Nos roses Rouges

Préface

Cher Lisy,

Contrairement à d'habitude je ne suis pas au bureau que monsieur Eddington m'avait offert au bal du grand magasin. Je suis installée dans le jardin d'hiver du deuxième étage. Aujourd'hui, je me suis levée relativement tôt, une ou deux heures après l'aurore. J'avais rendez-vous chez Horizon, aux premières lueurs, pour aller chercher les différentes pièces qui vont constituer mes tenues de la nouvelle saison. Après le départ de maman pour le domaine de la duchesse, je me suis habillée. J'avais prévu depuis la veille la magnifique robe satinée turquoise que nous avions achetée toute les deux.

Je suis enfin sortie autour de dix heures, après longues insistances j'ai réussi à me débarrasser de miss Sheller, notre précieuse gouvernante. Elle est persuadée que si je sors seule des hommes assoiffés de chairs féminines me sauteront au visage, je sais ce que tu en penserais, des pacotilles. Même si elle était sur le point de s'évanouir, elle n'a pas oublié de m'obliger à me poudrer convenablement le visage. Ses discours n'ont vraiment aucune logique, elle ne veut pas que des hommes se retournent sur moi mais elle veut que ces mêmes hommes me trouvent à leur goutte.

Tu la verrais, depuis ton départ je suis devenue la prunelle de ses yeux elle passe la majorité son temps à surveiller et à veiller à chacun de mes faits et gestes.

Lorsque je suis rentrée, avec mes paquets à la main, je me suis empressée de saisir mon papier à lettre car j'avais complètement oublié de t'envoyer un courrier la semaine passée. Si tu savais à quel point tu me manque.

Je t'envoie tout mon amour

Ta jeune sœur Jeanne