— Merci pour aujourd'hui !
— Ne te morfonds pas toute seule dans ton coin, tu peux m'appeler si besoin !
— Merci, Yaya ! On mange ensemble demain ?
— Bien sûr ! À demain ! Dit-il avant de la laisser sortir de la voiture.Il reste quelques instants pour la voir rentrer chez elle, quand il aperçoit son PDG se diriger vers elle. Yaya hésite : doit-il rentrer chez lui ou attendre pour voir si elle pourra gérer la situation ?
— C'est maintenant que tu rentres ? Demande Angelo en arrivant dans le dos de Kida.
— Je ne veux pas te parler ! Rentre chez toi ! Dit-elle en accélérant le pas, mais il la rattrape par la main et la force à le regarder.
— Pourquoi as-tu duré ? Pourquoi c'est lui qui te dépose maintenant ?
— Dégage ! Lâche-moi ! Dit-elle en se dégageant violemment, mais il la rattrape aussitôt.
— Ne me touche pas, j'ai dit ! Hurle-t-elle, énervée de le voir jouer les possessifs alors qu'il couche avec une autre.
— Pourquoi es-tu aussi agressive ? Laisse-moi te parler, crois-moi, je n'ai rien fait...
— Je crois qu'elle te dit qu'elle ne veut pas te parler ! Et si vous rentriez chez vous ? Intervient Yaya en ramenant Kida vers lui.
— Restez en dehors de ça ! C'est entre ma copine et moi ! Dit Angelo en fusillant Yaya du regard.
— Tu veux que je vous laisse seuls ?
— Non ! Je ne veux pas lui parler !
— Vous avez entendu ? Elle n'est pas apte à parler !
— Je comprends que tu m'en veuilles, mais sache que je t'aime de tout mon cœur, Kida ! Je comprends que tu aies besoin de temps, je te donnerai tout le temps qu'il te faut. Prenez soin d'elle, monsieur Soumahoro ! Conclut Angelo avant de retourner à sa voiture.
— Merci, Yaya ! Désolée de te mettre dans une situation délicate.
— Ne t'inquiète pas pour moi ! Mais toi, tu te sens capable de bosser avec lui ? Tu peux prendre une pause, tu sais.
— Pfff, ça ne sert à rien de fuir ! Rentre bien, merci pour tout ! Dit-elle en le serrant contre elle. Faut dire qu'elle se sent en sécurité dans ses bras.
Il lui pose un baiser sur le front avant de la laisser rentrer chez elle. Une fois assuré qu'elle est bien entrée, il retourne à sa voiture.
C'est difficile pour lui de voir Kida en difficulté. Ça l'irrite de voir celui pour qui elle encaisse insultes et regards dans l'entreprise la traiter aussi mal, la tromper sans vergogne. Cette histoire ne doit surtout pas arriver aux oreilles de leur commère préférée.
Dans l'entreprise, seule Kida semble ne pas réaliser que Yaya l'aime. Lui, qui d'habitude ne se mêle pas des affaires des autres, ne peut s'empêcher de s'immiscer dans celle de Kida, même s'il fait violence à lui-même. Il ne saurait dire depuis quand ses sentiments ont autant évolué, mais il n'a jamais osé aller plus loin dans leur relation. Il a peur de ne pas être à la hauteur, de gâcher leur amitié. Mais en voyant combien leur patron la méprise, il a envie de la protéger, de lui éviter toute douleur.
Lorsqu'il gare sa voiture devant chez lui, il n'a même pas le temps de toucher la portière qu'elle s'ouvre. L'agent de sécurité lui sourit courtoisement.
— Bonsoir monsieur ! Bienvenue !
— Bonsoir ! Répond Yaya en entrant dans le hall. Une domestique arrive pour l'aider à retirer sa veste.Yaya est un gosse de riche, capable d'acheter ce qu'il veut d'un claquement de doigts. Chez lui, il est traité comme un prince, ce qui le dérange parfois. Ses domestiques savent qu'il n'aime pas ça, et la plupart du temps ils ne le font pas — sauf quand son père est là, un homme qui refuse de voir son fils faire les choses par lui-même alors qu'il paie des gens pour ça.
— Mon père est là, c'est ça ? Demande Yaya à voix basse.
— Oui monsieur ! Et il est de mauvaise humeur !
— J'ai chaud ! Dit-il en rigolant. Sa domestique sourit et le laisse passer.— C'est maintenant que tu rentres ?
— Bonsoir papa !
— Je t'ai dit que je venais pour dîner, regarde l'heure à laquelle tu rentres !
— Désolé, j'ai eu du boulot en retard, j'ai complètement zappé.
— Pfff ! Ça te plaît d'être esclave ? Ils abusent de toi, comment peuvent-ils te faire travailler si tard ?
— Mais non papa, désolé pour le retard.
— Démissionne ! Tu m'as dit que c'était provisoire, mais ça fait trop longtemps !
— Papa, on en a déjà parlé ! Il me reste encore deux ans avant de prendre la relève. Laisse-moi au moins faire ce que je veux en attendant.
— Tu as trouvé quelqu'un pour épouser ? Pour être PDG, tu dois avoir une assise, et la famille, c'est important ! Marie-toi maintenant, c'est le moment.
— Je cherche encore.
— J'en ai trouvé pour toi, accepte des rendez-vous arrangés, tu choisiras parmi elles ! Elles sont toutes de bonne famille !
— Quelqu'un m'intéresse déjà, papa.
— Celle pour qui tu es encore dans cette boîte ? Ça fait quoi ? Deux ans que tu tournes en rond, et tu veux encore patienter ? Tu veux me rendre fou ! Comment je peux te croire si tu n'arrives même pas à séduire une simple collègue ?
— Et maman, elle va bien ?
— Ne change pas de sujet ! Dit son père, en colère que son fils refuse de l'écouter.
— Je ne change pas de sujet ! Bref, je vais me reposer.
— Cette gamine sait-elle au moins que tu t'intéresses à elle ?
— Bonne nuit, papa !
— Yaya ! Je n'ai pas fini de parler, reviens ici !
— Je suis fatigué, papa, et tu veux me faire des histoires !
— Tu connais la fille des Doumbia ? La plus jeune ? Elle vient d'obtenir sa licence en art contemporain et se sent prête à rentrer dans un foyer.
— Donc ? Tu veux que je l'épouse ?
— Pourquoi pas ?
— Papa, je suis déjà amoureux d'une autre !
— Elle est de quelle région ? Du nord, j'espère !
— Le nord, le sud, l'est, l'ouest, le centre, qu'est-ce que ça peut faire ? Nous sommes au XXIe siècle !
— Cet enfant ne va pas m'emmener une nordiste, je le sens ! Qu'elle soit noble ou musulmane au moins !
— Sa religion et son statut social, on s'en fiche. Je serai heureux qu'elle me voie comme un homme, c'est tout. Dit Yaya en se parlant à lui-même en rejoignant sa chambre, sous le regard mécontent de son père, qui a d'autres projets pour lui.

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Journal Intime D'une Assistante [CORRIGEE]
Romance✨ Elle était son assistante. 🔥 Il est devenu son interdit. Mais quand les fantasmes deviennent réalité... que reste-t-il du contrôle ? Le passé murmure encore à son oreille, le présent l'attire ailleurs... Et si l'amour se cachait derrière l'interd...