Chapitre 2

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Salut!
J'espère que tu te portes bien.

Bonne lecture🥰
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   Mon adorable père assis, soupire et se lève suite à mon silence, ce qui crée une atmosphère pesante. Je n'avais jamais été aussi malheureuse, aussi faible, aussi triste. Une larme tombe sans le vouloir, puis deux avant que je n'éclate en sanglots dans les bras de ma sœur.

   Celle-ci de ses mains douces, nettoie délicatement mes joues mouillées, puis m'apporte ma ventoline, paniquée suite à la crise que je viens d'avoir. Vu que l'étouffement s'intensifie de plus en plus, ma sœur appelle mes parents en hurlant, qui accourent vers moi. Ma vision se brouille et tout ce que j'entends est mon prénom répété dans un hurlement avant de m'écrouler au sol dans un bruit sourd.

   Mais où suis-je? Comme pour répondre à ma propre question, j'observe minutieusement la pièce blanche presque vide dans laquelle je me retrouve. Une chaise en plastique à ma droite, et une soupe posée sur une petite table, qui ressemble étrangement à de l'eau salée à ma gauche. Cette odeur! Je la reconnais, c'est celle de l'hôpital.

   Comment ne pas la reconnaître par cœur quand tu as l'habitude d'y être ? Voilà qu'encore une fois, je suis coincée ici. Comment ceci peut-il fréquemment m'arriver? Quand cela mettra t-il fin? Quand ne verrai-je plus cet hôpital dans de mauvaises circonstances ? Comment vais-je mettre un point final à celà ?

   Je dois absolument redevenir celle que j'étais. Les épreuves de la vie ne doivent pas m'affaiblir, elles doivent au contraire me rendre plus forte. Mais là, j'ai l'impression que c'est le contraire. Asthme, handicap et puis quoi d'autre ?

   Je sors de mes pensées lorsque la porte s'ouvre sur elle, la belle et jeune fille de tous les jours, l'infirmière de chaque instant. Les traits parfaits de son visage, son sourire toujours présent, ne montre aucune blessure du passé. Mais est-ce vraiment le cas? Je ne saurai le dire.

   Je soupire en faisant dos à la jeune femme, trop habituée de la voir.

- Encore une nouvelle rechute?

   Elle s'assoit près de moi et vérifie mon poul où je ne sais quoi. Je souris tristement suite à sa question, repensant à mon accident. Celui qui m'a privé des jambes depuis maintenant deux ans. Privée de sortir en toute sécurité, de marcher, de courir sans avoir un creux dans le ventre créée par la peur. Je me demande encore comment j'ai survécu à l'accident.

- Tess?

   Je suis interrompue par la voix de ma petite sœur qui a seize ans, l'âge que j'avais lorsque j'ai complétement perdu le droit de vivre pleinement ma vie, sans me soucier du danger, sans n'avoir aucune privation.

- Quoi?

   Je réponds agacée qu'elle m'interpelle toujours pour me proposer son aide. Je n'ai besoin de l'aide de personne ni d'aucune pitié. Cela me rappelle encore ma dépendance. Je dois apprendre à vivre avec et être indépendante malgré mon handicap. Je dois tourner la page et vivre tout simplement en oubliant le passé. Mais comment le faire si une aide m'est constamment proposée?

- Tu veux que je t'aide à aller au toilette ?

   Comme je l'avais deviné, elle vient me proposer son aide. L'ai-je demandé? Si j'en avais besoin, je ne me serais pas gênée de lui en faire part.

- Pourquoi ? Tu m'aurais soulevée avec ta force d'insecte? J'ai toujours ma chaise roulante.

- Non, j'aurai demandé à l'infirmière de m'apporter son aide. Tu en veux?

- Je ne sais pas.

    Suite à ma réponse, elle ferme la porte et vient s'asseoir près de moi. Je soupire d'énervement sachant qu'elle n'a pas compris que je veux rester seule. Comment peut-on être aussi collante et chiante?

- Nell, tu veux m'énerver ?

   Je l'aime vraiment beaucoup mais elle se doit de respecter la décision d'une personne de vouloir rester seule, étant en phase de tristesse. Pourquoi imposer sa présence ?

- Je souhaite juste te tenir compagnie, je suppose que tu t'ennuies, me sourit-elle innocemment de toutes ses dents blanches.

- De rien de vouloir m'aider mais je fais le vœu de rester seule, tu comprends ? Alors merci de bien vouloir te retirer.

- Ok mais si tu as besoin...

- Je n'ai besoin de rien maintenant sors s'il te plaît.

   Ma sœur sort les yeux larmoyants, ce qui me fais maintenant culpabiliser. Je comprends qu'elle veuille m'aider mais c'est exactement ce qui m'énerve. Mais le plus triste dans toute cette histoire, est que j'en ai besoin, vraiment besoin. Je finis par me coucher, pliée tel un fœtus, le sommeil m'enveloppant peu à peu.

- Maman, Nell et moi irons au concert, l'annonce je excitée.

- Non! Ta sœur est en classe d'examen, elle doit réviser. C'est le cerveau de la famille alors que tu es son aînée. Arrête de penser au concert et à la nourriture. Si tu ne dors pas, c'est que tu manipules ton téléphone ou manges depuis cinq bonnes heures. Si tu sors, soit c'est pour un concert, soit c'est pour retrouver ton groupe d'amis. Tu as plutôt intérêt à me ramener de bonnes notes ou sinon je t'abandonne au village.

- Je connais déjà mes cours et je ne vais pas passer tout mon temps à réviser. Il n'y a pas que l'école dans la vie, j'ai bien le droit à quelques divertissements. En plus de cela, je suis en classe de première, pas en classe d'examen. Promis, je ramènerai un douze de moyenne, maintenant je peux y aller ?

- Dix huit ou rien.

- Maman, je ne suis pas au collège, ce n'est pas facile avec les mathématiques et physique chimie qui me font voir de toutes les couleurs. C'est bon, je vais rester parce que ne comptez pas sur moi pour envoyer un Dix-huit de moyenne.

- Vas-y.

   Je saute de joie lorsque mère accepte. Je vais assister au concert d'Aya Nakamura. Je l'écouterai chanter en face de moi. Je m'apprête rapidement d'un tee short et d'un jeans blessés, puis je tresse mes cheveux afro en quatre. Je prends ma moto et la démarre pour le concert, oubliant le casque sous la précipitation. Comme la circulation est dense! C'est sûr qu'ils sont nombreux à aller au concert.

   J'accélère car j'aime faire la vitesse, contournant les motos et véhicules, quand mon pied commence à picoter. Ça brûle...

   Je jette un petit coup d'œil rapide, puis relève la tête. Mes yeux sortent de mes orbites et les battements de mon cœur s'accélèrent, lorsqu'un gros camion fonce sur moi. J'appuie le frein mais celui-ci refuse de fonctionner. La panique me gagne de plus en plus, mais je n'ai pas le temps de réagir que je vole dans les airs, après avoir reçu un choc violent. Je retombe brutalement sur la vitre qui se brise. Le camion dérape, le chauffeur en panique. Mes yeux se ferment lentement sur le sang qui gicle sur le sol. Le trou noir.

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L'ABDITUMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant