Katheline
Voilà ma première journée de travail dans un snack. Je m'appelle Katheline, j'ai 18ans et bientôt 19. Je travaille dans cet endroit pour payer mes dettes. Heureusement que j'ai obtenue ma bourse d'étude dans ma nouvelle fac. Mon père est actuellement en prison pour le meutre de ma mère. Je précise que c'était de la légitime défense. Pour tout dire, elle nous battait avec mon petit frère de 15 ans, Stanley. Et oui, je dois m'occuper de lui toute seule maintenant que plus personne n'est là. C'est pas comme si quelqu'un avait déjà été présent pour nous, mais bon, on fait avec. C'est pas facile tous les jours, mais jamais je ne le laisserai tomber. Je pense d'ailleurs à prendre un autre boulot. Entre mes études, le loyer, les courses et la prison de mon père, je croule sous les dettes. En attendant que tout s'arrange et que mon frère est la majorité, il va falloir s'adapter et accepter. Mais le plus gros problème à gérer aujourd'hui est cette première journée en tant que serveuse et croyez moi, c'est un supplice. Je me trouve à la caisse en attente d'un nouveau client. Un grand blond avec des lunettes de soleil et un look qui doit coûter mon appartement entre dans le café. Il doit probablement avoir mon âge, bizzare, je ne l'ai jamais vue auparavant. Arrivé à mon niveau, il enlève ses lunettes et laisse passer son regard d'un bleu étincelant sur moi, avant de relever la tête et de demander avec agressivité :
- Un cappuccino au caramel.
- Bonjour.
- Ouais c'est ça, un cappuccino au caramel.
Je ne bouge pas d'un poil et le fixe affichant un sourire tellement faux qu'il me donne l'air d'une débile. Les gars comme lui, je les connais. Ils sont arrogant et prétentieux. Ils pensent qu'ils sont au-dessus de tout et de tout le monde. Mais ça ne marche pas avec moi, ça n'a jamais marché. Je ne me laisse jamais marché dessus, et c'est pas aujourd'hui que cela va commencer.
- Bonjour, un cappuccino au caramel. C'est bon comme ça ?
- Il manque un dernier mot, je suis navrée.
- Arg, s'il vous plaît. J'ai pas tout mon temps.
- Avec plaisir. Cela vous fera 2,50 €
Il prend son café et commence a partir.
- Au revoir, au plaisir de vous revoir !
J'adore faire ma garce, c'est tellement amusant. Finalement, je vais peut-être m'y plaire dans ce nouveau boulot. J'ai hâte qu'il repasse. Je sens que je ne vais pas m'ennuyer ici.***
Une fois rentrée à la maison après ma journée de travail.
- Stan, t'es rentré ?
Pas de réponses. Il était sensé passer la journée avec ses potes et rentrer à 18h00. Mais maintenant que maman n'est plus là pour faire la garde, il se sent pousser des ailes. C'est dans ces moments là que j'aimerai que papa soit là, même si on n'est pas très proche. C'est aussi dans ces moments là que je me jure de ne jamais avoir d'enfants. La porte de la maison se dévérouille dans un grincement et laisse sa petite tête d'abruti d'ado dépasser.
- Mais où tu étais passé bon sang ? Ça fais une heure que t'es sensé être à la maison.
- Tu m'excuseras mais rester seul dans cet baraque pourri pendant une heure à t'attendre, c'est pas trop mon truc.
- Tu sais ce que c'est mon truc à moi ? C'est de t'étripper et t'enterrer dans le jardin.
- On a plus de jardin je te rappel. On vit dans un appart maintenant.
- Va te faire foutre.
Pourquoi j'ai hérité d'un petit frère aussi débile et en pleine adolescence.
- Rend toi utile et mets la table, on mange.
- Peux-tu mettre la table mon petit frère d'amour, afin que nous puissions manger. Je t'en serai très reconnaissante.
- Grouille toi ou sinon c'est dans les poubelles de l'immeuble que tu trouveras ton repas du soir.
- Mais quelle gentillesse !
- Ouais je sais, je suis un ange.
Pendant que Stan met la table, je rechauffe les restes d'hier soir. C'est à dire des pâtes et du jambon. Certes ce n'est pas grand chose, mais c'est mieux que rien. J'allume la télé et passe les chaînes pour m'arrêter sur les informations.
- Alors ta journée avec tes potes ?
- C'était cool.
- Hmm, ok. Je vois que je n'en saurais pas plus.
- Et toi ton nouveau boulot ?
- Chiant et bourré de bourges.
- Ça craint.
- M'en parle pas.
- Tu comptes travailler tous les jours après ta fac ?
- Non, seulement les weekends, ne t'inquiètes pas.
Nous passons le reste de la soirée dans le canapé devant un bon film d'horreur. C'était bien le seul point commun que nous avions avec notre père. Tous les samedis soir, pendant que notre mère sortait avec ses copines. Nous nous mettons tous les trois sous le plaid à regarder des films d'horreur avec du pot de corne acheté en cachette. C'était notre petit rituel à nous.
- Demain, je commences à 10h30 et je finis à 18h30. Tu fais pas de conneries et tu traines pas dans les rues, c'est compris ?
- Hmm.
- Si t'es pas là quand je rentre. Je te préviens...
- Oui, c'est bon j'ai compris.
- Bon aller, va te coucher et donne moi ton téléphone avant.
- T'es pire que les parents.
- J'ai été jeune il n'y a pas si longtemps que ça, tu sais.
Je suis épuisée. Vivre avec un adolescent c'est l'enfer. Mais alors devoir l'éduquer ? Ah, ne m'en parlez pas. J'ai pas signé pour ça moi. La vie est déjà assée compliqué comme ça. Avec les dettes, les études, le travail et les devoirs. Je ne vais jamais tenir si en plus je dois faire la police au près de mon petit frère. Il faut vraiment qu'il de rende compte de la situation et de prenne un peu en main. Je ne pourrais pas toujours être présente pour lui, comme des parents le devraient. Mais je ferais de mon mieux. Ce n'est pas comme si j'avais une vie sociale. Au moins lui s'est fait des amis. Je devrait peut être penser à me créer un entourage et commencer à sociabiliser. Entre l'université et le snack. Ce n'est pas de rencontres que je manque. Il est bien temps de s'intégrer dans cette nouvelle ville et nouvelle vie qui commence.
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Les aimants de Boston
RomanceD'un côté Katheline, une jeune fille de 18ans qui a du mal à traverser les épreuves de la vie avec des parents absents. Malgré ça, elle garde espoir et croit encore au prince charmant qui va lui sauver la vie. De l'autre Aaron, un jeune homme de 17a...