Alpha. Nightmare King

Chapitre 8

[Pov_externe]

10 ans plutôt.

Grèce, Village de Galaxidi.

Dépassant la grande fontaine en marbre de la cours intérieure, Mastani Kahor portait à bout de bras un lourd plateau couvert de friandises diverses, aux fruits et aux noix, aux arômes de fleurs où d'épices. 
Elle entra dans la salle de sport de la résidence en poussant la porte à coup d'épaule et posa son fardeau sur la luxueuse table de billard. Elle se dirigea ensuite promptement vers le jeune adolescent concentré dans sa pratique du développé couché.

Mastani esquissa un sourire bienveillant en observant son fils unique s'entraîner. Il avait été révélé officiellement Alpha depuis 2ans maintenant, néanmoins, un regard perplexe remplaça vite son sourire lorsqu'elle aperçu le poids inscrit sur les disques de fonte.
80kg.

En tout.

-Mon fils, ça ne va pas? Tu te sens malade? Pourquoi tu n'as rien dit!!? Enfin, tu devrais déjà pouvoir soulever le double!

-....

Il prit une grande inspiration puis replaça la barre dans ses encoches avant de s'assoir de façon à pouvoir faire face à sa mère.

-...Mais je vais lui faire peur si j'ai l'air trop fort.

-Un jour tu me diras enfin de qui tu parles...

-Je crois... Que ça va lui rappeler de très mauvais souvenirs si je deviens trop fort. Et je dois faire mieux cette fois-ci.

Dit-il gaiement en se levant pour attraper sa serviette de sport.

-Ansh... Mmh, peut importe. Je t'es fait des gâteaux! Miel, sésame, noisette, pâte à sucre-

-Mère... Je ne suis plus un gamin, j'ai déjà 16 ans. Je ne peux plus me gaver de friandises.

Mastani fronça lentement les sourcils.

- ...D'accord d'accord d'accord! C'est bon, tu as gagné. Je vais y goûter.

-Juste goûter? Enfant ingrat...

-Je ne vivrai pas jusqu'à 30 ans si je mange autant de sucre...

-Tu a un métabolisme d'Alpha, tu vivras assez longtemps pour voir tes arrières petits enfants, contrairement à ta pauvre mère... Alors fait moi au moins ce plaisir.

En vérité, loin de vouloir obligé son fils à tout manger, Mastani voulait juste qu'il en trouve un à son goût. N'importe lequel, d'où la multitude de saveurs. Les sucreries et autres gâteaux étaient son language de l'amour, il fallait donc que son fils y trouve son compte.

-... Celui à la violette. Il est bon.

Sa mère en entendant cela, s'exclama enjouée d'une expression indienne qu'elle utilisait souvent quand les choses tournaient bien, avant de lui faire un bisou sur le nez.

-Bon garçon. Je vais apporter ça aux goûteurs de ton père. Ce sont les nouvelles saveurs de l'entreprise.

°

[De nos jours, 17h40]

Ansh ouvrit les yeux, étendue sur son canapé, dans son appartement à Kahor Corp°.
C'était rare qu'il rêve de son enfance de la sorte, il en avait très peu de souvenirs.
Entre les phases euphoriques de sa mère, qui était en elle-même un rayon de soleil personnifiée et la silencieuse pression paternelle pour reprendre le flambeau de l'entreprise, il avait beaucoup de trou de mémoire. Plus le temps passait et plus son enfance, ses actions et ses pensées de l'époque étaient floues.

Il se souvenait bien des évènements importants, mais il oubliait les motivations qui l'avait poussé à faire ou à ne pas faire certaines choses.

Durant son enfance il n'avait jamais manqué de rien, évoluant dans un milieu aisé pour gravir l'échelle sociale afin de donner à son futur oméga tout le confort et la sécurité qu'il mériterait. C'était l'enfance confortable mais pesant de beaucoup de jeunes alphas. La réussite sociale n'était pas une option mais le but numéro un à atteindre. Le système leur étaient favorable, ils n'avaient donc absolument aucune excuse d'échouer. Pouvoir apprendre de ses échecs répétés, c'était un privilège de Bêta.
Quand à son futur oméga, Ansh se souvenait uniquement qu'il se languissait douloureusement de cette personne avant même de l'avoir rencontré. Au fond de son cœur, il l'avait toujours su. Il avait toujours su qu'au moment où il allait le voir pour la première fois serait comme si il l'aimait depuis toujours.
Et il ne s'était d'ailleurs pas trompé sur ce point.

À 14 ans, cette attente constante de l'inconnu et ses sentiments latent  étaient déjà un épreuve en soit. Il avait passé sa pré-adolescence à constamment se sentir un peu trop vide. Un peu trop seul...Quoiqu'il chérissait cette période. C'est à partir de là qu'il avait commencé à devenir indépendant et à construire la personne qu'il était devenu. Et il chérissait aussi  ses parents, stricte mais au combien drôle et bienveillante. Après tout les chiens ne font pas des truites.

Ansh se redressa promptement et saisie son portable en se frottant les yeux.
Devait-il d'abord appeler sa mère qui lui manquait, ou son impertinent petit oméga qui avait osé fuir à l'autre bout du monde sans lui? Hmmm: l'option numéro deux était un peu plus urgente.

°-Allô?

-Tu es bien arrivé?

-Oui. Je suis avec ma mère, on sort de l'hôpital.

-Elle va bien? Elle peut déjà marcher?

-Elle s'en sort bien, elle est avec des... Heum... Comment on dit ça...? J'y crois pas je viens d'arriver à Séoul et j'oublie déjà comment on parle. Tu sais les longs bâtons qui aident à marcher?

-Des béquilles?

-Probablement.

Au bout du fil il entendit Naoki s'adresser à sa mère en murmurant de façon légèrement nerveuse.

-Elle... Elle te passe le bonjour.

-C'est gentil à elle, je lui souhaite un bon rétablissement. Mais, tu lui as parlé de moi?

-...Heum, pas vraiment. Désolé, je dois te laisser. J-je t'aime!!°

Et l'Oméga raccrocha dans la seconde, laissant l'Alpha se débrouiller avec ça déclaration.
Ansh resta immobile trente bonnes secondes avant d'éloigner son portable de son oreille.
Tout compte fait, il n'allait pas appeler Mastani... Il allait plutôt lui rendre une petite visite.

°

Au même instant, à 7h40 heure de Séoul, Emery émergea de son sommeil avec des cernes, des courbatures et les parties génitales douloureuses. Douloureuses, de ne pas avoir été touchés par un Alpha.
Quel épreuve que celle d'être un oméga... Seul?
Lorsqu'il sentit une nouvelle vague de chaleur approcher il prit la plaquette de comprimés que Kwang-Wang lui avait gentiment ordonné de prendre et avala la pilule d'inhibiteurs de chaleurs. Cette marque coréenne était vraiment efficace, et bien plus agréable que les injections.
Les petits pilules agissaient en dix minutes, elles diminuaient les douleurs de 99% et bloquait efficacement l'émission de phéromones. Un vrai petit miracle de technologie pharmaceutique.
Pour l'instant Emery n'avait pas ressenti d'effets secondaires mais il avait quand même très peu dormi, car l'envi de s'accoupler, bien que restreinte, était quand même bien présente.
Et être vautrer dans les draps douillets aux parfum musqué de l'Alpha qui lui avait donné le gîtes et le couvert, n'arrangeait vraiment pas sa situation.

Seo Kwang-Wang...
Un procureur.
Était-il vraiment un gentleman comme Emery n'en avait jamais croisé?
Emery était curieux de le savoir.
En se levant du lit il poussa doucement le rideau pour prendre un petit de soleil lorsqu'il aperçu en bas de l'immeuble son procureur entrain de se faire la malle dans sa voiture de luxe! Sûrement en route pour sa journée de travail.
Mais qu'est ce que Emery allait faire tout seul maintenant!?

°

À suivre...

[Chap8_ Fin]