04.

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***

⎯ J'étais toujours là, dans cette rue sombre, attendant ⎯  Quoi, au juste ? La fin ? Une réponse ? Toi ? Une chose, c'était certain.

Le jour commençait à poindre, mais je ne le voyais pas. Il n'avait plus d'importance. Mon maquillage me brûlait la peau, un masque qui s'effritait, aussi faux que le reste. Aussi faux que l'illusion que j'avais pu t'oublier.

Car ton visage était partout.

Je veux t'oublier. Je le peux. Je le veux. Je le sais.

Mais comment on fait ?

Est ce que c'est banal pour toi de me faire du mal, que ma vie tangue tel un bateau évitant l'orage, De jeter nos souvenirs à la mer pendant que moi, je m'y noie. Est ce drôle pour toi ?

Dis-moi, comment on arrache quelqu'un de soi quand il s'est incrusté jusque dans la moelle ? Comment on arrête d'aimer quand l'amour est devenu de plus belle ?

Dis, est-ce un détail que je sois plein de larmes, le bocal déborde, est ce qu'on en guérit ?

Les moments où tu m'effleurais sans vraiment me toucher. Où tu me regardais sans jamais vraiment m'observer. Où je croyais que, peut-être, un jour ⎯ 

Mais il n'y avait jamais de jour. Juste la nuit.
Juste toi, insaisissable, et moi, condamné à te poursuivre.

J'aimerais te revoir une dernière fois.

Même comme ça. Même dans cet état pitoyable, à deux pas de la mort.

Je le peux. Je le veux. Je le sais.

Parce que j'ai peur.

Peur que ton visage finisse par s'effacer.
Peur de ne plus jamais sentir la froideur de ta peau sous mes doigts.
Peur que le vide que tu as laissé en moi ne soit jamais comblé.

Mais surtout, j'ai peur de ces images qui ne me lâchent pas.

Arrêter de penser à ce que j'ai fait.
Arrêter de voir ton sang sur mes mains.
Arrêter d'entendre ton dernier souffle.

Trop tard.

Le monde continue de tourner, comme si rien ne s'était brisé, comme si je n'avais jamais existé.

Et moi, je tombe.

Un battement de cils, une expiration.
Un grain de sable emporté par le vent.

Plus Rien.

Telle était notre fin.

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𝐀𝐃𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 | ℌ𝔦𝔰𝔬𝔦𝔩𝔩𝔲 ,, ˢᵃᵈOù les histoires vivent. Découvrez maintenant