Serendipity

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Cher Felix,

Aucun regard, aucun sourire.
Je déteste quand il n'y a aucune transition pour se préparer à ce genre de choses. Je ne sais pas trop comment l'expliquer.
J'avais pris l'habitude que tu me jettes des petits regards mêmes insignifiants.
Maintenant, je suis redevenu invisible. J'ai l'impression que plus je suis proche, moins je suis là.
Plus je suis loin, plus ton regard s'accroche à moi.
Moi aussi j'aimerais m'accrocher à toi mais à quoi bon ? Si c'est pour que tu disparaisses.
L'univers a bougé pour nous mais on n'était pas prêt. On n'était pas prêt à s'aimer si fort. On n'était pas prêt à devoir faire autant de changements.
C'est comme les âmes-sœurs : tellement proche que le reste du monde n'existe plus jusqu'à ce que ça devienne trop toxique pour continuer à vivre de cette façon.

En ce moment, je me demande comment je ferais si du jour au lendemain on m'annonçait que tu disparaîtrais de ma vie dans la journée. Ou si je disparaissais de la tienne. J'y ai longtemps pensé.
Je me suis dis que le monde ne me préviendrait sûrement pas et que je le regretterais malgré le fait d'avoir longtemps désiré que tu disparaisses de mon esprit. Je regretterais de ne pas avoir pu t'annoncer que je t'aime encore. Que tu me manques encore plus que ce que tu ne pourrais l'imaginer.
Je voudrais te voler un dernier baisé mais je suis trop dans le respect de l'autre pour vraiment le faire.
J'aimerais t'aimer une dernière fois si tu devais partir. Juste le temps d'un instant.
Peut-être qu'un jour, tu recevras ce message de ma part et que tu te moqueras de moi ou peut-être que j'aurais laissé passer ma « chance ».
Ton odeur sur le pull que je porte me réconforte légèrement même si je ne sais pas comment elle est arrivée là.
J'ai envie de pleurer parce que tu me manques mais depuis que j'ai accepté mes sentiments pour toi, plus aucune larme ne me vient.
Elles sont bloquées et je n'arrive pas à les débloquées.
Je n'aurais jamais cru dire ça, mais pleurer me manque. Tu me manques.

On est revenu en arrière.
Tu ne me regardes pas et j'ai l'impression d'être invisible à tes yeux alors que dès que tu entres dans la pièce, je te vois. Je te reconnais.
C'est comme si je visionnais le même film sauf qu'à la place du film, je revis mes sentiments.
C'est comme une histoire considérée comme terminée dont sort un nouveau chapitre chaque jour pour répéter sans cesse la même chose.
Si, comme je le pense, l'histoire se répète, je ne pense pas que l'issue sera la même. Ou peut-être bien que si : j'aurais le cœur en morceaux.

Laisse moi t'aimer, Hyunjin

Dear FelixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant