Chapitre 1: Les retrouvailles

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Elle marchait, seule. Sa longue cape noire, maintenue à son cou par une attache d'argent, flottait derrière elle. Sa capuche était rabattue et son visage était dans l'ombre. Elle regardait le sol et ne prêtait aucune attention aux passants qui la fixaient de manière insistante. Arrivée à un embranchement, elle tourna à droite et s'enfonça dans une petite ruelle sombre. Elle arriva au bout de l'impasse où elle s'était engagée et releva sa capuche. Son visage apparut alors, faiblement éclairé par une des rares lampes à huile de la rue déserte. Ses cheveux étaient blonds et lui descendaient jusqu'aux reins. Ses yeux, d'un bleu clair et pur, laissaient percevoir une âme franche et loyale. Ses traits étaient durs, mais bienveillants. Sa peau était brunie par le soleil et sa vie au grand air. Elle semblait avoir marché longtemps, avant d'arriver ici. Elle ne devait pas avoir plus de vingt ans.

Arrivée face au mur du fond de l'impasse sombre, elle tendit ses paumes collées l'une à l'autre vers l'avant. Elle murmura une incantation et un jet de flammes sortit de ses mains. Il se dirigea droit vers le mur, mais se laissa absorber par celui-ci. Les flammes éclairèrent une porte encastrée dans le mur. Elle resta visible après leur disparition. La jeune femme entra puis, murmura le contre sort et la lumière autour de la porte s'éteignit. Elle avança dans la pièce et l'observa. C'était une auberge à laquelle seuls les nobles avaient accès. L'entrée de la jeune femme avait été très remarquée et de nombreuses personnes s'étaient tournées vers elle. L'aubergiste s'avança vers l'arrivante.

- Bonjour Mademoiselle ! Puis-je vous demander qui vous-êtes ? Il ne me semble pas vous avoir déjà vue par ici ! Or, il se trouve que je me rappelle toutes les personnes qui rentrent, même une fois, dans mon établissement!

- Je suis Melian, la fille du seigneur Arsénor et de dame Jaëna. Je sors tout juste de ma huitième année à l'Académie militaire et magique. Je suis ici pour affaires.

Sa voix était volontaire et elle avait été fière de prononcer le nom de ses parents.

- Ah ! J'ignorais que le seigneur Arsénor et la dame Jaëna avait une fille ! Ils venaient autrefois, il y a bien longtemps de cela, à leurs retours de missions, mais cela fait bien longtemps qu'on ne les a pas vus dans le coin ! Je suppose qu'ils ont bien du travail !

- Leur travail ne regarde qu'eux, dit-elle d'un ton sec. Et si vous voulez vraiment tout savoir, mes parents ont caché ma naissance pour me protéger de leurs ennemis et de ceux qui les jalousaient. Peu importe... un ancien académicien devait me retrouver ici. Est-il arrivé ?

- Excusez-moi de vous avoir froissée... ce n'était pas mon intention. Je l'ai installé tout au fond de la dernière salle. On ne vous y dérangera pas, normalement, sauf en cas d'extrême urgence.

- Je vous remercie. Je saurai la trouver.

Melian traversa la première salle, puis la deuxième et arriva dans la troisième pièce dont l'éclairage était bien plus réduit que dans les précédentes. Au fond, comme l'avait dit l'aubergiste, se trouvait un jeune homme, enveloppé dans une cape semblable à celle de Melian. Elle s'avança vers lui et s'assit à sa table.

- Bonsoir Fingolfin ! Qu'avez-vous fait pendant les deux semaines accordées par nos Premiers Maîtres respectifs ?

- Je suis allé rendre visite à mon oncle et ma tante, à Bàtour.

- Vous n'êtes pas allé chez vos parents ? demanda Melian, curieuse.

- Ils sont morts. C'est mon oncle et ma tante qui m'ont élevé après leur mort. Ce sont eux qui m'ont poussé à postuler pour l'Académie. Je suppose que c'est ce que mes parents auraient voulu... j'avais six ans lors de l'attaque qui les a tués...

IriameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant