Dramione [Recueil d'OS]

2. A tes côtés

Le bip régulier du moniteur résonnait dans la chambre de l'hôpital Ste Mangouste, vrillant les tympans d'Hermione tant il lui devenait insupportable. Cela faisait un mois qu'elle n'entendait que ça, seule preuve que l'homme qui reposait dans ce lit était encore en vie. Elle avait souvent eu envie d'hurler. Ou de le secouer dans l'espoir que ça le fasse réagir. Si seulement cela suffisait...

"Espèce de crétin", pesta-t-elle intérieurement, serrant les dents en tentant vainement de retenir des larmes qui coulaient déjà le long de ses joues. Elle ne faisait quasiment plus que ça depuis qu'il avait été admis ici. Pleurer bêtement, impuissante face à la situation dans laquelle l'homme qu'elle aimait se retrouvait.

L'homme qu'elle aimait. Si on lui avait dit un jour qu'elle tomberait éperdument amoureuse de Drago Malefoy, elle aurait sans l'ombre d'un doute éclaté de rire. Ou contacté un psychomage pour faire interner celui ou celle qui lui aurait fait une telle déclaration. Avant, ça aurait été improbable. Aujourd'hui, c'était une évidence.

Pourtant, entre eux, tout n'était pas gagné d'avance. Quand ils s'étaient revus, quelques années après la fin de la guerre, elle avait été méfiante, ne croyant pas à cette rédemption dont Harry lui avait rabattu les oreilles durant plusieurs jours. Les hommes de la famille Malefoy avaient fait tant de mal qu'il lui semblait illusoire de croire que Drago puisse un jour se trouver du côté de la lumière. Mais le temps lui avait donné tort.

D'abord, il avait préféré se taire quand elle se montrait piquante avec lui, quand elle faisait des remarques acerbes ou qu'elle pointait du doigt la moindre de ses erreurs. Il fulminait intérieurement mais ne disait rien, estimant qu'il méritait toute cette haine qu'elle déversait sur lui.

Jusqu'au jour où il avait craqué. Il l'avait empoignée par le bras et l'avait prise à part, sous les regards choqués de tous leurs amis. Elle avait tenté de se défaire de son emprise, mais la colère qu'elle avait discerné dans ses iris orageux l'avait dissuadée de faire la forte tête.

"Maintenant, ça suffit, Granger !", ragea-t-il en fronçant les sourcils. "Que tu sois furieuse et méfiante, je pouvais le comprendre, j'ai fait beaucoup de mauvais choix par le passé. Mais ça fait trois mois qu'on se côtoie presque quotidiennement et je commence à en avoir marre que tu sois constamment contre moi !"

"Oh, je suis vraiment désolée", ironisa la jeune femme. "Trois mois de persécution et tu jettes déjà l'éponge ? Alors imagine deux secondes ce que j'ai vécu lors de toute la durée de notre scolarité ! Tu m'as fait vivre un vrai calvaire pendant des années, Malefoy !"

"Et je me suis excusé maintes fois pour ça ! Ne peux-tu pas accepter que j'aie changé et que je veuille me racheter pour tout le mal que je t'ai fait ?"

"Pourquoi voudrais-tu te racheter ?", rétorqua vivement la lionne. "Tu es certes proche d'Harry et de Ron, mais nous n'avons rien en commun toi et moi. Il n'y a aucune raison pour laquelle nous devrions devenir amis. Et je n'en vois pas l'intérêt".

"Te faut-il une raison à chaque fois que tu te lies d'amitié avec quelqu'un ?", la reprit le blond, arquant un sourcil. "Ne peux-tu pas juste essayer d'apprendre à me connaître, et juger par la suite si une relation amicale est envisageable entre nous ?"