Les perdrix blanches

Un invité intellectuel

Fille d'une actrice célèbre en son temps, Manon Dancourt, et du grand banquier Samuel Bernard, Louise Dupin reçoit la meilleure éducation possible. Sur les instances de son père, elle épouse en 1722, à l'âge de seize ans, le financier Claude Dupin qui vient d'être nommé receveur des finances. La petite famille vit au château de chenonceau. Château familiale où la vie était plutôt paisible. Les fleurs jonchaient autour du château et les canards ricanaient dans l'eau de la Loire. Tout semblait aller pour le mieux.

Ce matin de 1742, Claude Dupin, lieutenant d'infanterie au régiment de Noailles, partit chasser bruyamment. Au grand regret de Louise Dupin qui ne supportait plus les bruits de son mari au petit matin. Celui-ci rotait, toussait, criait au bon dieu qui pouvait bien l'entendre. Quand son mari fût partit elle alla manger son petit déjeuner auprès de ses deux petites sœurs. Marie Anne d'Arty et Françoise Guillaume De Fontaine (appelé aussi Mme De la Touche car elle avait fait une escapade en Angleterre avec le duc de Kingston.)

Marie Anne : « comment fais tu ma sœur pour supporter cet individus de Dupin? »

Françoise : « Cet homme est répugnant. »

Louise :  «  C'est quand même horrible que de nos jours nous soyons obligées de nous marier avec le premier venu pratiquement pour avoir un semblant de liberté.. »

Françoise : « ah ça m'a sœur, malheureusement ce sont des encore vieilles mœurs toujours d'actualités. »

Louise : « Ce Dupin est gentil, ils nous héberge, nous offre de la nourriture... »

Marie-Anne: « Oh mais c'est bien tout ce qu'il a de bien, qu'elle brute écervelé. Ce matin je l'ai surpris à crier sur un des gardes par simple envie de bagarre. »

Louise : « Avez vous prévus une sortie aujourd'hui ? »

* Marie-Anne regarde ses deux sœurs interloquée*

Marie-Anne : Ne me dites pas que vous n'êtes pas au courant ?

Françoise et Louise: quoi donc ?

Marie-Anne : « Hier soir mon ami de toujours, mon cher D'arty m'a confié qu'aujourd'hui Monsieur Rousseau allait venir nous voir pour quelques jours. »

Louise : « Haaa enfin un peu de visite qui va nous faire réfléchir. »

Françoise :  « On dit que c'est un homme très intellectuel. »

Marie-Anne:  « Il va faire un peu tâche aux côtés de monsieur Dupin. »

Louise:  «  votre discutions tourne aux moqueries ma chère. »

Après le déjeuné des trois sœurs. Louise se dirigea vers l'entrée du château où attendait patiemment quelques gardes.
-« Mon mari est il rentré ? » demanda Louise en souriant.
-« Le voila en charmante compagnie madame ! »
Elle vit arriver Claude Dupin et Jean Jacques Rousseau, tout deux à cheval.
Le jour venait de se lever et les rayons tintaient sur là crinière des chevaux qui arrivaient face à Louise.
-« Retournez au château, vous n'avez pas vus votre tenue pour accueillir monsieur Rousseau ? » fit Claude à son égard.
-« Je me moques de ce que vous pensez je suis comme je suis et si ça ne vous plais guère, c'est vous qui n'avez qu'à rentrer. » s'écria Louise révoltée.
Jean Jacques Rousseau descendit timidement de son cheval.
-« Monsieur Rousseau , je vous présente Louise, mon épouse. »
Ses mains touchèrent celles de Louise et il répondit:
- « Vous êtes magnifiques Madame, heureux homme qui puisse se tenir auprès de vous pour vous admirer. »
Sur ces mots Louise rougit et regarda son mari qui ne semblait pas trouver de problème à la conversation. Claude se sentait même flatter dans son égo d'homme. Son ami trouvait sa femme jolie.
- pourquoi êtes vous venus ici ? Demanda Louise.
-« On m'a rapporté qu'ici nous pourrions parler de tout et de rien. »
Louise sourit et fit rentrer les deux hommes.

Louise alla lire à sa fenêtre pendant que Claude parlait d'affaires d'état à monsieur Rousseau dans la même pièce. Rousseau ne quittait pas des yeux Louise qui s'amusait de la situation.
Au bout d'un moment Claude s'énerva et enferma Louise dans sa chambre.
Claude : «  Ça t'apprendra à faire les yeux doux à un grand Monsieur comme Monsieur Rousseau. »
Louise se mit à pleurer toute une partie de la matinée.