la fièvre

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un soir
la fièvre m'a fait délirer tout entier
j'ai vu des mondes inconnus, des inconnus qui m'étaient connus
les poissons étaient des dragons, les anges des démons

lolita était près de moi, à passer une serviette humide sur mon front
à serrer mes doigts tremblants
à caresser mes joues brûlantes

elle a posé ses lèvres sur les miennes
pour y sentir l'odeur de fièvre,
et m'a serré encore plus fort dans ses bras.

ma tête s'est perdue quelques fois sur son ventre, dans son cou, sur sa poitirne,
ses doigts glacés sous ma chemise, là, juste dans mon dos, faisaient frissonner, secouer mon corps tout entier

le lendemain matin,
loli était encore là
éveillée,
les bras serrés autour de mon dos
à m'observer sans me quitter des yeux
comme on surveille un gosse malade, mourant.

la fièvre n'a jamais été aussi douce.

lolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant