La vue d'en haut

Premier pas

L'aridité plane sur la forêt en cette saison d'été, on dit d'ailleurs que c'est le plus chaud depuis bien 10 ans. Le soleil ne manque jamais l'heure de 6h à 22h, il ne manque également pas d'assommer les courageux qui chemin tout tracés s'aventure sur les sentiers.

Cette saison fut marqué par le départ de McAdams, garde forestier qui malgré 43 années de bons et loyaux services se vit obligé de quitter les lieux larmes a l'œil, vieillesse oblige. Il est cependant bien connu qu'une fois place laissée place prise, c'est sans nul doute ce qui s'est passé lorsque pour la première fois Jonathan posa les pieds sur les traces de ses prédécesseurs.

24 ans, un jeune homme ni grand ni fort, beaucoup l'aurait décrit comme monsieur tout le monde, et c'était bien ce qu'il était. Cependant l'intelligence, ce n'est pas ce dont il manque, ça ne l'a pas empêcher d'abandonner ses études ni de refuser de travailler dans l'une de ses grandes compagnies. Celles ou l'ont voit plus d'étages et de fenêtres que l'ont voit de nuages dans le ciel. Non, même si son père ne manquait pas de s'y rendre, au détriment de sa famille. Il aurait tout de même pu trouver quelque chose dans l'armée, tout comme l'avait fait son frère. Lui ce qu'il souhaite c'est quitter tout ça, quoi de mieux que s'isoler dans la forêt en haut de son perchoir. Ce perchoir qui se dessinait au loin du haut de ses 30 mètres de hauteur.

Pas de doute, c'est la haut qu'il sera le plus tranquille. Cela faisait bien longtemps qu'il attendait ce moment, encore quelques minutes et toute cette forêt serait a lui.
Pour son premier jour c'est Brown qui l'accompagne. A première vue il lui rappelait son père, un homme au visage dur, mais contrairement à lui il avait les mains abîmées, par les années de travail, et les yeux fatigués, peut être par la vie ou sûrement les événements qui accompagne cet état depuis quelques semaines déjà.

Arrivé devant la tour, il ne peut s'empêcher de regarder tout en haut pendant quelques instants.

- As tu peur du vide fiston ? Le long silence qui s'était installé fut brisé par Mr Brown qui se demandait bien pourquoi depuis 1 bonne minute Jonathan ne disait plus rien

- Ça ne m'a jamais poser problème. Répondit Johnathan ni plus ni moins

- C'est bien ce que je te souhaite. 2 mois c'est le temps que tu vas passer la haut. Alors crois moi profite du sol, car la nuit c'est ce qui te manquera le plus. Étrange remarque de Brown se dit Johnathan.

- Y a t'il des choses à savoir avant de monter ? Quitte à monter il se disait qu'il était bon de tout savoir. Il avait déjà beaucoup marcher, ce qui signifiait qu'une fois monté il ne bougerait pas avant le lendemain.

- Eh bien non, tout t'a été briefer ce matin me semble t-il. Y a plus qu'à t'installer là-haut. Bon y a bien deux trois petites choses à t'expliquer au niveau du matériel. Rien de bien méchant. Brown souffla dans sa moustache, comme pour se préparer à monter. Il n'était pas trop vieux, mais n'était plus tout jeune non plus, il avait l'échine courbé à force de grimper, c'est bien pour cela notamment qu'il ne venait plus ici excepté pour rendre visite à son vieil ami déjà parti.

Johnathan passa en premier. Pied après pied, planche après planche. Le haut fut atteint assez rapidement malgré la hauteur, il avait senti quelques faiblesses venant du bois, des craquements par ci par là. La nuit c'est ce qui va me maintenir éveillé avait il penser.

Le haut de la tour comprenait la pièce principale, le poste de garde. Un lit, une table, un bureau. Tout le nécessaire allant d'un réchaud à l'antenne, des radios aux livres. Des distractions, très peu, Johnathan n'était pas un grand lecteur, peut être allait il découvrir de nouvelle passion durant ses 2 mois reclu.
Malgré tout ce qui l'intéressait le plus c'était bel et bien la vue. D'en haut il voyait bien à plus de 100 mètre sans problème, seulement les formes finissaient par se confondre.

- Les radios sont juste la, toujours sur la même fréquence. Pas compliqué. Radio à la main Brown décrit chaque bouton. Rapport toujours à la même heure, le soir. Bon pour aujourd'hui pas besoin, préviens bien le poste que tu es bien installé, rien d'autre. Dit il en reposant la radio

Johnathan hocha la tête. Il n'avait pas grand chose à répondre, il avait déjà appris les bases et n'attendait que d'être seul.

- normalement tu ne manqueras de rien, de toute manière d'ici 2 semaines, Willy viendra t'apporter les rations. Si quoique ce soit arrive tu sais qui appeler de toute manière. Clôtura Brown en rassemblant les anciennes affaires qu'avaient laisser McAdams. Peut être que tu auras besoin de ça cependant. Dit il en tendant un vieux magazine. Je te le laisse.

- Merci, je serais au rapport, tout les jours memes heures. Affirma Johnathan pour clore la discussion

- On ne t'en demande pas plus fiston. Acheva Brown. Bon et bien bonne nuit, le repos tu en auras besoin.

Ça y est pensa Johnathan en voyant partir Brown en direction de l'échelle.
La solitude dont il avait tant rêver depuis ces derniers mois a portée de bras.
Il attendait patiemment que Brown fut assez loin pour enfin s'asseoir. 10 bonnes minutes s'étaient écouler durant lesquels il fixait la forêt d'en haut. 10 bonnes minutes ou rien n'avait traverser son esprit. Simplement le bruit du vent et celui des oiseaux. Le soleil n'allait pas tarder à se coucher, et enfin pour la première fois de sa vie Johnathan allait être seul. Personne excepté la faune et la flore qui constituaient cette forêt.
Il commença par ranger ses affaires, prendre ses marques. Il constata très vite que les rations n'étaient pas illimitées et la nourriture pas du luxe. Ça lui allait.
En se dirigeant vers le bureau, il passa devant le magazine qu'avait laisser Brown. Il s'arrêta sur la couverture sur laquelle apparaissait une femme quasiment nue. Pas besoin d'en savoir plus, pour lui ce n'était pas une nécessité. Il prit le magazine d'un air écœuré en imaginant ce qu'en avait fait son ancien propriétaire et le jeta à la poubelle.
Au moins il avait du café se dit il en admirant la vieille machine qui avait sûrement du connaître les deux guerres. Tout était vieux ici. Du sol au plafond. Encore une fois ça lui allait.
Il se dirigea vers la radio, s'assît et tourna les boutons.

- Ici Anderson au rapport. Bien installé. Rien à signaler. Fit Johnathan à la radio.

- ....

- Anderson au rapport, vous me recevez ? Questionna t-il.

- Poste 24, oui on vous reçoit. Bien enregistré.

Eh bien ce fut court constata t'il. Non que ça lui déplaise mais 2 mois seul nécessiterait peut être plus de conversation.
Pas grave, le silence ne le dérangeait pas, et puis finalement les conversation courte l'arrangeait bien plus.
Affaire rangé, rapport fait. Il ne lui restait donc plus qu'à dormir.
L'excitation ne manquait pas d'être au rendez vous. Certes il avait 24 ans mais tel un enfant il avait hâte de passer cette nuit seul dans cette vieille tour en bois. Un peu comme une nouvelle expérience fait frémir.
Les lumières venaient d'être éteinte par ses soins et il s'empressa de se faufiler dans son lit de fortune, car c'était bien à ça que ça ressemblait, une espèce de lit de camp avec un duvet le protégeant du froid qui pesait dans l'air. Ce n'était pas le grand confort mais cela faisait amplement le travail.
Le silence n'était pas complet, le vent faisait trembler légèrement les fenêtres. Une forêt ne manque pas d'animaux nocturnes, on entendait des bruits un peu partout, venant de toute les directions. Rien ne venait perturber les oreilles de Johnathan. Au fond il aimait toujours ce genre de son ambiant, ça le rassurait. Malgré tout un bruit se faisait ressentir plus que les autres. Celui des planches et du bois. Ce craquement, comme si à l'abri des yeux quelques choses ou quelqu'un caressait du bout des mains le vieux bois et le faisait parler.