FALL AGAIN

. P R O L O G U E .

|  Ava  |

- Ava, est-ce que tu l'aimes encore ?

Je regarde dans le vide, ignorant quoi répondre à la question de ma psy.

Depuis l'accident, mes parents ont insisté pour que je vois un psychologue. L'Ava d'avant aurait sûrement dit non mais j'ai accepté parce qu'intérieurerement je savais que j'en avais besoin.

- Je ne sais pas. Avouais-je en baissant les yeux sur mes converses à plates-formes.

Le docteur Sullivan pose alors son journal marron sur la table basse qui se situe entre nous. Elle enlève ses lunettes, qui lui donnaient un air sévère, et me détaille attentivement.

Le docteur Sullivan est devenue comme une amie au fur et à mesure de mes consultations. Elle a toujours su me mettre à l'aise et ne s'est jamais découragée face à mon mutisme. Brune aux yeux bleus, cette femme a tout à son avantage bien que son mari l'ai quitté il y a de cela un an.

Pour revenir à moi, j'ai toujours essayé de donner des réponses satisfaisantes à chacune de nos séances. Cependant, parler aussi directement de lui me bloque toujours autant qu'il y a un an. Chaque fois que l'on aborde ce sujet avec moi, j'ai toujours cette sensation de gorge nouée et j'ignore complètement comment me débarrasser de ce sentiment.

- Je sais que ce n'est pas facile d'en parler Ava, mais il faut que tu le fasses si tu veux avancer. Pour avancer, tu dois d'abord être en accord avec toi-même. Être capable de contrôler tes pensés par toi-même. Sinon, tout ceci n'aurait été qu'une perte de temps.

Que répondre à cela ? Elle a raison sur toute la ligne. Mais comment contrôler mes pensés lorsqu'elles sont trop bruyantes ?

- Je... pense que je l'aime encore...
Lâchais-je d'une petite voix, comme si c'était un secret que personne ne devait apprendre.

- Mais encore ? M'incita fortement le docteur Sullivan.

- Je...il m'a fait beaucoup de mal.

J'essuyais la première larme qui coula d'un revers de main.

- Je l'aimais plus que je ne m'aimais moi-même mais il m'a détruite... Je sais que je devrais juste ressentir de la haine vis-à-vis de lui mais c'est plus fort que moi...

Mes larmes ne se sont plus arrêtées. Je savais qu'un jour où l'autre cette discussion serait entamée mais je ne m'y suis toujours pas mentalement préparé.

- Il y a des fois où je me rappelle tout nos bons moments et il y a des fois où je me remémore le contraire. Dès que j'entends une chanson, que je marche dans la rue ou autre... Il est partout dans mes pensés. Cependant, j'essaye tant bien que mal de l'oublier.

- Et ça marche ?

- Parfois oui, parfois non.

Le docteur me tend une boîte de mouchoirs en papier. J'imagine l'état de mon visage et je grimace. Mon mascara a sûrement dû coulé et mes yeux étaient sans doute devenus tout rouge. Je ne parle même pas de mon nez qui coule.

Ce n'est pas très glamour tout ça...

Beurk.