La piscine – Partie 1
Quand je suis entrée dans le salon, Clémence regardait par la fenêtre en sirotant son café. Elle devait être debout depuis un moment, la pièce était à nouveau bien rangée après le champ de bataille de nos frasques laissé la veille. Une douleur lancinante dans ma tête me rappelait les verres de vin en surnombre. Un café me ferait également le plus grand bien.
Comme je le craignais depuis la seconde où j’avais ouvert les yeux, je me sentais extrêmement mal à l’aise. Clémence et moi avions passé toute une partie de la nuit à faire l’amour et c’était moi qui avais lancé le jeu. Je ne l’avais forcée à rien, mais elle avait Marc dans sa vie, et si elle s’en voulait de ce dérapage, elle reporterait sa colère contre moi à coup sûr.
Je me suis donc servie une tasse en silence, sans oser la regarder. Elle a vu que j’étais gênée, elle a attendu un instant avant de parler. Elle cherchait ses mots.— Ce qu’on a fait hier soir, c’était… Je suis très heureuse d’avoir expérimenté ça avec toi.
Je levais la tête, surprise, elle souriait à pleines dents. Je me suis jetée dans ses bras, en pleur. J’avais eu tellement peur d’avoir tout gâché. Comme à son habitude, elle a ri en me voyant dans cet état. Elle a plaisanté sur la situation, a fait une imitation parfaite de mon approche en « chaudasse » comme elle disait… Puis elle est redevenue sérieuse. Elle avait vraiment vécu une super aventure hier soir, mais elle préférait que cela reste entre nous. Elle n’avait aucune intention de quitter Marc ni de lui raconter quoi que ce soit.
J’ai juré que jamais je ne dévoilerais à personne son coup de langue de génie, et elle m’a poursuivie dans la maison en riant pour essayer de me museler avec un coussin.
Non seulement la canicule ne fléchissait pas, mais on avait même l’impression que le thermomètre poursuivait sa montée. La chaleur nous semblait chaque jour un peu moins supportable, et à la radio, on répétait inlassablement que les risques d’incendies étaientmaximums.
Mais nous n’étions pas d’humeur à nous faire reluquer par le vieux au bord de sa piscine. La nuit avait été agitée, et nous voulions profiter du calme tranquille de l’oisiveté estivale la plus totale. Lecture, grignotage, mots croisés et douche glacée, voilà comment nous abordions l’emploi du temps de la journée.
En fin de matinée, j’étais donc en train de feuilleter un magazine dans le salon quand Clémence est venue me trouver.
A suivre.....