UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]

CHAPITRE 53 - SKYLAR

Thanksgiving est dans trois jours.

Après que Delko ait insisté pour me ramener chez moi, il m'a envoyé l'adresse de ses parents par message, là où se déroulera le dîner de Thanksgiving.

Je lui ai demandé s'il allait rester cette fois, pour la nuit, mais il a prétendu avoir quelque chose d'important à faire.

J'étais déçue ; je pensais qu'il accepterait, que tout redeviendrait comme avant. Je ne lui ai pas montré ma peine. Je lui ai offert un semblant de sourire, espérant silencieusement qu'il ne disparaisse pas une seconde fois, et je l'ai regardé partir.

Il est revenu, maintenant. Et c'est comme si mes épaules étaient soulagées d'un poids, ma culpabilité s'est faite moins lourde et pesante.

S'il m'avait pardonné, je pouvais le faire aussi.

Je me suis empressée de rentrer chez moi pour me mettre à l'abri du froid. Mes cheveux étaient encore un peu mouillés depuis ma douche rapide dans les vestiaires ; j'étais frigorifiée.

Je me débarrasse de mes affaires après avoir claqué la porte d'entrée, et fais voler mes chaussures en retirant mon manteau et mon écharpe. Lorsque je croise mon reflet dans le miroir de l'entrée, j'ai un mouvement de recul. Mon cou commence à marquer, lui-aussi. A l'origine rouges, les traces de doigts d'Andrew commencent à virer au bleu.

C'est affreux...

Je regarde ces marques sur mon corps, dépitée.

Les hommes...

Ceux qui se permettent tout, et traitent les autres comme des objets. Je commence à en avoir plus qu'assez. Parfois, j'aimerais qu'ils disparaissent. Tous.

Comme l'a fait mon père.

Et on s'en porterait toutes très bien... Mais c'est impossible. Alors, je serre les dents. Delko s'est occupé d'Andrew, de toute façon.

Andrew...

Je l'ai entendu hurler plusieurs fois pendant que je me remettais de son agression. Ses cris résonnaient jusqu'aux vestiaires ; ils m'effrayaient et me soulageaient à la fois. Je n'ai pas demandé à Delko ce qu'il lui avait fait. Mais il avait dû lui faire assez peur, ou mal, pour qu'il quitte les lieux. Je ne l'ai pas croisé. Mais il aurait au moins pu venir s'excuser.

Je soupire en passant une main dans mon cou, en espérant que toute trace disparaisse d'ici le dîner de Thanksgiving chez Delko. Mais je n'ai pas grand espoir.

L'idée de participer à ce dîner avec la famille de Delko m'effraie, tout à coup.

Je me demande s'il leur a parlé de moi ? Ce qu'ils penseraient de voir une étrangère en plein repas de famille ?

Et s'ils ne m'appréciaient pas ? Et si le stresse me faisait faire quelque chose d'irrespectueux, malgré moi ? Si je disais une bêtise ?

Je ne devrais même pas m'en formaliser... Pourtant, ça semble me tenir à cœur. Je ne voudrais pas lui faire honte. Je ne voudrais pas que sa famille ait une mauvaise image de moi. Je veux le mériter.

Thanksgiving est dans trois jours, et je dois me préparer !

Je m'empresse de prendre rendez-vous chez une esthéticienne, et chose faite, j'envoie un message à Sarah et Kheliss. J'ai besoin d'une virée shopping. Elles me répondent presque dans la seconde : elles sont carrément partantes. On se donne rendez-vous demain matin au centre-ville.

Je serai leur poupée pour la journée.

***

Le lendemain matin je me lève de bonheur et de bonne humeur, excitée comme une puce, juste à l'idée de trouver la tenue parfaite.