L'archer glissa sur la corde, la dernière corde du morceau. Une note longue, basse, et frissonnante résonna dans la pièce comme un souffle, une réconciliation avec la salle. Un message du compositeur à l'interprète que la pièce était finie, et qu'il pouvait ouvrir les yeux. Un message de l'interprète à la foule, comme un remerciement pour l'écoute, comme un au revoir long et sincère. La note mourut dans les derniers accords du piano, et Sylvain ouvrit des yeux qu'il ne se rappelait pas avoir fermer. Pas d'applaudissement, pas un bruit. Les cinq membres du jury devant lui s'entre regardèrent, et discutèrent durant une minute entre eux. Le brun ne paniqua pas. Il avait l'habitude des auditions que ses 20 dernières années derrière son violon lui avaient fait subir, et savait que jamais les jurys ne donnaient leur appréciation avant le résultat final. Il se mordit la lèvre, anxieux malgré tout. Il pensait avoir réussis son morceau, qu'il connaissait déjà sur le bout des doigts, et qu'il avait interpréter comme il en avait l'habitude. Le brun serra le manche de son violon, se retenant de jouer avec les cordes pour rester silencieux. Les projecteurs lui faisaient mal à la tête, si bien qu'il hésitait à refermer les yeux pour se couvrir de cette lumière qui l'agressait. Alors qu'il réfléchissait à toutes les choses qu'il pourrait faire pour empêcher la migraine d'arriver, un membre du jury éleva la voix.
- Monsieur Levy... Vous ne nous avez pas du tout jouer le même morceau que les autres candidats !
Des étincelles brillèrent dans les yeux de Sylvain, et un grand sourire éclaira son visage. Il savait que c'était le meilleur compliment qu'on puisse faire à un candidat. Le brun avait respecté la partition à la lettre, et fait passer l'exact message que le compositeur avait écrit, et lui avait demander de faire comprendre aux gens. Il sortit de la salle en souriant, et rangea ave rapidité son instrument dans la housse qu'il jeta paresseusement sur son épaule. Il fourra avec négligence ses partitions dans la pochette et courut vers la sortie. L'air frais accueilli le musicien comme une délivrance. Les salles d'audition n'étaient souvent pas assez éclairées pour y voir quelque chose, excepté les néons qui illuminaient trop forts la scène. La lumière du soleil ne pouvait faire plus plaisir à quelqu'un qu'à un musicien. A peine était-il sorti qu'une boule de nerf se jeta sur lui :
- Alors, ils ont dit quoi ???
Sylvain eu un rire affectueux pour la jeune fille qui se tenait en face de lui et sautillait d'un pied à l'autre. Celle-ci avait les cheveux noirs coupé courts, alimenté de mèches violettes. Isabelle avait été son ami de conservatoire pendant longtemps, du 1C1 au 3C4, mais avait décidé de continuer en amatrice, et jamais imaginé engager une carrière professionnelle. En 2C4, lorsque lui pensait déjà à rentrer au CNSM, elle s'était lancée dans l'écriture, et envisageait d'ouvrir une librairie après ses études en licence de lettres, langues et communication. Elle avait toujours beaucoup supporté Sylvain dans sa carrière de musicien, et était souvent aux premiers rangs de tous ses concerts. Si elle n'avait pas été sa meilleure amie durant leurs années d'adolescence, il s'était rendu compte de l'importance du son support et de sa présence lorsqu'il avait grandi.
- Fait pas genre, tu sais très bien qu'ils ne donnent pas les résultats avant au moins un mois.
- Non, mais est ce qu'ils ont fait un commentaire ?
- Ils ont dit que je n'avais pas jouer la même pièce que les autres...
Isabelle sourit, et donna un coup de poing dans l'épaule de son ami en s'écriant : « Champion !! ». Puis, comme toujours pour fêter une victoire, elle l'amena dans le bar qu'ils fréquentaient souvent, près de leur conservatoire, pour lui payer une bière. Les deux amis n'avaient pas besoin de cela pour se voir, car ils habitaient en colocation depuis maintenant 1 mois ; mais cette habitude les rendaint nostalgique de leurs années d'élèves, durant lesquelles il s'arrêtaient souvent prendre un chocolat chaud, avant que la jeun fille ne parte à son cours de volley. Durant cette petite heure, Sylvain eut le temps de détailler son audition a son ami enthousiaste, t elle eut le temps de se plaindre de la surcharge de travail que représentait ses études à la fac.
- Je pense que j vais me remettre au violon et faire des concerts dans des bars. Ou alors je mendit, tu penses que j'ai assez de talent ? En vrai j'ai juste à ramasser assez d'argent pour faire le tour du monde, le reste j'en ai rien à foutre, tu ramèneras assez d'argent quand tu seras à l'orchestre symphonique de paris !
- Rien ne dit que j vais être pris...
- Mais si, ton audition s'est super bien passée je suis sûr que ça vas aller arrête d'être pessimiste comme ça...
- Et quand bien même, qui te dis que je te prêterais de l'argent ? Si j suis blindé aux as, c'est pas pour qu'une clocharde aux cheveux violets me prenne mes thunes.
- Tu m'aime trop pour me laisser dans la misère alors ta gueule et laisse-moi arrêter cte putain de licence.
- Non.
Ce mot lui valut un coup de pied sous la table, et une moue boudeuse de la part de son ami. Le brun sourit, de la légèreté de ce moment avec son amie. Isabelle était surement l'^tre qui comptait le plus dans sa vie à ce moment d son existence, et il avait peur que son entrée dans le grand orchestre ne les fassent se perdre de vue.
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Et voilà le premier chapitre d'une fic sur un univers que je connais plutot bien puisque j suis au conservatoire, t fait de la clarinette depusi 10 an t de l'orchestre depuis 7 ans... J'espère que le début vous plait et que l'univers vous hype, moi perso j'adore !! Hesitez pas à me dire vos retours + critiques ça m'aide ! bisous
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Pocco allegretto
Fanfiction"Aimez-vous Brahms ? Aimez-vous vraiment Brahms ? Et cette phrase musicale qui se répète trois fois, qui insiste, jusqu'à nous persuader pleinement de sa beauté ?" L'une des pages les plus célèbres de Johannes Brahms, le troisième mouvement « Poco...