Muzan x Kokushibo

Chapitre 3 - Entrevue

Pdv extérieur

Nananzu ouvrit à la volée la porte du bureau du directeur et cria :

Nananzu : Bonjour Muzan !

Muzan : Directeur.

Nananzu : Non, c'est toi le directeur. Enfin, si tu veux me céder ta place je ne dis pas non.

Nananzu rit tandis que Muzan lui lança un regard noir.

Muzan : Tu pourrais être un peu plus polie et reconnaissante. C'est moi qui t'ai offert une place dans mon entreprise.

Nananzu : Certes, mais c'est grâce à moi que cette entreprise existe encore.

Muzan : Tu m'as rendu un service quand j'en avais besoin. Maintenant je t'offre ce poste. Ma dette est acquise.

Nananzu : Ta première dette est acquise, mais sache qu'on pourrait me payer beaucoup pour révéler ce que je sais sur toi. Et ce n'est pas ce misérable poste qui pourrait m'empêcher de le faire.

Muzan : Si tu trouves ce poste si misérable, qu'est-ce que tu fais encore là ?

Nananzu : Enmu travaille ici, et j'adore embêter Doma à propos de leur relation. Sans parler d'Akaza. C'est une cible très intéressante.

Muzan : Ne les dérange pas dans leur travail.

Nananzu : Au fait, qu'est-ce que tu faisais avant que j'arrive ?

Muzan soupira. Il détestait qu'on n'obéisse pas à ces ordres, et Nananzu ne semblait même pas y prêter attention. Il décida tout de même de répondre à sa question. S'il attendait une promesse de sa part de ne perturber personne, il savait qu'il pouvait patienter longtemps.

Muzan : Je regardais le dossier de Kokushibo.

Nananzu : Il te plaît à ce point ?

Muzan : Il ne me plaît pas.

Nananzu : Ce n'est pas ce que tu pensais tout à l'heure pendant la réunion. Même ton corps a dit le contraire.

Un sourire moqueur naquit sur le visage de Nananzu, qui adorait taquiner son nouveau directeur. Cette facette de sa personnalité qu'elle venait de découvrir était pour elle une véritable mine d'informations, et elle comptait bien s'amuser avec. Muzan, au contraire, ne s'amusait pas du tout. Il détestait qu'on puisse apercevoir ce qu'il ressentait, et savoir que Nananzu l'avait observé pendant la réunion le mettait en colère. Cependant, il ne pouvait pas se défouler sur sa nouvelle employée comme il le ferait sur ses autres subordonnés. Celle-ci connaissait des informations bien trop précieuses, elle ne devait pas échapper à sa surveillance.

Nananzu : Bref, tu viens manger avec nous.

Muzan : J'ai du travail.

Nananzu : Mater ton nouveau collègue n'est pas un travail important. Et puis si c'est vraiment ce que tu veux, il sera là-bas avec nous.

Muzan ne prit pas la peine de répondre. Il savait qu'il était obligé de venir, et s'il répondait à l'affirmative à cette proposition, il était sûr que Nananzu en profiterait pour le taquiner sur son désir de revoir Kokushibo.

Nananzu : On t'attend, mais pas plus de cinq minutes ! À plus !

Le directeur pencha la tête en arrière et ferma ses yeux quelques instants, pour se replonger dans son passé. C'est vrai que Nananzu l'avait bien aidé autrefois, et que ce travail n'était rien en comparaison de ce qu'elle avait fait.

Il y a une dizaine d'années, quand l'entreprise de Muzan venait à peine de naître et était loin de devenir une grande firme internationale, le directeur de la Hashira's Corp., se sentant menacé par cette nouvelle société, essaya de la faire disparaître. Kibutsuji s'était retrouvé dans une position délicate, en proie à de nombreux scandales, il travaillait tellement qu'il se trouvait dans un état entre la vie et la mort. Il avait rencontré Nananzu un peu par hasard, mais celle-ci, qui travaillait à l'époque pour la Hashira's Corp., avait proposé de l'aider. Quand Muzan lui avait demandé pourquoi, elle avait simplement répondu qu'elle détestait son entreprise dans laquelle elle restait uniquement pour l'expérience, et qu'elle désirait la quitter dans peu de temps pour retrouver son meilleur ami. Le directeur de la Demon's Corp. accepta l'aide de cette inconnue, qui lui proposait de l'aider à se défendre face aux menaces de l'entreprise adverse. Mais sa méthode de défense était un peu particulière. Elle divulgua à Muzan bon nombre d'informations sur les employés de son entreprise, leurs faiblesses, et tout ce qui pouvait permettre à Muzan de faire tomber cette société. Ensuite, ce fut à Muzan de jouer, et il négocia avec le directeur de la Hashira's Corp.. Enfin, négocier était un terme trop pacifiste pour ce qui a été fait. Muzan l'avait surtout menacé de faire tomber sa société, et lui avec, et sa maîtrise de l'art de la rhétorique l'aida à convaincre son ennemi. Cette méthode, bien que peu loyale, fonctionna, et la Hashira's Corp. arrêta d'harceler l'entreprise de Kibutsuji. Les deux sociétés menaient maintenant une bataille loyale, pour tenter de surpasser l'autre.

Pour essayer de remercier celle qui l'avait aidé et soutenu, Muzan avait offert il y a peu de temps un poste de secrétaire dans son entreprise à Nananzu, afin qu'elle puisse rester avec son meilleur ami, Enmu, arrivé quelques semaines plus tôt dans l'entreprise. Pourtant Kibutsuji savait que ce poste n'était pas suffisant pour s'acquitter de sa dette. Mais il devait garder Nananzu avec lui, au moins pour surveiller qu'elle ne divulgue pas des informations qu'elle a appris en le côtoyant, et qui pourrait lui porter préjudice.

Comme désirer son subordonné.

Muzan secoua vivement la tête à cette idée. Il ne désirait pas Kokushibo, il observait seulement s'il était réellement qualifié pour ce poste. Rien d'autre. Pourtant il repensait sans cesse au corps si parfait du nouveau chef d'équipe. Il se mentait à lui-même et il le savait. Mais il devait se convaincre du contraire et supprimer ses sentiments. Ça le mènerait à l'échec inévitable. Et ce serait parfaitement ridicule que lui, le directeur, la personne la plus puissante de cette entreprise, tombe sous le charme d'une personne inférieure à lui. Il se mit pourtant à imaginer que lui aussi, il avait le droit d'être heureux, même peu de temps. Mais il pouvait déjà prévoir les réactions de ses employés s'ils apprenaient que le directeur s'était abaissé à éprouver des sentiments pour quelqu'un. Il ne devait décevoir personne. Il devait ignorer Kokushibo. Le détester plus que tout.

Pour détourner son attention de l'objet de ses désirs, Kibutsuji repensa au nom du directeur de la Hashira's Corp. qui dirigeait l'entreprise au moment du scandale. Il s'était juré de se souvenir jusqu'à sa mort de celui qui avait failli le tuer. Yoriichi Tsugikuni. Son nom de famille lui rappelait vaguement quelque chose, mais, sur le coup, ce détail ne lui sauta pas aux yeux. Il repensa aussi à celle qui l'avait trahi pour rejoindre l'autre société, Tamayo. Kibutsuji détestait ces deux personnes comme jamais, et refusait d'en entendre parler.

Après avoir remémoré ces souvenirs quelque peu douloureux, il se dirigea vers la salle de pause du bâtiment, où son équipe devait l'attendre pour manger.

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Nouveau chapitre assez centré sur Muzan et Nananzu aujourd'hui !

J'espère que vous appréciez l'histoire !

Bonne journée/soirée ^^