출발 (Départ)

출발 (Départ)

|One shot : Kaisoo/mention Hunhan)|

J'ignorais que nos vies changeraient cette journée-là. Et si j'avais su, je serais resté dans ton lit. Je t'aurais gardé dans mes bras à l'abri de ces changements. Loin de ces choix pris par d'autres personnes, mais qui n'ont qu'un réel impact sur nous.

Si j'avais su, j'aurais caressé ta peau et t'aurais embrassé inlassablement jusqu'à ce que tu en oublies tout, même qui nous étions.

Ainsi, chaque courbe de ton corps ayant été tracée avec mes doigts et le goût de chacun de tes baisers se seraient imprégnés en mon être à jamais.

Et je t'aurais gardé près de moi d'une certaine façon.

«À la suite du départ de Luhan, nous avons décidé que D.O rejoindrait Exo-M.»

Les réponses des autres membres s'entremêlent avec le bruit de ma respiration saccadée, une suite de protestations et de questions sans fin. Les voix résonnent dans ma tête si fortement que je ne distingue pas ce qu'elles disent et demandent. Mon cœur bat sous l'appréhension et la crainte, j'ai l'impression qu'il tente de sortir de ma poitrine alors que je réalise peu à peu la signification de ces mots.

Mon regard te retrouve quelques secondes plus tard, assis de l'autre côté de la salle, derrière la table de conférence. Tu fixes tes mains, mais je distingue cette lueur inhabituelle qui s'est installée dans tes yeux.

Tu as peur.

Terriblement.

Un frisson désagréable parcourt mon échine et fait trembler légèrement mon corps. Mes ongles rentrent en contact avec la peau de mes paumes, mais cette petite douleur ne me permet en rien d'échapper à ce qui se passe. Elle n'est pas assez imposante pour que je puisse fuir la réalité à l'aide d'une distraction physique. Et bientôt, ces sons et bourdonnements qui s'enchaînent dans ma tête deviennent de plus en plus clairs.

«Lors des prochaines promotions en Chine, D.O sera présent pour accompagner les quatre autres membres.»

Mon souffle reste pris dans ma gorge alors que tu te figes complètement. Un silence lourd s'impose, mais je pense qu'il est tiré de mon imagination. Que mon cerveau coupe volontairement ces voix autour de nous pour me permettre de mieux porter mon attention sur toi. Comme si ma mémoire me jouait un tour cruel, en essayant de se rappeler de façon précise ce que nous sommes en train de vivre. Et te voir ainsi, aussi fragile et tremblant à travers cette absence de bruits, est la pire des tortures psychologiques.

Ton regard s'ancre au mien enfin, un sourire est apparu sur ton visage. Il se veut rassurant, mais il n'a pas l'effet escompté. Il dénonce tes craintes et tes inquiétudes.

Il me fait sentir tellement impuissant.

Je trace tes traits à distance, de tes lèvres roses jusqu'à tes grands yeux bruns, de tes joues rondes jusqu'à tes cheveux noirs comme la nuit. J'imprègne mes souvenirs d'une image, belle, à laquelle je pourrais me rattacher plus tard.