Verna & Spéculation fragile

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- Alors t'as bien aimé ?

Je regarde le presque inconnu me chuchoter sa phrase avec un air faussement sexy. Je ne contrôle pas le rictus de dégoût qui s'affiche sur mon visage. Je remercie l'obscurité d'éviter un moment de gêne supplémentaire et je regroupe mes affaires.

- Tu t'en vas ?, demande-t-il.

- Oui, faut que je nourrisse mon chat.

"Faut surtout que je nourrisse ma chatte correctement.", pense-je avec énervement.

Je dis à peine aurevoir à mon partenaire et je m'enfuis sans demander mon reste. Je marche rapidement en repensant aux trois mois qui viennent de s'écouler avec une rapidité déconcertante.

Trois mois de fac dont l'intérêt se discute.

Trois mois à sortir en se sentant toujours plus déplorable le lendemain.

Trois mois que Dabi a disparu.

Même s'il manquait les engagements, j'avais eu un semblant d'espoir que l'on se soit promis l'un à l'autre. Mais apparemment, je m'étais trompée. On s'était appelé une fois et je n'avais plus jamais entendu le son de sa voix par la suite. Désespérée, j'avais même essayé d'aller chez lui mais peut importe l'heure, il n'y avait jamais personne.

Chaque nuit passé avec un autre homme me rendait encore plus malheureuse car ils me rappelaient à quel point Dabi était incroyable. Son départ m'a été assez brutal et n'avoir aucune nouvelle ne m'aide absolument pas à tourner la page. Je réfléchis pendant des jours entiers, m'imaginant un tas de scénario et m'inquiétant pout tout et rien.

C'est avec la gorge serrée que j'ouvre la porte de mon appartement. Je fonce à la douche pour me débarrasser de cette sensation de mal être. L'eau chaude me rassure directement et permet à mes muscles de se relâcher. Je me savonne doucement pour profiter du moment mais quand ma main passe sur l'intérieur de ma cuisse, un frison me parcourt et uniquement l'image de Dabi en train de me doigter me revient en tête. Je serre les dents en me maudissant.

Je passe un doigt sur ma vulve que je viens presser doucement. Mais mon ventre réclame quelque chose du plus gros, plus long. Je suis tellement frustrée que je lutte pour ne pas pleurer.

J'aurais préféré ses mains sur mes seins ou ses doigts stimulant l'intérieur de ma chatte avec cette douce violence qui le caractérisait si bien. Ce qui me permettait de jouir tout en donnant du plaisir. Une chaleur si spécial émanait de lui.

Je m'arrête net, agacée par mon comportement. Je finis de me laver et sors de ma salle de bain avec la mort dans l'âme.
Je ne mange même pas, ne ressentant même plus le besoin de me nourrir. J'ai maintenant l'esprit embrumé sans aucune envie de vivre.

Je me ronge une nouvelle fois l'esprit avec cet bel homme aux yeux bleus vifs. Et sans étonnement, mes pulsions reviennent de nouveaux.

- Putain, fais chier !, m'énerve-je en ouvrant violemment mon tiroir.

Je farfouille dedans et finit par trouver l'objet que je m'étais interdit d'utiliser sans lui. La batterie semble avoir tenu ce qui apaise un peu mon cœur.
Je me mets à l'aise en quittant mes vêtements pour me glisser sous mes draps frais. Mon esprit et mon bas ventre sont complétement en vrac mais tout semble se taire quand le petit jouet vient vibrer contre moi. 

Je sais que ça va pas durer longtemps, à tel point que je me remémore des bref flashs du beau brun pour essayer de jouir sur l'image de lui la plus excitante. 

Ses yeux bleus plantés dans les miens en missionnaire. Une main appuyant sur ma cuisse pour écarter un peu plus mes cuisses, l'autre pelotant mon sein tout en jouant avec mon téton entre son index et son majeur.

Non.

Ses mains agrippant mon bassin en levrette pour m'attirer contre lui régulièrement avec une telle violence que le meuble où j'étais posée bougeait aussi. Sa bite tapant le fond de mon vagin si brutalement que la douleur se mélangeait étrangement bien au plaisir.

Non.  

Sa main autour de mon cou, grognant des obscénités à mon oreille tout en prenant son bassin contre le mien. Sa sueur perlant le long de son front pour s'abattre sur ma poitrine. Et mes mains qui glissaient sur son dos, luttant pour trouver une bonne prise dans sa transpiration.

Non.

Ses soupirs avant de jouir où il prononçait parfois mon prénom avec tellement d'intensité que mon bas ventre se retournait.

Non.

Ou juste son regard sur moi avec ce soupçon de désir intense volontairement montré pour m'exciter. Oui, peut-être que juste ça me suffisait pour être satisfaite de cet homme. En tout cas, ce fut ma dernière pensée avant que mon vagin se contracte et que la jouissance traverse mon corps de bas en haut.

Je restai un moment à regarder dans le vide. Me sentant à la fois bête et satisfaite pour la soirée. Je pris mon téléphone pour regarder la tonne de messages que j'avais envoyer à Dabi. Certains étaient affreusement gênants, d'autres désespérés. Mon pouce survole un moment le bouton d'appel mais je sais bien que c'était inutile alors je balance mon téléphone un peu loin de moi et je me replace dans le lit.

Et s'il m'avait tout simplement remplacé ? Cette idée me hanta jusqu'à ce que je réussisse à difficilement trouver le sommeil. 

Dabi X ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant