Connaissez-vous l'histoire de cette être qui, au lieu de mourir obtint la vie éternelle ?
Je ne parle pas de Jésus Christ qui ressuscita des morts et monta au ciel, mais d'une femme dont la beauté pouvait égaler celle des plus puissantes déesses et surpasser celle des nymphes. Une jeune princesse dont je perdis la trace emportée par les flots, mais que je revis en levant le regard vers les étoiles, non pas pour la chercher, mais pour rêver.
Je vous conterais une histoire que vous connaissez déjà, mais selon les livres d'histoire jadis taillé dans la pierre antique et retranscrit sur du papier nouvellement créé. Je vous conterais une vie que j'ai vécu pendant 3 minutes, assis sur un bloc de calcaire. Une existence qui s'acheva par des larmes déferlant sur un visage innocemment méchant et laissa place à une autre plus prospère.
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Ce jour-là, la scène se remplissait plus qu'elle ne l'avait jamais été. Les habitants de cette petite ville d'Ethiopie venait assister à l'exécution publique d'une femme. Cette femme dont l'éloge avait été initié par la royauté elle-même. Un chant qui s'était échappé des appartements du palais pour se joindre aux sons inaudibles et embrouillés des bas quartiers. Cette symphonie clameuse de beauté arriva dans les oreilles des plus envieuses des vieilles peaux et fit déglutir les plus pervers des hommes. Cet éloge eu aussi pour effet d'engendrer la haine des nymphes des eaux, plus proches servantes du roi des sept mers. Haine qui signait la mort prochaine de cette innocente.
Cette nouvelle qui parcourra les villes, aussi vite qu'une antilope en fuite, attirait l'humanité vers cette ville d'Ethiopie, et ce lieu publique, où sa princesse perdrait la vie.
La beauté de cette femme aurait sûrement été comparable à celle de Cléopâtre, reine d'Egypte si elles vivaient à la même époque. L'émeraude scintillant de ses cheveux, qui nous rappelait ces papillons que nous avons dans le ventre en regardant une aurore boréale, était encore plus beau que le soleil dégagé de la crinière de Raiponce. Son visage pâle qui s'accordait à merveille à son corps mince et majestueux déclassait aisément celui de Blanche neige et Belle sur le podium de femme la plus convoitée de leurs histoires.
Dans cette affluence de personnes, j'étais peut-être le seul à compatir à la mort de la jeune princesse. Les cris de joie teinté de jalousie pour son exécution, les jurons de part et d'autres de la place publique et les anecdotes sur la vie passée, totalement inventé des bouches malfaisantes, de la femme ne pouvait que me persuader de ce fait.
Je quittais la foule du regard, bien honteux d'être né et d'appartenir à cette ville et cette population. Ma fragilité et mon empathie ne faisaient pas de moi un saint, mais le manque de cette rage générationnel dans ma conception spirituelle me différenciait en tout point de ces êtres que je peinais à considérer comme mes semblables.
La preuve était que ma tunique, d'un blanc immaculé à sa conception, qui avait perdu de son éclat et virait au jaune, le faisait car assis sur du travertin ; mais ceci loin de la foule. Cette place publique était située aux abords d'un fleuve qui, quelques semaines auparavant –sous les ordres du dieu des mers- avait balayé nos terres de ses eaux. Une inondation qui avait ôté la vie à une partie de notre population et de notre bétail. Et une plaie qui ne s'arrêterait que par un sacrifice.
J'avais de la peine pour elle, accusée d'un crime dont la nature même ne saurait lui accorder l'innocence qu'elle méritait. Je fixais mon regard sur ses chaînes qui bougeait au gré des flots qui se frottaient à elles. Elle... ne bougeait pas. La jeune femme restait immobile, les yeux clos et le visage tourné vers le plat de la roche où reposait ses frêles jambes. L'évènement qui changea ma journée, et une partie de ma vie, arriva lorsqu'elle releva son visage et que j'eu l'impression qu'elle encrait son regard dans le mien. Un regard qui ne reflétait pas ce qu'on pouvait imaginer...
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Lullaby Andromeda
Short StoryUn sacrifice, Un chant, Une révélation... Assis sur une roche comme on en voie partout dans cette Ethiopie antique. Un chant adressé aux dieux qui cache bien plus qu'un cris à la vie. Une jeune femme qui inspira la gaité par son agonie... Andromède...