Pretty eyes now filled with pain ;

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J'ai souvent maudit l'univers. À chaque fois que la pluie trempait mes cheveux, et à chaque fois que je trébuchais sur un pavé dont le coin se dressait fièrement vers le ciel. Je l'ai maudit quand je subissais les conséquences de mes propres choix, seulement parce que je ne voulais pas être la seule fautive.
Mais hier, j'ai remercié l'univers.

Je ne suis jamais tombée amoureuse. Je n'ai jamais eu de véritable relation avec quelqu'un, de complicité ou une quelconque connexion particulière. Par conséquent, j'ai eu tout le loisir d'imaginer la perfection si elle prenait forme humaine. J'ai eu le temps d'apprécier la forme de son visage, la profondeur de ses yeux et la douceur de son âme.
J'avais conscience que tout ce que je créais dans mon esprit était au mieux idéal, au pire illusoire. Mais je n'avais que ça.

Et puis hier, l'univers m'a fait un cadeau. Il m'a donné cette perfection que j'avais tant de fois espéré rencontrer.
Il était presque irréel, avec ses boucles et ses yeux rieurs. Il était de ceux qui réchauffent une pièce en y entrant, qui vous apaisent par leur simple présence. De ceux dont l'éclat de rire étire vos lèvres sans que vous ne vous en rendiez compte. De ceux qui sont si bons avec les inconnus, et dont la gentillesse ne semble avoir aucune limite. De ceux qui débordent de vie, d'espoir, de lumière. De ceux dont les bras pourraient vous protéger de toute la misère du monde.

Il était aussi de ceux qu'on n'atteint jamais; parce que cette perfection débordait déjà de bien trop d'amour pour que je puisse lui en offrir ne serait-ce qu'un flacon du mien.

Alors ce jour-là aussi, finalement, j'ai maudit l'univers.

𝐉𝐞 𝐭𝐞 𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐬𝐭𝐞, 𝐦𝐨𝐧 𝐔𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant