l'énervement ne m'est d'aucune aide.


Ils s'arrêtent tous devant une porte, je les imite. Raphe l'ouvre et me fait un signe de la main pour que j'entre. C'est une chambre, beaucoup moins impressionnante que celle dans laquelle je me suis réveillée, mais confortable. J'observe chaque meuble, cherchant un objet tranchant. Il y a une cheminée, mais pas de tisonnier, deux fauteuils devant, un lit...


— Tout ce qui pourrait être tranchant a été retiré de la chambre.


Il ferme la porte. Je me tourne vers lui. Pas d'escorte cette fois, ils sont restés dehors. Il s'appuie contre la porte et m'observe.


— Donc on est sur...


— Sur mes terres.


Il s'approche de moi. Je recule d'un pas, mais il réduit l'espace que j'essaie de créer. Finalement, je lui donne un coup de poing, je ne mets pas toute ma force.


— Tes terres ? Mais depuis combien de temps suis-je ici ? Je le pousse à deux mains, il les attrape.


— Tu n'es toujours pas calmée depuis hier ?


— Hier ? Je couine.


— Oui.


— Mais c'est impossible.


Il ferme les yeux et penche la tête sur le côté dans une expression qui dément mes propos. Je le regarde de haut en bas et recule d'un pas. Je me rappelle la vision qu'il offre avec ses ailes.


— Je t'ai porté.


— Tu as volé ? Cette question me paraît totalement incongrue. Il hoche la tête. Tu m'as trompé. Ajoutais-je.


— Dans mes souvenirs, c'est plutôt l'inverse.


— Pardon ?


— Tu t'es fait passer pour la princesse à un bal...

Fall outOù les histoires vivent. Découvrez maintenant