Une rencontre digne du destin

Promenade nocturne

Cette journée avait encore une fois été des plus banales. Je suis quand même reconnaissante de faire un métier que j'aime. Je ne pense pas rester là toute ma vie mais pour l'instant ça me va très bien. Et puis l'ambiance au boulot est bonne donc je n'ai pas de quoi me plaindre.

Je m'étais plongée dans les différents dossiers pour essayer de faire taire mes inquiétudes à propos  d'Alessio. Plus tôt dans la journée, je lui avais envoyé un message pour m'assurer que  tout s'était bien passé à l'école et il m'avait répondu positivement.

J'avais tellement prit d'avance sur mon travail que j'étais rentrée une heure plus tôt. J'en profite donc pour cuisiner un plat de lasagne. Même si je n'ai pas vraiment l'appétit, cette occupation m'apaisa, et je me dis que l'appétit viendrait sûrement en mangeant.

En attendant que le plat chauffe, je décide de lancer ma playlists. Du rap américain résonne dans mon appartement, je me mis alors à chanter sur le son des paroles. Enfin j'essayais plutôt de suivre le rythme, ce qui me fit bafouiller plusieurs fois. Je remercia silencieusement le fait que personne ne puisse me voir. La honte. Je me mis alors à rire toute seule.

Une demi-heure plus tard, l'alarme sur mon téléphone indiquant la cuisson de mon plat prête sonna. Je me servis une part et mangea à table. Je regarda une vidéo sur YouTube en même temps pour briser le silence.

Une fois mon repas finit, j'avais fais la vaisselle et m'étais installée dans mon canapé. Ne sachant pas comment m'occuper, je souffla d'ennui. Je repensa alors à la situation avec mes parents, à Alessio et ces pensées me créa une boule à l'estomac. D'habitude j'arrivais à contrôler mon stress mais à cet instant je sentis une forte angoisse, je commençais à avoir du mal à respirer, j'avais besoin d'air. Je regarda alors ma fenêtre et comme tous les soirs à cette heure-ci, il faisait noir, seul quelques spots lumineux éclairaient l'extérieur. Je me dirigea alors vers ma fenêtre pour jeter un coup d'œil a l'extérieur et il n'y avait personne dans la cours du bâtiment. Ça semblait si calme. Je me dis qu'une petite promenade me ferait du bien pour prendre l'air. C'est rare que je me promène à cette heure ci mais j'ai l'impression que seul l'air frais pourrait me faire du bien.

J'enfila donc mes bottes, mon manteau et mon écharpe pour affronter les basses températures automnales et ferma à clef la porte de mon appartement. Une fois au rez de chaussé, j'ouvris la porte et l'air froid me glaça le visage. Je pris une grande inspiration et m'engouffra dans la cours illuminée. Je décide alors de me diriger dans une rue qui mène vers un quartier résidentiel. Je voulais éviter les routes où il y avait beaucoup de passages en voiture.

Ça faisait maintenant plus de 30 minutes que je marchais et j'observa les petites maisons devant lesquelles je passais. Je me demanda alors à quoi ma vie aurait ressemblé si mon père n'avait pas plongé dans l'addiction des jeux. Si ça n'avait pas été le cas il n'aurait pas commencé à boire et à être violent. Nous n'aurions pas eu de problèmes d'argent, pas de cris ni de disputes dans la maison.  Mais malheureusement, c'était la réalité. A cause de tous ça j'ai du déménager pour éviter ce quotidien catastrophique et surtout pour éloigner mon petit frère de ça. Toutes ces pensées me firent couler quelques larmes. Même si j'acceptais cette situation, elle me rendait toujours aussi triste. Heureusement que pour l'instant je n'avais croisé personne. Je n'aime pas l'idée qu'un inconnu me voit en train de pleurer.

A l'instant, je vis une voiture arriver en face de moi et celle-ci s'arrêta doucement pour se garer. Les phares du véhicule m'éblouit alors je tourna la tête et mon regard se déposa sur une des maisons se trouvant sur ma gauche. Je regarda la maison sans m'y attarder mais mes yeux se posèrent sur le portail qui ne m'était pas inconnu et je reconnu immédiatement la maison d'Amine. Je ne m'étais même pas rendue compte que je m'étais dirigée dans sa rue.