Anita au royaume des esclaves - Chapitre 3

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A cette distance, il m'était impossible d'éviter la balle qui venait vers moi.
-(Soupire et d'un regard triste)Excuse-moi mon bébé (tout en pleurant). Je suis même dans l'incapacité de te protéger.

J'avais déjà les yeux fermés, mes deux mains sur mon ventre attendant que la balle m'atteigne. Cinq secondes sont passés et rien ne se passait. C'est alors que je vis Alika devant moi. Je voyais le sang mais je ne savais toujours pas ce qui s'était passé. C'est quand les soldats se sont mis à courir vers moi que Alika s'est retourné avec un œil blessé. Je me suis tout de suite rendue compte qu'Alika m'avait sauvé de la balle. Puis ensuite, il me poussa avec le bout de son nez dans la falaise.
-Non... Non... Non... Alikaaaaaaaaaaa. Nooonnnnnnnnnnn.

En criant ainsi et tombant dans le fleuve, je perdis connaissance.A mon réveil, je me suis retrouvée accrocher à une branche hors du fleuve. J'ai alors fait l'effort de me défaire de la branche. Toute épuisée dans la douleur, je me suis efforcée de me relever pour trouver un endroit où me refugier. Dans la douleur, dans la souffrance, je me marmonnai tout en pleurant, le regard baissé:
-Alika, pourquoi tu as fait ça pour moi? Pourquoi ? Pourquoi? Je te promets de vivre comme tu l'as désiré pour moi. Ton sacrifice ne sera pas vain. Je te le promets.Apres quelques minutes de marche, je trouvai une grotte dans laquelle je me suis refugiée. J'ai passé dix jours dans cette grotte et je me nourrissais des poissons du fleuve. Je faisais du feu avec des bois morts. Je vivais comme au temps de la préhistoire. Je changeais chaque dix jours d'endroit à cause de ces soldats.Trente deux jours sont passés depuis mon évasion.Tout à coup, cette nuit le col de mon utérus s'est ouvert et des liquides ont commencé par jaillir. Après quelques moments de douleurs et de cris retentissant, j'ai accouché seule mon bébé et c'était un garçon. J'ai tout fait seule. Je mangeais du poisson et quelques fruits afin d'avoir assez de lait pour allaiter le bébé. Au bout de quelques jours, j'étais en manque de nourriture et mon bébé n'avait plus assez de lait. Il pleurait toutes les nuits. Je maigrissais progressivement. Ma peau s'asséchait et se collait à mes os. Un mois plus tard, je respirais à peine.Le soir de la pleine lune où je voyais mon heure arriver et couchée près de mon feu de bois avec mon bébé dans mes bras, je vis un animal noir avec une proie capturé dans la bouche. Etant dans l'obscurité, je ne voyais pas clairement. J'avais peur car ça pouvait bien être un carnivore et pourrait s'en prendre à mon bébé et moi étant toute faible. L'animal s'est approché et je le voyais clairement : il a les yeux crevés, la patte arrière gauche fracturée, une blessure mortelle au niveau de son coup et de couleur noire avec un lièvre entre ses crocs. Malgré ma fatigue, je me suis levée, les larmes aux yeux
- (D'une voix affaiblie) Alika, c'est toi ? C'est bien toi hein? Alika dis- moi que c'est bien toi.
Le chien aboie d'un coup en laissant tomber sa proie. J'ai tout de suite su son message. Je l'ai pris dans mes bras et j'ai pleuré de toute mes forces.Ayant pleurée avec toute l'énergie qui me restait, je me suis endormie. Le lendemain je retrouve mon bébé près de moi, une grillade de viandes. Vu la viande et l'absence de Alika dans les parages, je me suis tout de suite sentie attristée comme si je savais inconsciemment de quelle viande il s'agissait.
- On venait à peine de se revoir. Me laisser seule une nouvelle fois me rend plus que triste. Reviens à moi je t'en prie Alika.

Fatiguée de pleurer, j'étais restée sans voix toute la journée à attendre le retour de Alika. Il n'était pas revenu jusqu'à la tombée de la nuit.La nuit quand je me suis endormie les yeux enflés, j'ai fait un rêve ou Alika était revenu me voir, tout était blanc. Et d'un coup, Alika se mit à parler: << Anita, je ne suis plus de ce monde. Mais je ne regrette pas de m'être sacrifié. La seule chose qui me rend fier est d'avoir pu protéger et voir mon petit frère. Je t'ai toujours considéré comme ma mère. Alors en tant que grand-frère, je me dois de protéger mon petit-frère. Et la seule façon de le protéger et de veiller sur lui est de lui permettre de bien s'allaiter et grandir tel un vrai homme. Et pour qu'il soit bien allaité, faudrait que toi tu te nourrisses correctement. C'est pour ça que j'ai capturé le lièvre et grâce à mon flair, j'ai pu te retrouver même sans ma vue. Mais vu ma blessure, je suis dit que ce serait un gâchis de mourir sans rien faire, de mieux à ma famille et comme je savais que j'allais mourir, j'ai pris soin de t'apprêter la viande du lièvre et me suis ensuite jeté dans le feu restant. Nourris-toi de ma viande et allaite correctement mon petit-frère. Je compte sur toi. Je vous aime >>Je me suis réveillée avec son prénom en bouche, les larmes aux yeux.
-Comment pourrais-je manger mon propre fils? Me marmonnai-je.
-Je vais t'enterrer dignement et je te fais cette fois-ci la promesse de bien prendre soin de ton petit frère.

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⏰ Last updated: Jan 28, 2023 ⏰

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