Chapitre Bonus Noël

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Coucou!
Voici un petit chapitre bonus du roman. Attention si vous n'avez pas lu Décroche moi la lune en entier, il y a un risque de spoil. Il est actuellement disponible sur Amazon en ebook, broché et relier mais aussi dans l'abonnement Kindle.
Bonne lecture.



Krypto

La neige tombe exactement comme la première fois qu'il m'a trouvé. Nous ne sommes pas à la même période, mais les conditions se ressemblent. C'est bientôt Noël, ce soir précisément. Le premier Noël que nous allons réellement passer ensemble et surtout sans tracas, sans guerre et sans alpha dangereux.
Erwan travaille dans la boutique de son oncle, en cette saison, ils ont beaucoup de taf et j'ai l'impression qu'on se voit moins. Je ne rêve que d'une chose, qu'il rentre et qu'on se blottisse tous les deux sous un plaid en amoureux devant une bonne série avec un chocolat chaud.
Cependant, aujourd'hui, j'ai une mission des plus importantes, celle de lui trouver le parfait cadeau de Noël. Je m'y prends à la dernière minute, mais j'avais beaucoup de choses à faire à la maison avant. J'ai déjà pas mal d'idées en tête, mais à part ses trucs de geek, je ne sais pas exactement ce qui lui ferait plaisir. Peut-être moi entièrement nu dans son lit, même si la toute première fois, j'ai eu le droit à des hurlements et des coussins dans la figure.
Je parcours les rues de la ville, flânant devant les vitrines distraitement. Les décorations illuminent les façades, des pères Noël se baladent avec des cloches, procurant le plaisir ou la terreur des enfants. Des vendeurs de vin chaud grelottent en remuant leur louche dans leur grosse marmite, et la neige recouvre les trottoirs, rendant les pas des passants assez incertains.
Moi, je me sens bien dans ce genre d'environnement, le froid ne me fait rien, au contraire, je le préfère à la chaleur de l'été. Je suis habitué aux hivers rudes de la Russie, ce n'est pas un petit froid en France qui va me faire du mal. J'évite la rue où se trouve la boutique d'Anthony, je n'ai pas envie qu'Erwan m'aperçoive. Il serait capable de me griller dès le premier coup d'œil et il me dirait encore une fois qu'il ne veut pas de cadeau.
Erwan n'a pas besoin de quelque chose de cher, il aime la simplicité, mais justement, j'ai plus de mal à trouver. Je ne veux pas non plus lui offrir quelque chose d'éphémère, le chocolat est un cadeau sûr, mais il serait capable de finir la boîte en cinq minutes. Un voyage, c'est trop cher et il stresserait tellement qu'il perdrait dix kilos avant même qu'on ne parte. La dernière extension de son jeu, il l'a déjà achetée dès les premières secondes de sa sortie. Des jeux sexuels, c'est plus un cadeau pour moi que pour lui.
— Jeune homme ?
Je me retourne vers la voix féminine qui m'appelle. Je découvre une magnifique jeune femme qui vend des roses.
— Une rose éternelle pour votre bien-aimée ?
Je l'achète, non pas parce que je pense que cela ferait le cadeau parfait, mais plus parce que je n'ai pas envie de refuser. Le souci des fleurs, même si elles sont magnifiques, c'est que leur beauté est de passage. Elles se fanent très vite pour finir par pourrir. Je l'observe en la faisant tourner entre mes doigts, réagissant enfin à un mot que la vendeuse a prononcé.
— Éternelle ?
— Oui, elle ne fane pas, ce sont de véritables roses qui ont été traitées pour ne jamais s'éteindre.
Je relève un sourcil en la regardant de plus près. En fait, peut-être qu'il s'agit justement du cadeau parfait, une rose éternelle représente la passion éternelle que j'éprouve pour Erwan. C'est peut-être très simple, mais je sais qu'il n'a pas besoin de quelque chose de plus imposant. Je me mets à trottiner, le sourire aux lèvres avant de me stopper net quand j'entends une voix familière.
— Tu devrais rentrer avant de ne plus réussir à faire un pas devant l'autre, ricane Anthony.
— Hey, je suis peut-être maladroit parfois, mais je ne me caaaaasse...
Je vois au loin Erwan glisser et finir sur les fesses, ce qui fait exploser de rire son oncle. Mes pas m'ont guidé automatiquement ici, par instinct, alors que je voulais éviter à tout prix de le croiser.
— De toute façon, je dois faire les magasins, déclare Erwan en se relevant douloureusement.
— Genre tu fais les magasins toi ? Tu ne commandes pas sur internet ?
— Non ! Pas cette fois, je veux trouver le cadeau parfait pour Krypto. En plus, si j'affronte les gens dans la rue en surmontant ma timidité, il aura encore plus de valeur.
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je me sens rougir.
— Tu sais quoi lui offrir ? demande Anthony.
— Oui, mais je ne vais pas te le dire, on sait jamais, y'a peut-être des oreilles indiscrètes, je n'ai pas confiance !
Je le vois chanceler sur ses jambes avant de finalement retrouver ses appuis au moment où son oncle commence à jeter du sel pour dégeler devant la boutique. Il a beau être devenu l'alpha d'une meute, Erwan reste toujours réservé et plus petit physiquement que tout le monde. Il en impose plus quand il est sous sa forme de loup.
Il finit enfin par prendre la direction du centre-ville. Je ne devrais pas le suivre, mais je ne sais pas pour quelle raison, c'est plus fort que moi. Je commence à le filer en douce. Au bout de quelques minutes, je sens une main se poser sur mon épaule.
— Tu vas gâcher sa surprise...
Je me retourne en sursaut et vois Anthony, un sourire en coin.
— Toi aussi tu le suis, grogné-je.
— Oui, c'est rare quand il va en ville seul, alors je m'inquiète. Même s'il a pris de l'assurance, il serait capable de nous faire une crise de panique.
— C'est sûr qu'affronter mon frère ou une foule en centre-ville, ce n'est pas pareil, ricané-je.
Finalement, on le suit tous les deux discrètement, il passe par des ruelles sombres et peu fréquentées. Plusieurs fois, il manque de tomber à cause de la neige, mais se rattrape de justesse. Jusqu'à ce qu'il arrive devant une boutique qui ne m'inspire aucune confiance. Il se stoppe devant, inspire profondément avant de regarder à droite et à gauche puis d'entrer. Je regarde Anthony qui semble aussi étonné que moi.
— C'est quoi cette boutique ? questionné-je.
— J'en sais rien, on dirait le genre de boutique qui vend des trucs de sorcier ou je ne sais pas quoi ?
— Mais... tu crois qu'il veut me jeter un sort ?
Il explose de rire en me tapant dans le dos. Posant ses yeux sur la rose, il fait un doux sourire.
— C'est mignon ce que tu lui as pris ! Une rose éternelle, j'en avais une aussi quand... quand j'étais amoureux...
— Tu retrouveras une âme sœur un jour, l'autre monstre n'était pas ta véritable âme sœur...
— Ouais, c'est ce que j'aimerais croire, peut-être un jour comme tu dis.
Nous nous taisons quand la porte s'ouvre, laissant sortir Erwan, un grand sourire sur le visage, et un petit sachet à la main. Il semble ravi de son achat et de son aventure. Tout content, il remonte la rue, sautillant presque.
— Tu devrais rentrer, si tu n'es pas chez toi avant, il risque de s'inquiéter.
— Tu as raison. Je vais y aller à quatre pattes !
Je me cache derrière une poubelle pour me mettre entièrement nu, ce qui fait râler Anthony.
— Sérieux, tu fais ça en ville bordel, tu n'en as rien à foutre qu'on le découvre.
— Le vin chaud fait voir des trucs zarb !
— Ce n'est pas une raison, les gens n'en boivent pas tous !
Je roule mes vêtements en boule et cache la rose à l'intérieur. En quelques secondes, j'ai pris ma forme de loup et attrapé dans ma gueule mon paquetage. Je pose mes yeux dorés sur Anthony qui baisse la tête malgré lui. Je ne suis plus un alpha, mais j'en ai gardé la carrure, de plus, comme je suis l'âme sœur d'Erwan, j'ai une place spéciale au sein de la meute.
— Fais attention à ne pas te faire choper par la fourrière ! Moi, je vais voir ce que c'est que cette boutique.
Je lui fais un signe de tête pour le remercier avant de commencer à bondir en avant, courant dans les ruelles, faisant peur à quelques passants. J'arrive à me faufiler avec souplesse, alors que des chiens m'aboient dessus, sachant pertinemment ma véritable nature. Pour les humains, je suis juste un gros chien blanc, un Husky ou un Berger blanc suisse. Grâce à la puissance de mes pattes, j'arrive à sortir de la ville, serpentant entre les maisons pour enfin arriver devant la nôtre. Celle que je nous ai offerte à tous les deux, notre nid, notre cocon. Je saute par-dessus le portail, en entendant le bus arriver sur la route principale. Je sais qu'il est dedans, j'arrive devant la porte, reprenant ma forme humaine pour chercher mes clefs rapidement. Je m'engouffre dans la maison, allant directement planquer la rose dans ma petite cachette secrète, avant de me jeter sur le lit.
— Je suis rentré, hurle Erwan.
Je ne réponds pas, il finit par ouvrir la porte, et me découvre nu sur le lit. Se figeant quelques instants, il explose de rire.
— Tu nous fais quoi ? se reprend-il.
— Bah quoi ? Je faisais une petite sieste.
— Avec de la neige dans les cheveux ?
Je me redresse et me frotte la tête, quelques morceaux de glace en tombent.
— Tu as le droit de sortir, ricane-t-il. Je ne t'ai jamais forcé à être là quand je rentre.
— Ouais, mais j'aime bien être à la maison quand tu rentres.
— N'empêche que de te voir tout nu comme ça dans le lit me fait repenser à la toute première fois. J'aurais dû me douter que tu n'étais pas un chien, tu me matais sous la douche, gros pervers.
— Je te mate toujours sous la douche !
Il devient rouge vif, et chope le premier coussin qu'il trouve pour me l'envoyer au visage, s'ensuit alors une bataille de polochons. Finalement, il vient se blottir dans mes bras, respirant mon odeur, son nez dans mon cou.
— Je n'ai jamais fêté Noël... même en famille d'accueil.
Sa révélation me crispe d'un coup.
— Tu... mais tu devrais le faire avec toute ta famille, m'angoissé-je.
— Non, je veux juste le passer avec toi pour le premier, juste toi et moi. Même si j'aime ma famille, il y aura d'autres Noëls, mais là, c'est le premier que je vais passer autrement que devant mon ordi.
— Tu souhaiterais faire quoi ? J'ai prévu un repas sympa, mais il y a peut-être quelque chose que tu veux en particulier.
— J'aimerais le passer tout nu à faire l'amour devant la cheminée.
Je pince les lèvres face à ce cliché, d'un côté, l'idée ne me déplaît absolument pas. Pourquoi ne pas réaliser un fantasme de ce genre après tout ? Je me redresse, avant de me lever, sous ses yeux étonnés. Il me suit en trottinant, me voyant préparer la cheminée et l'allumer. Le sapin juste à côté est orné de jolies guirlandes noires et blanches. Je l'ai laissé choisir toute la décoration et, étrangement, il est resté dans des tons d'argent, de noir et de blanc comme la neige. Il n'y a que l'étoile qui est d'un beau jaune d'or. Quand je me retourne, ses yeux pétillent de bonheur.
— Si j'avais su qu'un feu de cheminée te mettrait dans cet état, je l'aurais enflammé depuis longtemps.
— C'est surtout de voir mon homme, tout nu, allumer la cheminée qui me met dans cet état.
— Tu ne veux pas te déshabiller toi aussi ?
— J'ai froid...
— Menteur, tu as le sang chaud comme les loups alors ne me dis pas que tu as froid.
Je m'approche de lui, ce qui le fige. Ses yeux ne me quittent plus et je le vois même déglutir. Je sais parfaitement que dans sa tête, c'est une bombe nucléaire et qu'il s'imagine mille scénarios de ce que nous nous apprêtons à faire. Délicatement, je passe les doigts sur son épaule, et lui retire sa chemise, la faisant glisser sur ses bras jusqu'à la laisser tomber sur le sol. Puis mes mains se baladent sur ses flancs, passent sous son t-shirt, parcourant son dos qui se cambre sous mes caresses. Je les remonte assez pour dévoiler son torse, parfaitement musclé avec le temps passé en meute. Il se retrouve torse nu, alors que mes lèvres viennent effleurer les siennes.
Je le sens frissonner, même si je sais qu'il n'a pas froid, au contraire. J'aime le savoir aussi vulnérable, quelques instants avant que la bête en lui ne se déchaîne. Car depuis quelque temps, il laisse de plus en plus de place à son loup, surtout pendant nos ébats.
Mes mains glissent jusqu'à ses hanches, font le tour de sa ceinture pour la défaire. Délicatement, je fais sauter le bouton de son jeans, avant que celui-ci ne tombe à ses chevilles. Il n'a toujours pas bougé, les yeux embrumés de désir. Mes doigts caressent l'élastique de son caleçon, lui aussi tombe, dévoilant son érection.
— Jolie bûche de Noël, lâché-je.
— Quoi ?
Il semble sortir de ses rêveries et baisse les yeux pour voir son sexe. Il devient rouge vif puis recule, manquant de tomber en se prenant les pieds dans son pantalon. Je le retiens de justesse, le collant tout contre moi, ce qui le fait couiner, car il peut sentir ma propre érection.
— Reste avec moi ! ricané-je.
Délicatement, je l'entraîne vers le canapé, juste devant la cheminée qui dessine déjà de grandes flammes. J'embrasse son torse pendant que mes mains caressent sa peau, ses cuisses puis ses fesses que je relève. Il gémit, se laissant totalement aller, l'une de ses mains se perd dans mes cheveux, les agrippant à la base de ma nuque. Je descends petit à petit, arrivant entre ses jambes. Je commence à donner des coups de langue sur son gland, avant de le prendre entièrement en bouche.
— Le lubrifiant, hurle-t-il.
— Ouig agrèp, dis-je sans le retirer de ma bouche.
Il pousse un couinement en se tortillant.
— Ne parle pas quand tu l'as dans ta bouche !
— Bourgeois ?
— Ah, nan c'est trop...
Il se cambre et tente de se dérober, ce qui me fait grogner. Erwan se crispe tout entier, me bloquant la tête pour que je ne bouge plus avant de se détendre enfin. Je suis plus que satisfait de mon petit effet, j'ai failli le faire jouir en quelques secondes. Je me redresse enfin pour prendre le lubrifiant, caché dans le tiroir de la table basse. J'en mets sur mes doigts et caresse son anneau de chair délicatement. Son visage est détendu, rouge et surtout empli d'excitation. Je sais qu'il ne restera pas calme longtemps, quand on passera à la vitesse supérieure, il se déchaînera.
Je le pénètre d'un doigt, allant droit au but, titillant sa prostate. Il se cambre, gémit, écarte encore plus les jambes pour m'offrir un spectacle dont je me délecte. Un deuxième doigt lui fait perdre pied, et le troisième le fait grogner alors que ses griffes viennent se planter dans mes épaules.
— Rentre tes griffes, mon amour !
— Pardon, gémit-il faiblement.
Je retire mes doigts, avant de les remplacer par mon sexe. Il se cambre encore plus, tremble jusqu'à ce que j'arrive à la garde, lâchant moi-même un grognement. Mes lèvres capturent les siennes et je peux sentir ses crocs pointus. C'est ce qui m'excite le plus avec lui, il perd totalement le contrôle de son corps, se transformant à moitié. Il n'a jamais effectué une mutation complète jusque là, même si ça ne me déplairait pas de faire l'amour tous les deux en loup.
Ses hanches commencent à onduler, alors que je fais de doux va-et-vient. J'entends la cheminée crépiter et la chaleur vient nous englober tous les deux. Au bout d'un moment, je sens à nouveau ses griffes se planter dans mon dos et ses jambes m'encerclent.
— Plus fort, me réclame-t-il.
Je ricane, me redressant d'un coup, l'entourant des mes bras pour le soulever, toujours empaler sur moi. Je viens m'asseoir devant la cheminée, lui au-dessus de moi. Ses grognements vibrent dans mon oreille. Il comprend rapidement ce qui se passe et son corps se met à onduler alors qu'il se soulève pour me faire coulisser en lui. Son sexe frotte contre mon ventre, me provoquant de doux frissons.
Il accélère, entourant ses bras autour de mon cou, me griffant le dos. Me faisant grogner d'excitation et un peu de douleur, il se reprend immédiatement, et active ses mouvements. Passant mes mains au niveau de ses fesses, je l'aide dans ses va-et-vient.
Le bois crépite avant de lâcher une petite explosion, le faisant sursauter. Il se resserre d'un coup autour de moi, je grogne de plaisir. Il commence à bégayer, craignant de m'avoir fait mal.
— Je suis désolé, marmonne-t-il.
— Tu me fais plus mal avec tes griffes tu sais, au contraire, j'aime te sentir te resserrer.
— Ah oui ?
Je le sens se contracter une nouvelle fois, je gémis à nouveau. J'ai l'impression qu'il m'aspire en lui, de plus en plus profondément. Je vois un petit sourire étirer ses lèvres, sadiques et surtout perverses. Son comportement change d'un coup, ses doigts se perdent dans ma nuque alors qu'il commence des ondulations longues et profondes tout en se contractant. Mes yeux se voilent d'excitation alors que je grogne de plaisir entre mes lèvres. Il vient m'embrasser avec passion, ses crocs titillant ma langue alors qu'il joue avec celle-ci.
Il se crispe de plus en plus et de façon plus incontrôlable. Ses gémissements sont de plus en plus rapprochés et je sens son sexe palpiter de plus belle contre mes abdominaux. Je mordille sa gorge et c'est ce qui a raison de lui. Il jouit dans un long gémissement, alors que son corps tout entier se met à trembler. Je le sens se contracter encore plus fort autour de moi. En quelques allées et venues, je viens moi aussi dans un grognement animal. Nous restons collés l'un contre l'autre quelques instants, le temps de reprendre notre souffle, encore secoués de spasmes. Puis je sens ses doigts caresser le dessus de ma tête, puis mes oreilles.
— C'est rigolo, tu n'as que tes oreilles de loup, m'annonce-t-il.
— Hein ? C'est vrai ?
— Oui, c'est rare quand tu perds le contrôle comme ça, ricane-t-il me tripotant les oreilles.
— Tu m'as juste beaucoup excité avec ce que tu as fait.
— Je recommencerai alors.
Je rigole moi aussi, faisant enfin disparaître cette apparence partielle de loup. On finit par se redresser, avant de venir nous allonger sur le canapé, admirant le feu de cheminée. Au bout d'un long moment, il brise le silence alors que je sombre à moitié dans le sommeil tellement je me sens bien.
— Tu sais que tu n'es pas discret sous ta forme de loup ? Surtout en ville.
— Comment ça ?
— Je t'ai vu courir dans les rues, tu es même passé pas loin du bus, j'imagine que tu n'as même pas capté que je t'avais grillé.
— Euh... ce n'était pas moi.
— Je peux te reconnaître rien qu'à ton odeur, donc si, c'était bien toi. Tu m'as même suivi jusqu'à une boutique.
Je me mets à grogner, avant de finalement me lever et disparaître du salon, revenant avec le petit paquet que j'ai fait à la va-vite dans la chambre. Lui aussi semble en avoir profité pour emballer son paquet, car je le vois paniquer et mettre le dernier bout de scotch.
— Je t'avais dit pas de cadeau, grommelle-t-il.
— Et toi tu as fait quoi là ?
— Rien...
Il tente de cacher le présent derrière ses fesses, ce qui me fait rire.
— On se les offre après le repas ?
— D'accord ! Tu as prévu quoi ?
J'ai un grand sourire aux lèvres, la plupart du temps, c'est moi qui cuisine, car il n'est vraiment pas très doué. La dernière fois, il a réussi à nous faire cramer des pâtes dans de l'eau. Je n'ai aucune idée de comment il a fait, à part qu'il a oublié la casserole alors qu'il jouait à son jeu.
J'avais déjà commencé à préparer la dinde. Je la mets doucement en cuisson, dans le four. J'ai prévu en entrée des dômes de saumon avec des tranches d'avocat, puis de la dinde farcie avec des marrons, des champignons et une sauce au foie gras. En dessert une bûche au chocolat. Je vois Erwan en admiration devant la cuisine, enroulé dans le plaid tel un asticot, alors que moi, je suis encore tout nu.
Au bout d'un moment, je commence à servir l'entrée, il est aux anges. Je n'échangerais pour rien au monde ce genre de moment avec lui, un rien lui fait plaisir tant que c'est moi qui le prépare. Notre repas de Noël en amoureux est une réussite et nous le savourons devant la cheminée comme il le voulait. À la fin, il se blottit contre moi, ronronnant presque de bonheur.
— Ça t'a plu ?
— Oh que oui, tu sais rien que ça aurait suffi comme cadeau pour moi.
— Je sais que tu aimes la simplicité, je ne t'ai pas offert une Lamborghini, promis.
— J'espère bien ! J'aurais été capable de la casser au premier virage.
On rigole tous les deux avant que je ne sorte mon petit paquet. Je suis un peu stressé de découvrir ce qu'il a prévu pour moi, vu la boutique louche d'où je l'ai vu sortir.
On fait un petit échange de cadeaux, je le laisse ouvrir le sien en premier pour voir sa réaction. Quand il l'ouvre, ses yeux se mettent à pétiller.
— Une rose éternelle ?
— Oui, elle ne fanera jamais, comme l'amour que je te porte.
Il vient m'embrasser avec passion, me faisant sourire.
— Merci j'adore trop, je vais la mettre sous cloche dans la vitrine. Tu ouvres le tien ?
Je me redresse et commence à défaire le paquet, découvrant un petit écrin noir. De plus en plus intrigué, je l'ouvre et découvre deux bracelets ornés d'un saphir brut.
— Le saphir symbolise l'exclusivité amoureuse, le mariage et la fiabilité des sentiments. J'en ai pris un pour toi et un pour moi pour qu'on soit en accord tous les deux. Nous sommes deux âmes sœurs, je me suis dit que ça nous irait bien.
Je comprends mieux la boutique chelou, ça devait être une enseigne spécialisée dans la lithothérapie.
— J'aime beaucoup le symbole, dis-je avec un grand sourire.
Je les sors de l'écrin et lui mets le sien avant qu'il ne fasse de même avec mon poignet. Je viens l'embrasser avec tendresse, heureux de ce Noël. Il finit par se blottir contre moi, admirant la rose qu'il tourne entre ses doigts. Il relève la tête avant de ricaner.
— Comment le père Noël va passer par la cheminée ? demande-t-il en toute innocence.
— Bon déjà il risque de se cramer le cul et il aura un magnifique spectacle si je te refais l'amour devant.
— Ah oui tu vas recommencer ? me défie-t-il.
— Bien sûr, plusieurs fois même !
On explose de rire tous les deux alors que je le soulève pour venir à nouveau devant la cheminée. Ce Noël fut bien plus chaud que tous les autres malgré la neige qui recouvrait tout le paysage.

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Décroche moi la Lune (auto éditer le 4 novembre)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant