Liberté

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Ne pas tomber. Si elle tombait tout serai fini pour elle. Et par tout serai fini, elle entendait mourir. Un pas de travers et elle s'écraserait des mètres plus bas. Sans doute qu'elle traverserai le toit de l'une des habitations qu'elle surplombait. Elle releva la tête et s'arrêta de penser à ce qui pouvait lui arriver, seulement se focaliser sur l'instant présent. Avancer un pas après l'autre, les bras tendus sur les côtés pour maintenir son équilibre, respirer profondément : inspirer, expirer, inspirer, expirer. Voilà tout ce qu'elle devait faire. 

    Soudain elle entendit son prénom résonner au loin. Et merde ! Ils avaient remarqués son absence. Vite ! Elle accéléra jusqu'à courir, tant pis pour la prudence. Elle préférait mourir en tentant d'obtenir sa liberté que de vivre une vie entière dans cette chambre miteuse, dans cet orphelinat maudit et dans cette ville écœurante. Elle quitta le faîte du toit et se laissa doucement glisser sur la pente, et sauta sur un balcon inférieur avec légèreté. De là elle franchit  le garde-corps et suspendue aux barreaux attrapa avec ses pieds la charpente qui soutenait le balcon à l'aide de ses jambes. Remplaçant celle-ci par ses mains, elle se balança ensuite et se laissa tombé sur le balcon du dessous. Elle répéta ensuite l'opération une fois et parvint au niveau des pontons surplombant l'eau qui dominait la ville. Ici elle était présente sous chaque maison, chaque bâtiment construit sur pilotis. Les jours de tempêtes, lorsque la mer grondait, les habitants du haut des falaises étaient bien content de vivre là-haut à l'abri des vagues. Elle permettaient aussi aussi à l'ensemble du village de se nourrir et de vivre. Mais elle, elle l'emprisonnait, la privait de sa liberté, l'empêchait de découvrir le monde. Heureusement le navire des visiteurs lui permettrait de s'échapper enfin. Alors elle repris sa course, longea les maisons, passa sur les barques qui traînaient ici ou  là, traversant les canaux délimité par les bâtiments. Derrière elle, elle entendit le martèlement de pas chaussé de grosses chaussures la poursuivre :

    – Là ! Elle est là ! Attrapez-la !

    Vite ! Il fallait qu'elle accélère, elle ne pouvait pas retourner à cette vie morne comparable au néant. Soudain devant elle, surgirent un second groupe d'hommes, grand, baraqués et armés. Et bien dis-donc la vieille n'était pas y allé de main morte sur les moyens pour la retrouver. Il fallait qu'elle trouve un solution et rapidement ! Les issus devant et derrière elle étaient bloqué, la rue trop étroite pour tenter une diversion quelconque, il ne lui restait plus qu'à regagner. Seulement elle ne voyait pas d'accroche.  Alors si elle ne pouvait passer par le haut, pourquoi en pas passer par le bas ? Tant pis pour ses vêtements si c'était le seul prix à payer pour sa liberté alors elle le paierait volontiers dix fois. Alors que les deux groupes se précipitaient sur elle, elle sauta à l'eau le plus loin qu'elle pu. Le froid mordant la surpris et la glaça jusqu'aux os. Elle recracha le peu d'eau qu'elle avait avalé et tentai de se maintenir à la surface. Nager. C'était la seule chose à laquelle elle devait penser. Il ne fallait pas qu'ils la rattrape, elle ne voulait pas qu'ils la rattrapent. Si ils parvenaient ce serait la fin pour elle. Allez encore un petit effort. Le quai auquel était amarré le bateau des visiteurs n'était plus très loin. Elle entendait à quelques rues de là les pas des soldat forcé de faire un détour. 

    Enfin elle parvint au quai et se hissa avec ce qui lui restait de force sur le ponton. Plus que quelques pas et elle pourrait se dire libre. Un pas après l'autre. Et là elle se tint enfin sur le pont du navire. Un homme l'interpella et lui demanda de payer son transport. Ce qu'elle fit en sortant quelques pièces de l'intérieur de sa veste fermé et les lui tendit. Elle le laissa là et se dirigea vers le bastingage alors que le navire levait l'ancre, hypnotisée par la vue qui s'offrait à elle. Certes elle avait déjà contemplé cet horizon des milliers de fois mais jamais en sachant qu'elle ne le reverrait sans doute jamais. La mer, où plutôt l'océan, était infini, le bleu céruléen  s'étendait à perte de vue et l'eau et le ciel se confondaient pour ne former plus qu'un. Tandis que le navire quittait le port, elle ne voulait plus qu'une chose, découvrir ce qui se trouvait au-delà de cet infini.

⚓️🌊🫧

Et voilà un nouveau texte, une nouvelle cette fois -ci ^^ Elle était un peu plus courte que les précédentes mais j'espère qu'elle vous a quand même plus. Sinon j'ai remarqué que jusqu'ici ça fait quand même trois nouvelle que j'écris qui sont globalement des courses poursuites et j'aimerais bien changer parce que je pense qu'à force ça doit quand même devenir un peu redondant ^^'
Donc si vous avez des idées n'hésitez pas je suis preneuse.
Sur ce je vous dis à la prochaine ;)

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