Le soleil descendait lentement derrière les montagnes du Montana, éclaboussant des ses millions de faisceaux orangés les plaines du parc de Yellowstone. Un spectacle à couper le souffle. La chaleur de la journée laissait place à la douceur estivale de l'été. Au 1138 de la rue Abraham Lincoln, un homme fumait tranquillement les yeux rivés sur le spectacle solaire quotidien. Il salua sa voisine d'un signe de main, lorsqu'il l'aperçu roulant bruyamment son conteneur à poubelles vers la route. Sur le retour, elle s'arrêta à mi-chemin.
« On vient d'apprendre la nouvelle pour Harry. C'est moche. » lança t'elle. Si tu as besoin d'en parler, tu peux venir à la maison, enfin je te force pas. C'est toi qui voit !
Sans réponse, elle leva la main d'un air désemparé puis s'enfonça chez elle en claquant la porte du 1140 de la même rue. L'homme écrasa son mégot de cigarette dans le crâne d'une tête de mort en céramique débordant de filtres à nicotine, laissant échapper par le nez , un important dernier nuage de fumée blanche. Il se laissa happer une dernière fois par le décor de carte postale, soupira longuement les mains sur les hanches puis poussa la double porte de sa maison, afin de débuter une longue nuit d'enregistrement.
Sa maison était spartiate mais très propre. Les quelques meubles figés contre les murs n'étaient pas de première jeunesse. Ils avaient subit les sollicitations de plusieurs vies. On pouvait dire la même chose de l'électroménager présent dans la cuisine. Seule une table moderne trônait au milieu du salon. Elle supportait un dispositif d'enregistrement audio complet de qualité professionnelle. Une parfaite installation de radio amateur prête à émettre sur les ondes, les musiques d'artistes privées de la diffusion de canaux légaux. Les écrans de contrôle étaient allumés. Un micro posé devant une chaise complétait la scène. L'homme se dirigea dans la cuisine, attrapa le grand verre posé dans l'évier. Il le remplit d'eau du robinet et avala son contenu d'une traite. Il alla silencieusement s'installer sur la chaise devant le micro. Il craqua quelques os de son cou pour se détendre, appuya ensuite sur le bouton d'enregistrement. Une petite lumière rouge au dessus d'une icône « REC » s'alluma. Il prit une lente et profonde inspiration en se redressant sur sa chaise.
« Je m'appelle Stuart O'Driscoll. Il m'a semblé nécessaire de vous raconter en détail l'histoire de Notre tragédie. Celle qui scella le sort de l'humanité. Laisser une trace infime de ces siècles de pure folie. J'ai passé les dix dernières années de ma vie à rassembler les informations que je m'apprête à vous livrer. J'espère simplement que mon message sera toujours accessible dans le futur. A tout ceux qui se poseront encore des questions ! Un retour en arrière est il envisageable ? Impossible à l'heure ou j'enregistre ce document, mais qui sait ce que la nature et la science seront capables dans plusieurs siècles. J'ai pris soin d'enfermer plusieurs copies de mon enregistrement dans les différentes banques de données numériques en libre accès reparties dans les cinq républiques que composent actuellement la planète. Les droits de sauvegarde ont été payés à hauteur de 10 000 crédits pour une durée légale de cinq mille ans, soit en l'an 7834 après Jésus-Christ.
Nous pensions que l'Humanité pouvait se relever de tout. Nous avions une confiance démesurée en nos capacités. Nous venions de faire une terrible erreur.
Voici l'histoire de notre perte...
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Les Agames
Science FictionLa fin d'une civilisation. Une nouvelle remplace l'autre. Le cycle de la vie ! La nature a pris le contrôle de notre destinée. Sans état d'âme. Pour la préservation de l'espèce... Nouvelle de science fiction.