Alone again

Mr forgettable

Cette nuit là était pourtant magnifique. La lune n'était pas caché par les nuages, les étoiles éclairaient plus que jamais les rues du Queens, et l'air était frais.

Les buildings rendaient la ville presque irréelle. On entendait à peine quelques voitures passer dans les rues voisines, et quelques personnes parler chez eux. Le calme planait étrangement sur une ville qui pourtant est toujours agitée.

Mais les sanglots d'un jeune homme venait troubler ce rare moment de calme.

Recroquevillé sur l'herbe humide et en face de la tombe d'un être proche , la tête dans les bras et les jambes contre son torse, comme un petit enfant qui vient de tout perdre. Parce que c'est son cas.

Un enfant qui a tout perdu en l'espace d'une enfance complètement gâchée, presque inexistante. Trop jeune pour supporter toute la douleur du monde. Trop jeune pour avoir envie de partir. Trop vide pour un coeur si pur.

Malheureusement, la vie s'en est pris à lui. Un complet innocent qui ne voulait qu'une seule chose : être heureux.

Ce ne sera jamais son cas. Jamais il ne pourra être heureux, pas après tout ce qu'il a traversé.

Ses sanglots ne se font que plus fort face à cette constatation.

Il n'aura donc jamais droit à sa fin heureuse ?

Pourquoi le monde s'acharnait autant sur ce pauvre jeune homme ?

Malheureusement, son moment de répit s'arrête lorsqu'il entend des bruits de pas venant dans sa direction.

Il lève la tête, et aperçoit l'ancien garde du corps de son ancien mentor. Ancien, ça fait tellement mal.

- Je te vois souvent ici jeune homme, qui était elle pour toi ? Lui demande l'homme qui s'est rapproché de lui et de la tombe, des fleurs à la main.

- Une personne proche.

Le jeune homme ne peut pas lui dire la vérité. Il ne le croirait pas. Et il préfère être un inconnu plutôt qu'un menteur. Surtout à ses yeux.

- Je ne t'ai pourtant jamais vu à ses côtés, ni au travail.

- Je la connais d'autre part.

- D'où ?

- Famille.

- Neveu ?

- Quoi ?

- Peter ? C'est bien toi ?

- Happy ! Tu ne m'a pas oublié !

- Comment j'aurais pu ? Mon grand, viens dans mes bras, tu m'as tellement manqué !

Mais avant qu'il ne puisse se réfugier dans les bras de l'homme en face de lui, le réveil sonne, et le cauchemar commence instantanément, dès que le jeune Peter ouvre ses yeux remplis de regrets et de tristesse.

Ce rêve, il le fait quasiment toutes les nuits, et quand ce n'est pas lui, c'est un autre qui lui raconte que ses amis ne l'ont pas oubliés, ou que Tony ou May sont encore en vie. Parfois même tout en même temps. Comme avant.

Mais plus rien n'est comme avant, et il le sait pertinemment. Même si il veut continuer d'y croire.

Il se déteste tellement putain.

Ses yeux se remplissent de larmes, et il frappe l'oreiller sur lequel il a passé la nuit. Il se retient de hurler toute sa peine et toute sa douleur, tant son coeur saigne de devoir tout supporter.

Il sert les draps de son petit lit pour éviter la crise d'angoisse qui le menace à chaque réveils. Parfois il aimerait ne pas se réveiller.

Il aimerait que toute cette peine se termine en une nuit. Il ne ressentirait rien, il partirait dans son sommeil. Mais il se réveille à chaque fois, et il doit continuer à exister sans vivre. Un corps sans âme, qui pourtant, ressent toute la douleur du monde.