*CHAPITRE 5*

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Lorsque Minho referma la porte derrière le livreur, il s'adossa contre celle-ci pour reprendre sa respiration. Ses yeux papillonnaient dans tous les sens et son souffle court résonnait dans l'entrée de son appartement. L'image du jeune homme qui venait de lui apporter sa pizza quatre fromages, actuellement abandonnée sur un meuble à chaussures, restait gravée dans son esprit. Il avait beau fermer les paupières, le visage de l'inconnu ne quittait pas son cerveau.

« Putain... Q-Qui était-il ? Je déteste les gens comme ça, avec ce regard... Enfaite non, je le déteste lui. Il inspira « Je deviens fou, je ne le connais même pas. »

Au même moment, la sonnerie de son téléphone retentit, c'était son manageur qui l'appelait pour lui rappeler le shooting photo du lendemain. Encore un pub pour des cosmétiques, ça faisait trois fois en une semaine. Minho en avait marre. Il était un acteur pas une sorte de panneau publicitaire vivant.

Il se releva et entreprit d'aller faire réchauffer son repas du soir qui désespérait d'être mangé. Au bruit apaisant du micro-onde le jeune homme sentit sa tête dodeliner. Il la releva soudainement et sorti sa pizza. Tant pis pour sa ligne, il ira à la salle de sport samedi.

Une fois son dîner terminé, Minho fila dans sa salle de bain et se lava les dents. Après avoir fait sa evening skincare routine, il alla se glisser dans son lit, qu'il n'avait guère quitté de la journée, et s'endormit rapidement. Etrangement, il lui sembla que ses rêves étaient peuplés de pizzas et de livreurs mignons...

Le bruit du réveil qui sonnait à 6h du matin tira de son sommeil Minho, qui plissa les yeux, éblouit par la lumière du Soleil qui filtrait par sa fenêtre. Il avait oublié qu'on était en été.

« Shooting photo de m*erde, obligé de se lever si tôt, quel calvaire »

L'acteur sortit de son lit et s'habilla rapidement. Il enfila un masque noir et ouvrit la porte. Il arriva devant l'ascenseur et appuya sur le bouton du rez-de-chaussée. Il voulut prendre son téléphone mais celui-ci glissa de sa poche avant de se fracasser contre le sol. Il grogna et reprit son mobile avant de le ranger d'un geste de colère dans sa veste.

Une fois dehors, Minho héla un taxi d'un geste de la main. Une berline noire s'arrêta à son niveau et l'acteur s'engouffra dedans.

« Amenez-moi au Klairs Seoul à 44 Nonhyeon-ro s'il vous plait »

« Vous allez acheter du maquillage ? Ah mais non attendez ! Vous êtes pas Lee Minho ? »

« Non, vous avez dû confondre. »

Le jeune homme lâcha un soupir, il ne supportait pas les gens qui posaient des questions. Qu'est-ce que ça l'énervait. Il se sentait déjà agacé avant même d'avoir commencé sa vraie journée. Rien de pire que d'arriver tendu à un shooting, ça crispe le visage.

« Vous v'là arrivez monsieur, 3800 wons s'il vous plaît. »

Minho tendit la somme demandée et sortit, casquette et masque équipés, pour se retrouver devant l'enseigne du magasin de cosmétique. Il s'engouffra dans la boutique et la climatisation refroidit instantanément son visage. Il aperçut au loin son manageur qui le salua vivement.

« Hey Minho, viens là. Je te présente le directeur de la chaîne de magasin, M. Sung » tout en disant ces mots, le manageur montra du doigt un homme, d'un cinquantaine d'années, aux tempes grisonnantes.

« Enchanté monsieur, Lee Minho. »

« Moi de même, c'est un plaisir de vous savoir modèle pour la promotion de notre nouveau produit. »

« C'est un honneur pour moi, sincèrement. »

Fatigué des ronds de jambes, le manageur coupa court à la discussion en demandant où se trouvait le studio. D'un sourire, légèrement crispé, le directeur indiqua le trajet à suivre.

Les deux hommes avancèrent dans les couloirs et finir par arriver devant la porte de la salle de shooting, d'où s'échappait plusieurs voix.

Minho poussa la porte et entra d'une démarche de star. Tous les regards se tournèrent vers lui, admiratifs pour la plupart.

« Bonjour à tous, je suis l'acteur Lee Minho. Je suis heureux de travailler avec vous. »

« Bienvenue ! Merci encore d'avoir accepté notre offre. Normalement ça ne prendra qu'une ou deux heures environ. D'après votre manageur c'est bon pour vous ? »

« Oui c'est bon, j'ai pu faire de la place dans mon emploi de temps pour vous. » cette phrase qui pouvait sembler amère, passa très bien avec un sourire du jeune homme, qui vit d'un œil las la femme devant lui rougir comme une tomate.

Il pensa au fond de lui-même que c'était vraiment idiot de rougir pour ça. Il n'avait aucune envie de perdre son temps avec des imbéciles. Il lâcha un discret soupir à peine perceptible avant de relever le menton et de lancer un « Bon, par où on commence ? » afin d'alléger l'ambiance franchement désagréable du studio.

Il fila dans les vestiaires pour se faire maquiller et habiller. Il ressortit vêtu d'une tenue entièrement blanche, un haut à manches longues avec un col en V qui dévoilait une légère partie de son torse. Le pantalon fin enserrait ses cuisses et les faisaient ressortir avec gourmandise. Le rose à lèvres rendait celles-ci pulpeuses à souhait. Il était un vrai régal pour les yeux.

L'acteur se munit du flacon d'eau de rose qu'il devait promouvoir. Sans vouloir se mentir, il n'aimait même pas l'odeur. Elle était trop entêtante, trop puissante pour lui, qui préférerait une senteur moins prononcée, plus doucereuse, telle que la lavande ou bien le lilas.

Il s'avança sur le plateau et posa du mieux qu'il put. Il entendait les gens s'extasiait sur son talent et il sentit sa poitrine se serrer en sentant tous ces regards avides fixés sur lui. C'était invivable. Après une bonne vingtaine de photos, il eu droit à une pause, le temps de boire de l'eau et de « discuter » avec le staff. L'acteur avait plutôt l'impression d'être interviewé que d'avoir une réelle discussion avec qui que ce soit. Enfin, après encore une demi-heure de pose, il put aller se changer pour retrouver une tenue de ville, clairement plus confortable. Il ne prit même pas la peine de dire au revoir et fila sur le parking réservé aux salariés avant de sauter dans le van de son impresario.

Après une matinée aussi longue que celle-ci il avait bien envie de faire un petit somme. Mais, alors qu'il commençait à tomber dans les bras de Morphée, l'image du livreur de pizza s'imposa à lui. Minho sursauta avant de se redresser complètement. Qu'est-ce qu'il faisait là lui ?

Le jeune homme s'apprêtait à replonger quand son manageur fit irruption dans la voiture. Il lâcha un soupir d'agacement. La journée promettait d'être longue ; très longue.


***


Behind the Scenes [MINSUNG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant