SONIA

PROLOGUE

-welcome to the United Arab Emirates. Have a good stay !

(Bienvenue aux EAU. Bon séjour !)

Sonia sourit nerveusement  à l’hôtesse et récupérait son passeport avant de se diriger vers la première porte qu’elle vît sans trop savoir quoi faire.

Elle était nerveuse, se demandant encore si ça avait été une bonne idée de venir.

Mais n’était-il pas trop tard pour les regrets ?

Elle venait quand même de faire mine de rien plus de sept mille kilomètres par avion, 8h de vol, alors autant assumer.

Elle serra très fort la lisière de son sac en regardant tout autour d’elle.

Quelqu’un devait venir la prendre et elle cherchait son nom parmi toutes les pancartes qu’elle voyait.

Et s’il avait oublié ?

Et s’il s’était désisté ?

Et si….

-dangay gueneu ci biti tahaw fofou, dinga guiss legui lingay seet.

(Il faut sortir. Tu verras celui qui est venu te chercher)

-oh mon Dieu ! Fit-elle très surprise alors que la jeune fille qui venait de lui parler l’avait dépassé depuis fort longtemps et sortait déjà de l’aéroport.

-comment…

Elle ne termina pas sa réflexion dite à haute voix et traîna rapidement sa petite valise pour aller la retrouver.

Juste à sa sortie, la jeune fille s’engouffrait dans un taxi et tournant la tête alors que quelqu’un venait de la heurter, elle vit un homme se tenir devant une voiture et entre ses mains, une pancarte où était écrit son nom : SONIA

S’agissait-il d’elle ? se demanda t-elle en avançant vers lui sans savoir quelle langue lui parler.

-bonjour…je suis S… se risqua t-elle en français.

-pour Monsieur Touré ? L’interrompit-il

-oui !

-Bienvenue Madame !

Le chauffeur lui ouvrit la portière et lui prit sa valise.

Assise à l’arrière du véhicule, elle avait l’impression que la voiture ne roulait pas sur une route mais volait plutôt tellement elle n’entendait aucun bruit et avait l’impression d’être confortablement assise dans un salon.

Mariama avait raison, Dubaï était une ville phénoménale, indescriptible. Il fallait le voir pour le savoir. Pensa t-elle en insistant son regard sur ces nombreuses boutiques qu’elle vit. Et comme si le chauffeur le savait, il ralentit la voiture pour lui permettre de mieux regarder

Les gratte-ciel défilait devant elle, l’émerveillant à un tel point qu’elle en oublia la boule qu’elle avait au ventre depuis qu’elle avait dit oui.

La voiture s’immobilisa devant un hôtel qu’elle n’aurait jamais imaginé voir même dans ses rêves les plus fous.

Lui ouvrant la porte, le chauffeur attendit qu’elle sorte pour la refermer et alors qu’elle allait vers le coffre, il la stoppa : laissez madame, je m’occupe de tout !

Le hall de l’hôtel devait faire trois fois la taille de son ancienne maison. Le sol était tellement luisant qu’elle y vit son reflet.

Tout d’un coup elle se sentit intimidée par autant d’opulence mais détournant le regard vers un des nombreux miroirs du hall de l’hôtel, elle fut totalement fière de ce qu’ils lui renvoyaient. Sa coiffure, sa ligne tout était tout simplement parfaite pour elle… quoique son teint n’était pas du tout ça.