Chapitre 2

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Chapitre 2

Je me réveillais doucement, je sortais de ce rêve récurrent depuis un an, le dur retour à la réalité... Je fis mon rituel du matin : je me lève, je mange et me prépare et tout ça baigné dans mes larmes...Il me manque tellement...Ce sentiment est bien l'un des plus horrible au monde... Même si je m'efforce de vouloir passé à autre chose, c'est tellement dur d'essayer d'oublier une personne qui comptait tellement soi... Dans 4 jours, 1 an se sera écoulé sans lui à mes cotés...

J'étais assise sur le canapé, et regardai tout autour de moi, il y a plein de photos, des photos de famille, de lui, de moi, de nous deux...Mais comment l'oublier s'il je le vois partout ? Si son visage parfait de petit ange est toujours présent ? Je suis bien décidé à aller mieux, je décrochais alors un a un les cadres des murs et enlevais ceux, plus petits, qui étaient posés sur les meubles du salon. Une fois fait, je les observais, il y en avait bien une bonne vingtaine. Je m'assis et en pris un, nous étions tous les deux, c'était lors de notre dernier jour au lycée, nous étions heureux avec un sourire dévoilant toutes nos dents... J'en saisis un autre, il était seul sur cette photo, je l'avais affiché dans la pièce après sa mort, comme une sorte de "mémorial"..., c'était l'une de mes photos préférées, j'avais pris cette photo pendant nos vacances au Mexique, il était bronzé mettant ces yeux émeraudes en valeur ainsi que son sourire radieux, ses cheveux étaient en bataille à cause du vent, mais malgré ça il était toujours une perfection à mes yeux... En regardant chaque photo, il y avait une histoire associée : l'une avait été prise dans notre endroit préférée, l'autre chez ses parents, une autre à l'endroit précis de notre premier baiser et encore une autre qui avait été prise sur une plage avec en arrière plan le soleil couchant atteignant la mer, nous nous regardions, il avait ses mains posées sur mes hanches et les miennes accrochées à sa nuque... je m'arrêtais un long instant sur cette image à la contempler dans ses moindres détails...C'est surement ma photo préférée de nous deux, la même est disposée sur mon chevet de ma manière à ce que je puisse la voir en me levant et en me couchant... En regardant ces photos, des milliers des souvenir de ma vie passée avec lui me revenaient en tête, et une sensation de vide m'envahie, vous voyez lorsque vous regardez des photos ou même un objet rappelant une personne disparue ou seulement loin, et que vous sentez qu'elle vous manque et qu'il y a comme un "espace vide" en vous, que ça vous tue intérieurement, voilà ce que je ressens à ce moment précis, sauf qu'intérieurement je suis déjà morte, à plusieurs reprises... Il me manque, ceci est faible comparé à ce que je ressens... Vous vous dites surement que je me fait du mal à regarder tous ces cadres remplis de souvenirs, je vous comprends mais d'un autre coté ça me rapproche de lui...

J'avais enlevé toutes photos de la maison, mais je n'eu pas la force de les mettre à la poubelle, alors je les déposai dans un coin au fond du garage. En fermant la porte j'eu un pincement au cœur, c'était comme si je laissais mon passé enfermé pour laisser place à l'avenir...Mais le passé est vite revenu au galop lorsque je m'allongeai sur le canapé, je pensais à lui, à Jorge, je me laissais alors aller à la tristesse et toutes les larmes de mon corps ont coulées, comme une fontaine, le souvenir de notre premier baiser, de ces bras m'enlaçant, de son odeur, de ses yeux, son sourire et tout simplement de sa présence à mes cotés...S'il était avec moi, j'étais rassurés, je savais qu'il me protégerait, que j'étais en sécurité... Jorge était le petit ami parfait, il était beau, musclé, courageux, gentil, attentionné, romantique, fidèle en fait c'était mon prince charmant et il faisait de moi sa princesse... J'ai l'impression que tout cela remonte à des décennies...

Quelques mois avant que le verdict tombe, il m'avait fait la demande que toute princesse attend de son prince, il m'avait demandé en mariage. Nos parents s'étaient cotisés pour nous offrir un week-end à Paris, la ville de l'amour par définition. Nous avions donc pris l'avion direction la France, nous avions passés la journée à visiter la capitale et le soir, Jorge avait réservé une table dans un des restaurants les plus prestigieux de ville au bord de la Seine. Le serveur nous amena les dessert et les déposa délicatement sur la table et enleva la coche recouvrant ce qui aurait du être un gros macaron à la framboise rempli de chantilly et de framboise fraîche, mais je découvris un écrin de velours rouge, avant que je n'eus le temps de dire quoique ce soit, mon prince s'empara de la petite boite, s'accroupit, l'ouvrit et déclara " - Martina Stoessel, toi la plus belle femme qui existe, celle qui me rend l'homme le plus heureux, celle qui me comble d'amour, celle que j'aime le plus au monde, veux-tu devenir ma femme et m'épouser ?" Que répondre à une telle déclaration, j'étais toute émue et je répondis d'un petit "Oui" tremblant, nous nous embrassâmes pendant que toute la salle du restaurant nous applaudissait, oui, ils s'étaient tous tu, assistant avec intérêt à la scène qui se déroulait devant leurs yeux. Je réussis à distinguer au milieu des applaudissements, des sifflements et des "Félicitations", des "Ils forment un beau couple" ou encore des "Qu'ils sont beaux", des "C'est beau l'amour" et autre manifestations de contentement. Je l'aimais, oui je l'aimais, moi aussi plus que tout... Ce jour là était sûrement l'un des plus beaux de ma vie...

Au souvenir de cet épisode de mon existence, les larmes coulaient de plus belle...

2-3 mois après cette demande en mariage, son cancer fut découvert, j'étais effondrée et lui au lieu de s'acharné sur son sort, me consola en me disant que tout ira bien.. Oui jusqu'au moment où il fut admit à l'hôpital en urgence et que 2 jours après, la mort s'est emparée de lui et laissant s'envoler la vie qui l'habitait... j'avais passé ces derniers instants à ses côtés, je me souviens très bien de sa dernière phrase "Tout ira bien et souviens toi que je t'aime.." je l'embrassa pour la dernière fois et je n'eus pas le temps de répondre, que je vis la courbe sur l'écran passée de grands mouvements à une simple ligne sans aucun mouvement.. A cet instant précis, je fondis en larmes et criai ma douleur et des médecins arrivèrent en courant pour s'occuper une dernière fois de lui... Et depuis ce jour là, je souffres de l'avoir perdu...

Pourquoi la vie est-elle si injuste ? Pourquoi lui ? Pourquoi n'avons nous pas eu le temps de vivre notre amour pleinement ? Pourquoi n'avons nous pas eu le temps de nous marier ? Pourquoi le temps ? Pourquoi la vie ? Pourquoi... Tout autant de questions dont je n'ai pas de réponses et dont je n'en aurais jamais...

Al Final De Este Camino...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant