Prologue

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Oublier, effacer, prétendre, résister, ignorer nos sentiments... Ça fait mal, c'est sûr. Mais ce qui fait encore plus mal, c'est de vivre quelque chose de vraiment beau et que du jour au lendemain tout s'écroule et se transforme en poussière qui s'envole à travers le souffle du vent... Voir s'éloigner est dur, mais voir s'approcher après avoir quitté l'est encore plus. Les jours où on l'on pense que c'est fini, c'est dans ces jours que l'histoire commence. Certains disent que le meilleur reste à venir, moi je pense qu'il n'y a ni meilleur ni pire. Seulement des âmes perdus et des histoires inachevés...


Je le regarde totalement absorbé par sa discussion au téléphone à l'autre bout du terrain. Les cheveux naturellement entremêlés, la mâchoire serrée et le regard fixé dans le vide. Je sais que quelque chose ne tourne pas rond, mais je sais aussi qu'il ne m'avouera jamais... Il lâche enfin son téléphone et me jette un petit sourire forcé sans que ses yeux ne brillent. Je hoche la tête en tentant de me convaincre que ça va passer. Ensuite, il me salue et se dirige vers son auto. Un homme costaud accoté à sa bagnole l'arrête un moment et les deux se sont échangés quelques mots rapides avant qu'il serre de nouveau la mâchoire. Il croise les bras et me jette des petits regards furtifs. Je fronce les sourcils en me demandant ce qui ne va pas. Il semble me dire quelque chose mais la distance est trop longue pour que je comprenne les mouvements de ses lèvres.


Maintenant, les deux semblent se disputer comme l'homme costaud s'agrippe aux épaules du jeune garçon. Ce dernier continue à cracher quelques mots. À ce moment-là, au fond du terrain de foot, à quelques pas de la forêt derrière notre école, quand personne ne prête le moindre attention à mon sujet, je sens une haleine à mon cou. Quelqu'un de franchement musclé et costaud m'attire par en arrière. À peine ai-je eu le temps de hurler qu'il attache une bande de tissu sur ma bouche. Je me tortille mais en vain. Il est bien trop fort. Puis, un pouf! je m'évanouis sous une voix très familière qui m'appelle: "Sabrina!"

Pile ou Face? (La fin arrive bientôt)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant