Chapitre 1

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Le voyage avait paru interminable pour les Omatikayas, lorsqu'ils posèrent enfin leurs ikrans en terre Metkayina.

Leur arrivée fit vaguement planer un vent de terreur sur les habitants du récif, peu habitués à voir des créatures volantes possédants ce genre d'envergure.

Une corne de brume fut sonnée, indiquant l'intrusion, mais pas l'alerte, et bientôt, les metkayinas se rassemblèrent pour les regarder avec curiosité.

Comme le voulait le protocole, l'olo'eyktan les accueillit avec les formalités d'usage auxquelles Jake Sully répondit de la même façon.

Pourtant, la façade se fissura lorsque uturu fut prononcer : refuge, l'homme venait demander asile. Tonowari resta de marbre malgré la stupeur, pas Ronal. Le tsahik aussi connaissait l'histoire des omatikayas.

- On ne veut pas de votre guerre ici ! leur cracha-t-elle, arrachant un vent de frisson à son peuple.

- Nous ne sommes pas en guerre, tempéra Jake ; je veux juste mettre ma famille en sécurité.

Il avisa un instant son interlocutrice dont le ventre dessinait un début de grossesse.

- Mes enfants... poursuivit-il en posant sa main à l'arrière du crâne de la plus jeune qui s'accrochait à lui.

Ronal montra les dents et entama de leur tourner autour.

Les paroles qu'elle prononça ensuite n'étaient destinées qu'à son peuple et le message était clair : elle ne voulait pas de ces étrangers qui venaient avec leurs problèmes. Lorsqu'elle eut accompli un tour, se retrouvant face à Neytiri, elle lui lança un regard dédaigneux.

Neytiri, piquée dans l'orgueil que sa position en tant que fille de chef et épouse de chef lui avait toujours conféré, répliqua avec autant de verve.

- Mon époux était Toruk Makto (l'étonnement émerveillé qui agita la foule lui fit frémir les oreilles) et il a mené la victoire à mon peuple dans la guerre contre les démons venus du ciel.

- Alors qu'est-ce que vous faites là ! rétorqua la tsahik Ronal. Eywa t'a abandonnée !

Neytiri feula à son tour en montrant les dents, les yeux plissés de colère face à l'affront, alors que Jake passait un bras en travers du ventre de sa compagne pour la faire reculer alors qu'il implorait Tonowari du regard. L'olo'eyktan regardait sa femme, sa tsahik, dans un mélange de déférence et d'impuissance. 

Finalement, Ronal leur lança un regard courroucé puis retrouva sa place près de son mari. Et juste comme ça, en un regard entre eux, l'affaire fut close : les omatikayas furent accueillis.

Tsireya, la fille des dirigeants du clan, s'empressa de venir prendre sa fonction de guide que son père lui avait assigné. Gaiement, elle les conduisit au travers du dédale de toiles tendues qui abritaient les foyers des metkayinas.

Elle parlait beaucoup, avec beaucoup d'emphase dans la voix alors même qu'elle disait des banalités, mais elle était heureuse de voir ses paroles tomber dans les oreilles tout aussi joyeuses de Tuk qui bondissait derrière elle.

- Vous verrez, leur dit la jeune fille lorsqu'ils atteignirent une maison vide ; vous allez apprendre pleins de choses ici, et vous pourrez devenir de vrais metkayinas avec le temps !

- J'en doute, marmonna Lo'ak, occupé à chasser un moustique.

Tsireya plissa les yeux pour considérer le jeune garçon un instant avec de tourner les talons.

- Bah, vous verrez bien que c'est possible. Vous n'aurez qu'à venir me trouver quand vous aurez fini de vous installer.

- Drôle de fille, commenta Neteyam lorsqu'elle fut hors de vue.

La Voie d'Eywa - FF AvatarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant