Rebelote...

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 - Allez viens ! C'est pas si froid que ça !

Je m'approche lentement du bord et par mal chance, je glisse et tombe dans l'eau contre mon gré. Je me relève aussi vite que possible tellement le froid pique ma peau. Je ramène mes bras contre mon torse pendant que toute la bande de copain se marre de mon accident. Je leurs montre un doigt puis je commence à avancer dans l'eau doucement en laissant mes a priori de côté et je commence à m'habituer au froid de la rivière. Bien sûr c'est sans compter sur les copains qui décident tous de se liguer contre moi et de m'éclabousser.

- Allez viens ! C'est plus si froid maintenant !

Alice est la plus taquine du groupe avec moi. Théo et Marc sont comme des frères et Julie est ma meilleure amie. Bien sûr qu'ils sont tous mes meilleurs amis mais Julie et moi avons toujours été plus proche. Un peu comme une grande sœur avec moi. On est le club des cinq, inséparables.

On passe toute l'après-midi dans l'eau à se chamailler et à s'éclabousser au lieu d'assister au cours de musique et de sport que nous devrions suivre. Nous sommes aussi les cinq cancres de notre lycée. Mais pourquoi assister à un cours de musique quand il fait encore beau et chaud dehors ? La musique me passionne véritablement : J'aime écouter de la musique et beaucoup de chansons françaises mais les cours de musiques sont les cours les plus barbants que j'ai jamais connu. Entre le classique et les répétitions de chant sur des musiques que personne ne connaît, non merci. Bien que j'aime beaucoup écouter de la musique classique. Chose pour laquelle je me fais chambrer par le club des cinq.

Le soleil commence à se coucher et nous sortons de l'eau pour profiter des derniers rayons de soleil pour nous sécher. Théo taquine les filles comme à son habitude et Marc s'habille rapidement avant de faire semblant de jeter les vêtements de Théo dans l'eau. Ils se battent amicalement et Théo réussi finalement à retrouver ses habits. On rentre tous chacun de notre côtés en expliquant à nos parents que nous avons profiter du soleil et de la chaleur après les cours et seulement après les cours.

Les jours s'enchaînaient et je continuais de traîner avec ma bande de copain qui était tout pour moi à l'époque. Au fur et à mesure du temps, les années passaient et Marc avait déclaré sa flamme à Julie et Théo tenait la chandelle. J'avais de plus en plus de mal à contenir mes sentiments envers Alice et son parfum dès qu'elle passait près de moi ne m'aidait vraiment pas. Ses cheveux bouclé châtains et ses yeux noisettes me faisaient complètement craquer. Évidemment Julie était au courant de tout mais le reste du groupe n'en savait rien.

Nous avions terminé le lycée lorsque j'avais décidé d'avouer mes sentiments à Alice. Le bal de promo était la situation parfaite pour l'inviter à danser avec moi. Un slow puis je me lançais dans ma déclaration. Je ne voyais plus que nous deux dans la salle et son sourire qui m'indiquait clairement que mes sentiments étaient réciproques. Cette danse s'est terminée par un doux baiser et notre idylle a commencé.

Nous avons passez notre été tous les cinq et Alice et moi passions plus de temps tout les deux. Je n'étais jamais seul pendant ces deux mois. Nous avons découvert le corps l'un de l'autre avec Alice et nous avons profité de tout ce qu'il nous était donné. Nous avons profité de l'un et de l'autre tant que nous le pouvions. L'été avait été magique pour nous cinq et la rentrée s'annonçait beaucoup moins joyeuse.

Julie, Marc et Théo avait intégré une université plus loin de chez nous alors qu'Alice et moi étions, avec beaucoup de chance, dans la même université. Nous n'avions pas les même cours mais nous avions des heures où nous pouvions nous retrouver et discuter de tout et de rien comme au début, au lycée, pendant l'été. Elle avait décidé de faire des études pour devenir avocate, un métier à l'époque majoritairement masculin et elle était une des seule femme dans ses cours de droit. Moi j'avais décidé de faire des études en langues. Je voulais voyager et rencontrer des peuples que personne ne connaissaient.


Au bout de cinq ans, j'ai été diplômé avec un master en langue et je pouvais démarrer mes recherches pour devenir guide touristique. C'est à partir de ce moment qu'Alice et moi avons commencé à nous séparer petit à petit. Nous ne pouvions plus nous voir aussi souvent et malgré la confiance entre nous, il était compliqué pour nous d'avoir une vie de couple et de nous voir assez souvent.

Les disputes ont commencé à se multiplier alors que j'étais toujours parti en voyage pour mon travail. C'était le reproche qu'Alice me faisait à chaque fois que nous nous voyions. Malgré cela, les seuls moments que nous avions pour nous, nous en profitions pour se redécouvrir et discuter de tout et de rien encore une fois. Alice me racontais à quel point ses études étaient compliquées et combien elle avait hâte que cela se termine. Il lui restait deux ans et je ne pouvais rien faire d'autre que de la soutenir de loin lors de mes voyages à l'étranger.

Malgré cela, nous avons réussi à rester ensemble et nous nous sommes installer à Londres, là où j'avais le plus de travail. Alice a appris sur le tas à parler anglais et elle est devenue avocate à Paris. Elle avait donc des déplacements à faire assez souvent mais faisait en sorte de tout rassembler en quelques jours pour ne pas faire trop d'aller-retours. Alice avait sacrifié beaucoup pour mon bien-être et mon métier. Je faisait en sorte qu'elle se sente comme une reine à chaque fois qu'elle rentrait à la maison et c'est comme cela que nous avons réussi à faire perdurer notre couple.

Un an après s'être installer à Londres, Alice pouvait exercer son métier sur place, son anglais s'étant améliorer grandement. Elle parlait couramment anglais et pouvais défendre des anglais à la barre.

Tout semblait nous sourire alors nous avons décidé de fonder une famille. Nous savions que nous étions fait l'un pour l'autre et que rien ni personne ne pourrait nous séparer. Nous avons eu une fille, Sorenza, puis malheureusement, Alice est retombé enceinte. La grossesse s'est mal passée et nous avons perdu le bébé. Cette catastrophe ne nous a pas rapproché comme elle aurait pu le faire avec d'autres couples. Elle nous a séparer. Je n'ai pas su faire face aux besoin d'Alice et j'étais moi-même en deuil. Il fallait continuer de s'occuper de Sorenza qui demandait de l'attention ce dont Alice ne donnait plus du tout. Elle s'était renfermé sur elle-même et ne s'occupait plus de rien. J'avais fini par la secouer une bonne fois pour toute en lui disant de se ressaisir mais ça nous a mener à la chute.

Nous nous sommes séparer et j'ai récupérer la garde de Sorenza pendant qu'Alice se faisait hospitaliser dans une clinique spécialisée dans la dépression. Les années ont passée, Sorenza a grandi et est devenu adulte, j'ai continuer mon métier jusqu'à ma retraite, il y a quelques mois de cela.

J'ai passé ces années à me demander si je reverrais un jour Alice. Je pensais à elle et à tout nos moments ensemble tout les jours. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à elle. Pendant des années je n'ai cessé de l'aimer. Mais il est arrivé un jour où j'ai arrêté d'y penser et c'était là que je comprenais que je l'avais presque oublié. J'ai arrêté d'espérer.

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Ses yeux noisettes que je n'ai jamais oublié se sont replongés dans les miens pour le première fois depuis tellement de temps. Le temps c'est comme arrêté et elle s'est levée doucement, sans quitter mon regard. Je me suis approché doucement de sa table et elle est arrivée en bout de table où nous pouvions littéralement nous toucher. On se regarde, on s'observe, on s'analyse presque. Elle est magnifique. Je la trouve magnifique. Ses cheveux brun à l'époque sont d'un blanc neige sublime désormais attaché à l'arrière, ses yeux noisettes sont toujours aussi noisettes. Je me perds toujours dans son regard. Elle porte un chemisier et un jean, classique mais si joli sur elle.

- Alice ?

Je demande juste au cas où ma mémoire me jouerai des tours mais elle hoche bel et bien la tête lorsque je prononce ce prénom que je n'ai plus prononcé depuis des années.

Elle tend une main et je tends la mienne pour qu'elles se rencontrent à nouveau. À son simple touché, ma peau s'électrise et je ressens tout un tas de frissons dans mon corps. Je relève la tête vers elle et elle me sourit avant de rire. Ce même rire qui fait arrêter la Terre de tourner.

Je m'installe en face d'elle en quinconce pour faire équipe avec elle puis nous commençons à jouer.

- Belote ! Elle lance en coupant.

Quelques tours s'enchaînent puis elle termine la partie en me regardant dans les yeux.

- Rebelote...

RebeloteWhere stories live. Discover now