Chapitre unique

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Je suis foutu. Pas de la manière la plus désagréable qu'il soit, mais ça ne change rien à mon affaire. Je suis diablement foutu.

Un clic. Un flash.

Et ce diable en question est sur moi, en moi, autour de moi. Il semble posséder mille bras et me donne l'impression d'être une supernova, prêt à l'implosion dans une fournaise qui me fait tourner la tête. Seuls les cliquetis qui m'entourent et les flashs aveuglants me permettent de ne pas perdre totalement pied avec la réalité.

Un clic. Un flash.

— Ouvre les yeux ....

Je secoue la tête. Si par malheur je le fais, c'est terminé pour moi. Quelle idée j'ai eu d'accepter ? Pourquoi j'ai fait cela ? Je dois manquer de sommeil. On a peut-être mélangé de l'alcool à ma boisson. Il n'y a aucune raison pour que je sois dans cette situation.

— Laisse-moi te voir ..., j'entends chuchoter alors qu'un autre flash passe la fine barrière de mes paupières.

Ah oui ...

Un nouveau clic. Un dernier flash.

Les photos.

Quelques heures plus tôt.

— Parfait Jung Won. Le patron est satisfait, me dit mon manager alors qu'une nuée de personnes s'affairait à m'habiller et à arranger mes cheveux et mon maquillage. Il te reste un shooting à faire et tu as fini pour aujourd'hui. Alors promet moi de faire ton maximum pour qu'on termine ça illico-presto et qu'on ait chacun notre journée.

J'adresse un regard moqueur à Jake qui regarde son téléphone avec insistance. Cela veut forcément dire qu'il a un rendez-vous dans la journée et espère pouvoir rentrer chez lui plus tôt pour se faire beau.

— Même en partant maintenant, tu n'arriveras pas à te faire passer pour un gentleman tu sais ? lui dit Sunoo, alors qu'il venait de se changer, son shooting étant arrivé à sa fin.

— Je ressemblerais à quelque chose moi au moins. Les photos de Jungwon et Niki sont peut-être nickels, les tiennes par contre ...

Je vois Sunoo lever les yeux au ciel, adresser une grimace à notre manager avant de quitter la loge. J'essaye de camoufler mon sourire, ne voulant pas m'attirer les foudres de Jake. Si je ne les savais pas copains comme cochon, je penserais qu'ils finiraient, un jour, par en venir aux mains.

A nouveau prêt, je pars rejoindre l'équipe photo en attendant les dernières consignes qui ne tardent pas à arriver et que je mets un certain moment à comprendre.

— Comment ça extase ?

— Eh bien, comme quand tu as mangé un énorme steak appétissant ou alors que tu viens de prendre ton pied comme jamais, expliqua le photographe comme si c'était logique.

Alors oui, c'est peut-être logique. Je connais la définition d'extase et c'est bien là le problème. Que vient faire ce mot dans un shooting photo et encore plus lorsque celui-ci concerne la préparation d'un comeback ?

— Ecoute Jungwon, m'interpelle Jake. Pour la version Passion de l'album, on a besoin de photos qui représentent l'extase. C'est chelou mais ce sont les ordres.

Chelou ? C'est même extrêmement bizarre. A quel moment ma carrière a changé d'idole à acteur de films pour adultes ? Puis ... l'extase ... Ça veut dire penser à ... Je me mets instantanément à rougir. Pas vraiment le but recherché dans cette histoire. Si le thème était l'amour de jeunesse ou encore approche timide, il n'y aurait pas de soucis. Mes rougeurs ne poseraient aucun problème et l'équipe ne serait pas là à retoucher un nombre incalculable de fois mon maquillage afin d'estomper les couleurs indésirables sur mes joues.

A shoot of ecstasy | OS EnhypenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant