Un de mes Pires Cauchemars

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Je me trouvais  dans une ville inconnue, industrielle et portuaire. De nombreux immeubles se tenaient autour de mon emplacement. Je me suis alors dirigée devant un grand entrepôt en béton assez délabré. Une file de personne attendaient devant l'entrepôt. Sans savoir pourquoi, je l'ai ai rejointe, comme si ma présence dans cette ville n'avait pas d'autre but que celui de me retrouver parmi ces gens. Comme si je n'avais pas le choix. Je me suis donc placée derrière une personne au hasard. D'autres sont ensuite arrivés derrière moi.
Personne ne parlait.
L'ambiance était pesante, je me sentais mal à l'aise. J'ai donc fini par demander aux personnes devant moi ce qui se passait et elles m'ont désigné ce qui se trouvait dans l'entrepôt, la raison pour laquelle tout le monde attendait patiemment.
J'ai alors equarquillé les yeux. Des cadavres. Dans l'entrepôt se trouvaient des cadavres.  Et ils étaient nombreux. Leurs jambes étaient coupées en dessous des genoux. Ils pendaient mollement  à un fil de lessive, et leur sang s'egouttait peu à peu sur le sol, noir et épais. L'un des corps avait même la tête coupée et était plongé dans de la cire de bougie noire contenue dans un sceau. La  scène était éprouvante, et je ne comprenais pas pourquoi on devait assister à ça.  C'est alors que les personnes devant moi m'ont dit que c'était le sort qui m'attendait. Qui nous attendaient tous.
Je les ai regardées, éberluée. Alors la file d'attente, tous ces gens qui patientaient n'était qu'une lente procession vers la mort ?
Tous avaient l'air résigné à leur sort, comme si ils acceptaient ce qui devait leur  arriver.
C'est à ce moment que la meurtrière est  finalement  entrée en scène. Je ne l'ai pas vraiment vue, ayant juste un aperçu de sa silhouette fine et petite. Lorsqu'elle est arrivée, une vieille radio posée à même le sol froid de la pièce s'est déclenchée. De la musique a retenti, se répercutant sur les murs et offrant un contraste saisissant avec le silence d'auparavant. J'étais horrifiée. Quelque chose d'encore plus éprouvant s'est alors produit. Les cadavres qui jusqu'alors étaient parfaitement calmes se sont éveillés. Lentement, puis de plus en plus vite, ils se sont mis à s'agiter. Comme s'ils dansaient. Ils bougeaient en rythme avec la musique,  dans un sens puis dans l'autre, leur sang se propulsant à travers la pièce. Le fil à linge se balançait à cause des victimes qui s'agitaient. Même la personne avec la tête et les jambes coupées, dans une position de poirier et enfoncée dans le sceau de cire noire s'agitait de tremblements. Tous les morts dansaient, sous nos yeux, et nous savions que c'était le sort qui nous attendait. C'était un spectacle si terrifiant que j'en avais la nausée. Je n'ai pas regardé plus longtemps et je me suis détournée. J'ai alors eu l'idée de fuir. Pourquoi devais-je tranquillement attendre ma fin ? J'avais au moins une chance si je courais ! J'ai donc commencé à reculer, mais les personnes a côté de moi m'ont retenue en me disant que m'enfuir n'était pas une bonne idée et que la meurtrière allait me retrouver n'importe où. Je me suis donc arrêtée l'espace d'un instant, puis leur ai demandé pourquoi on devait tous mourir. Mes infortunés compagnons m'ont alors éclairée: la personne qui accomplissait tous ces meurtres utilisait la moelle des jambes coupées pour guérir son fils qui était gravement malade. Je n'ai pas cherché plus loin et je me suis enfuie. En un rien de temps, je me suis retrouvée sur une chaîne de montagne surplombant la ville, courant, escaladant la roche le plus vite possible pour mettre le plus de distance entre la mort et moi. Je suis alors arrivée dans un étrange endroit à la fin des montagnes. Le sol était noir, couvert de fissures et de lave. Je l'ai passé rapidement et me suis ensuite retrouvée dans un milieu de glaciers. Là, j'ai rencontré des gens qui m'ont dit qu'il était impossible d'aller plus loin car la glace fondait et formait le début de l'océan. J'ai donc rebroussé chemin. Pendant que j'errais, sans but, j'ai relevé la tête et ma respiration s'est coupée. En face de moi, souriant gentiment, se trouvait ma tante. J'avais reconnu sa silhouette. J'étais hébétée. Hébétée et glacée.
Elle était donc la meurtrière. Mais pourquoi ma propre tante cherchait à me tuer ? Je ne comprenais pas. J'étais triste et effrayée. L'heure n'était cependant pas à ce genre de pensée. Je me devais de défendre ma vie. J'ai donc pris la première arme à ma portée et je l'ai attaquée avec toute l'énergie dont j'étais capable. J'étais désespérée, et aucune de mes attaques ne fonctionnait. Ma tante se contentait de sourir et d'esquiver. J'avais beau essayer de lui percer le cœur avec mon maigre bâton, la frapper à la tête (nécessité fait cause), elle gardait la même expression et me terrifiant davantage. Finalement, elle a levé les mains. J'étais exténuée et je savais ma fin proche. J'ai posé mon bâton qui n'avait jamais servi qu'à me donner l'illusion de l'espoir. Mais un événement plutôt inattendu s'est produit. Ma tante m'a parlé. Elle aurait pu me tuer mais elle ne l'a pas fait. À la place, elle m'a proposé un marché en échange de ma vie. Je ne savais pas en quoi ça consistait mais j'ai accepté parce que je ne voulais pas mourir. À ce moment, je ne me sentais plus en danger parce que j'avais l'impression d'être utile à ma tante meurtrière, donc elle n'avait pas de raisons de me tuer. Je l'ai alors suivie à l'intérieur d'un nouveau bâtiment qui était une version améliorée de l'ancien entrepôt : il ressemblait un peu à un lycée mais avec 8 étages. J'allais apprendre plus tard qu'il servait à accueillir plus de victimes. Ma tante m'a ensuite demandé dans quel domaine je voulais travailler. Elle m'en a énoncé plusieurs. J'ai choisi de travailler en laboratoire. Là bas,  je me suis retrouvée avec d'autres personnes que je connaissais. Mes camarades de classe et amies. J'ai également croisé une ancienne connaissance qui avait l'air habituée à l'endroit. Je lui ai demandé combien de temps ça faisait qu'elle était là . Elle m'a répondu que ça faisait un an qu'elle amenait des gens ici pour qu'ils se fassent démembrer et tuer. Et que ça allait également être l'avenir  qui m'attendait... Alors je me suis assise à manger des frites avec les autres qui riaient alors qu'on allait contribuer au meurtre de centaines de personnes.

Rassurez-vous, j'entretiens une bonne relation avec ma tante et son fils n'est pas malade 🙂

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 01, 2023 ⏰

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