Chapitre 2

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« L'existence est une lutte de tout les jours, un combat permanent »


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Bip ! Bip ! Bip !

    Le réveil est douloureux. J'ouvre un œil, puis l'autre. J'aperçois les rayons du jour filtrer à travers le volet et la fenêtre créant un léger faisceau lumineux d'une part et d'autre de ma chambre. Je saisis mon portable et éteins mon réveil.

7 h 45. Ma tête se renfonce telle un poids mort au creux de mon oreiller. Mes yeux fixent le plafond, mon regard se perd dans cette nuance de blanc obscurcie par les ombres. Comme mon âme, enveloppée de noirceur.

Je n'ai pas l'envie de me lever, je n'en ai plus la force. Se réveiller et vivre une nouvelle journée avant d'aller se coucher pour se réveiller encore afin de débuter encore une nouvelle journée. Une histoire sans fin.

Il est rare que je passe de bonnes nuits, comme il est rare que je me réveille avec le réveil. Est-ce qu'un jour tout cela prendra fin une bonne fois pour toutes ? Cela fait des années que je me pose cette question.

Boum !

Le bruit m'extrait de mes pensées. Je ferme les yeux un court instant, je me répète mon rituel de chaque matin, mon mantra. « même les pires journées ne comportent que 24 heures. »


J'inspire et expire calmement et profondément. J'ouvre les yeux prêt à m'affronter. Allez Aixella, il est temps de survivre 24 heures de plus.


Me dirigeant vers la cuisine, j'entends des jurons. À en voir la posture de ma meilleure amie au sol, j'en déduis qu'elle a passé une aussi mauvaise nuit que la mienne.

- Bordel ! Ce n'est pas vrai ! Jure-t-elle.

Je lâche un petit ricanement, ce qui procure une torsion des cervicales à ma coloc. Elle me fusille du regard en position quatre pattes.

- N'y pense même pas, me prévient elle

- Tu sais ce qu'on dit, lui souris je. Tout cul tendu mérite...

Je ne termine pas ma phrase que je lui claque le derrière. Ce qui nous fait partir dans un fou rire. Pour une fois que nos rires résonnent dès le matin dans l'appartement.

Comme elle a renversée son café, j'en fais couler deux, puis le temps que la machine fasse son travail, je passe un coup de serpillière à l'endroit du désastre.

Julie se relève et recoiffe ses cheveux de ses doigts avant de se positionner à mes côtés autour de l'îlot central et de saisir son nouveau café.

- Merci. Soupire-t-elle d'un air dépitée.

- Pas de quoi, dis-je en soufflant sur ma tasse fumante.

Notre petit déjeuner se déroule comme d'habitude, dans le silence. Je suis pas du matin, et le petit fou rire d'un peu plus tôt à fait exception à la règle. Peut-être que la journée s'annonce plus simple à vivre...

Je n'ai imposé qu'une seule règle au sein de notre colocation : aucune conversation le matin, du moins pas avant que la dose de café dont à besoin mon corps ne coulent suffisamment dans mes veines. C'est au moins ce qu'il me faut pour arrivée à sortir de ma tête l'ensemble de mes cauchemars. Une fois fait, je suis ouverte à toute discussion.


Je guette d'un coin de l'œil ma meilleure amie. Elle a des cernes sous les yeux. Signe d'un manque de sommeil. Elle scrolle les publications sur son téléphone à l'affût du moindre potin tout en buvant son café. Je la sens tendue ce matin.

LIGHT AFTER DARKNESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant