Dans le noir

Prologue

Le 1er août 2025

La chaleur est accablante, aujourd'hui n'est qu'un jour parmi tant d'autres. Depuis un an, je ne fais rien, je ne ressens rien, comme si j'étais creux, vidé de toute émotion, de toute sensation.

Je me trouve dans le jardin, un petit coin de verdure où les roses éclosent à foison, mes fleurs préférées. Et je revis ce moment, le dernier instant où nos regards se sont croisés, ce dernier moment où j'ai senti mon cœur se remplir.

14 novembre 2024

La chaleur étouffante pesait sur moi. J'avais trouvé refuge dans la serre de cette immense demeure froide. En observant les roses rouges qui s'étalaient devant moi, je me suis souvent demandé pourquoi cette serre existait. Elle semblait détonner avec le reste de la propriété.

Je m'occupais des roses lorsque l'un des gardes du corps s'approcha de moi pour me dire qu'il voulait me voir. Cela faisait deux semaines que je ne l'avais pas vu, et il m'appelait comme si de rien n'était, par l'intermédiaire d'un de ses bras droit. Quand il avait quelque chose à me dire, il venait toujours me le dire en personne, nourrissant ainsi son ego en ayant toujours le dernier mot. En le suivant, un mauvais pressentiment m'envahit. On arrive devant la porte de son bureau l'homme part, je toque à la porte;

"Entre," dit-il d'un ton ferme.

"Tu voulais me voir ?" dis-je, curieuse.

"Tu rentres chez toi, une voiture t'attend," dit-il simplement, la tête plongée dans des documents.

"Pardon ?" dis-je, pensant avoir mal entendu.

"Tu n'as pas besoin de prendre des affaires, une valise est déjà dans la voiture," répéta-t-il, toujours absorbé par ses documents.

Je m'approche de lui et lui arrache les documents des mains, l'obligeant ainsi à me regarder. Il se lève et se place en face de moi.

"Depuis quand t'ai-je autorisé à me demander des explications ?" dit-il, me submergeant de sa taille imposante.

Il attrape mon bras et me force à sortir du manoir. Je me débats comme je peux, mais je vois bien qu'il est déterminé à me faire partir.

Nous nous retrouvons devant la voiture, et il me contraint à monter à l'intérieur.

"POURQUOI ?!" dis-je, choqué. "Dis-moi au moins pourquoi ! Je ne te comprends pas !"

"Tu n'as pas à avoir des explications," dit-il simplement.

Il me fixe, et je le fixe en retour. Puis, il me tourne le dos et s'en va, laissant derrière lui mille et une fissures se former sur mon cœur avant qu'il ne se brise. C'est à ce moment que je réalise que c'est fini.

Il m'avait arrachée à mon monde lumineux pour me plonger dans le sien, aussi sombre que son cœur. Et une fois que je m'étais habituée à lui, il décide de me retirer une fois de plus du monde que j'avais construit à travers le sien.

Jamais je ne lui pardonnerai.