Chapitre 14

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Des voix masculines, le tintement des chaines, un claquement de porte, un maux de tête foudroyant et un mouvement presque imperceptible près de mes pieds.

Un froid de canard règne dans l'habitacle, de l'air froid semble s'être  infiltré dans la pièce.

Cette panique qui commence à me foudroyer me rend à la fois chaud et complètement gelée: Je ne peux pas bouger.

Je suis immobilisée.

J'ai la nausée, le tournis.

Qu'est ce que j'ai mal!

Je lutte!

Papillonnant des cils, j'ouvre un œil puis deux, ils paraissent peser une tonne. Quand j'essaie de bouger, je suis immédiatement lancinée par une douleur au niveau de mes membres. J'essaie de les bouger mais ils ne bougent pas d'un millimètre.

Un essai de cri d'effroi m'échappe quand je me rends compte en baissant la tête qu'ils sont liés par des chaines. 

D'un coup, une poussée d'angoisse m'étreint la gorge quand les souvenirs refont peu à peu surface.

Brianna!

L'explosion!

Scott, Skylie!

Je me mets à tergiverser comme une limace cherchant des yeux Brianna. Je souffle profondément soulagée quand je la vois, recroquevillée près de mes jambes, son corps se soulevant au rythme de sa respiration.

Je la tape d'un pied l'incitant à bouger pour l'empêcher d'avoir mal sans pour autant la réveiller;  je ne veux pas qu'elle ait à assister à ça: Son kidnapping. Je souffle soulagée quand elle le fait ayant la confirmation qu'elle est encore en vie.

Mais celui-ci est de courte durée quand la porte grince s'ouvrant sur une chevelure bleue.











SCOTT

Cinquante-six!

Cinquante-sept!

Cinquante-huit!

Mes muscles faiblissent sous l'effort, je soulève la fonte, je ne m'arrête pas.

Je continue inlassablement de monter et de descendre l'altère au-dessus de moi.

Allongé, ma respiration siffle, j'ai mal partout.

Mes abdominaux se contractent, c'est un supplice mais je suis tellement en colère que je continue.

Cinquante-neuf!

Soixante!

J'ai agi comme un véritable connard, j'en ai conscience mais ce caractère, je n'arrive pas à m'en défaire.

Sans protection sur mes mains, malgré le lancement de mes muscles, j'avance vers le sac de boxe et commence à y frapper. Aussitôt, la douleur s'ancre dans chacune des cellules de mon corps, mais je ne m'arrête pas. J'accueille au contraire cette douleur au tréfonds de mon âme  cabossée.

Cette douleur nourrit ma colère d'avoir encore eu à voir ces images me hanter chaque soir et même à la lumière du jour, ils reviennent me hanter.

Ces terreurs où je la vois morte avec ma nièce, c'est une torture; mais peut-être que c'est ma damnation pour l'avoir si mal traité. Je n'en ai pourtant pas besoin, mes remords m'étouffent déjà.

ISABELLA [ DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant