Mon réveil retentit de sa mélodie insupportable, et j'ouvris les yeux. Tandis que mon cerveau se mettait en marche, j'éteignis cette machine maudite le plus délicatement possible. Le violent bruit de mon réveil se brisant contre le mur voisin m'aida à émerger, et j'allumai la lumière. Encore une journée de cours. Une journée banale à faire semblant d'écouter les profs et à noter la moitié de leur cour sur une feuille. Une journée comme les autres, en somme.
Je me levai et trébuchai sur mon portable, qui vibra sous mon pied. Encore plus de batterie. Je l'avais utilisé tellement tard la veille que j'en avais oublié de le rebrancher. En soupirant, j'attrapai mon sac et sortit de ma chambre. J'aurais le temps de ranger tout ça le soir-même.
Après une douche rapide, un passage sur twitter et un déjeuner principalement constitué d'eau, j'empruntai le chemin habituel vers le lycée, mon portable m'envoyant à fond un album de Nirvana dans les oreilles. Comme à mon habitude, je passai par une espèce de galerie, qui me menait directement au lycée. Le trajet était rapide, et avec de la musique dans les oreilles, j'étais comme coupée du monde. Je ne m'en passais jamais. J'arrivai avant que la sonnerie ne retentisse.
Tandis que je somnolais sur ma table, un mot griffonné sur un bout de papier me parvint de derrière moi.
« Ça va ? »
Étonnée que mon état d'aujourd'hui soit important aux yeux de quelqu'un au point de ne pas pouvoir attendre la sonnerie pour s'en inquiéter, j'écrivis un minuscule « Oui » au coin du morceau, et le fit passer derrière moi sans savoir à qui il se destinait. Il me revint bien vite, avec un « Tu tiens le coup ? » écrit au crayon gris. Hébété par la teneur des propos qui se faisaient sur cette feuille, je répondis un « Pourquoi ? », au risque de passer pour une imbécile.
« Tu n'es pas au courant ?! Regarde autour de toi. »
Interloquée mais néanmoins curieuse, je relevai discrètement la tête pour regarder l'assemblée dont je faisais partie. Soudain, la réponse s'imposa à moi d'elle-même.
J'avais l'impression d'être dans un épisode de « The Walking Dead ». Autour de moi, je n'avais pas des humains, mais bien des zombies. Des cernes descendant plus bas que leurs joues, des mains tremblantes, le regard vide... Brusquement, l'une d'entre eux se leva et sortit de la classe, toute tremblante et en pleurs. Le professeur ne broncha même pas. D'ailleurs, lui aussi ressemblait un peu à un zombie. Enfin, c'était le seul à ne pas arborer un visage effrayant. Il semblait essayer de rester digne, comme si quelque chose de très grave s'était produit et qu'il était la seule personne à pouvoir nous en protéger. Un genre de super-héros en chemise et jean. Un Bruce Wayne, quoi. Nos regards se croisèrent, et il m'envoya toute la compassion qu'il pouvait m'offrir. Nous résistions seuls au beau milieu de cette horde prête à nous dévorer vivant. Le reste de l'heure, il ne s'adressa qu'à moi, et je fus la seule de la classe à prendre des notes. Du moins à pouvoir en prendre. Qu'est-ce qui pouvait bien les affoler à ce point ?
-Jena !, s'exclama ma meilleure amie à l'autre bout de la cour.
Je levai les yeux de mon portable et baillai.
Je venais de passer les 4 heures les plus longues de ma vie. J'avais dû m'intéresser pleinement à chaque bribe de chaque cours, tout en évitant de me faire dévorer par mes camarades et par certains profs. Ces 4 heures de travail intensif avaient presque fini par me donner une tête similaire à celle de mes congénères.
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BP3- Le jour inachevé
Short StoryEn retard, oui. Inachevé, oui. Mais que dire... L'histoire colle au titre? Sérieusement, j'ai passé beaucoup de temps dessus sans jamais réussir à l'achever (c'est ce qu'on appelle couramment la panne d'inspiration). Et plutôt que de l'effacer de l...