shino x ino //shinoino //shiino : oneshot

1

C'est curieux, comment la fleur permet à l'abeille de s'approcher et de se percher sur ses pétales. L'insecte est bruyant, avec ce bourdonnement qui ne s'arrête jamais et, en plus, il ne s'arrête pas de bouger, de s'installer dans la fleur. Ça doit être gênant, car il s'approche même de son centre et lui vole son nectar, sans permission, sans cérémonie. Et comme toujours, après cela, il part sans remerciement ni promesse de revenir bientôt.

 Et pourtant la fleur ne se plaint pas, elle reste là. Garder ses pétales étendus comme une invitation à une abeille si gourmande. Comme s'il attendait son retour.

Ino a toujours eu pitié de la fleur, elle sait qu'il n'y a pas beaucoup de seconde chance. Et il déteste l'abeille autant qu'il déteste entendre le mot "gênant" de la bouche du Nara.

Elle s'est toujours considérée comme la fleur, sauf qu'aucune abeille ne s'était jusque-là arrêtée sur ses pétales. Elle considérait cela, au passé, comme gênée d'admettre qu'elle avait confondu les rôles.

Elle était épuisée ce jour-là, mais bien que son idée première était de rentrer immédiatement chez elle et de prendre un bain, elle a terminé à mi-chemin. Il ne sait pas comment l'expliquer, en fait, il continue de le remettre en question. Peut-être était-ce l'aura détendue émanant de l'Aburame. Ou ses pieds n'en pouvaient plus.

Quoi qu'il en soit, sa direction changea radicalement, s'écartant du chemin et atteignant l'endroit où Shino se reposait les yeux vers le ciel.

- Peut? – La ninja ne répondit pas, même si elle finit par s'allonger à côté de lui – quelle journée – soupira-t-elle, regardant de travers au cas où cela dérangerait le garçon.

Ce silence était curieux, si différent de ceux qu'il a connus. Ce n'est pas un silence tendu, comme celui qu'il a vécu après la mort de son sensei, ni un vide, comme celui qu'il a vu l'après-midi chez le fleuriste. Non, ce silence la détendait, à tel point qu'elle avait même l'impression qu'elles étaient des plumes et non qu'elles effleuraient ce qu'il y avait sous elle.

– Vous reposez-vous toujours ici ?

– Parfois, il faut s'éloigner du village – ce n'est pas une réponse qui vous aide beaucoup, mais il suffit que vous ne l'ayez pas expulsé de la région. D'une certaine manière il le comprend, celui de vouloir perdre un peu des autres.

Pensez à l'abeille, qui devrait être reconnaissante envers la fleur, car la fleur lui a permis de rester à ses côtés. Pensez aux secondes chances, aux retours et au nectar volé. Des pensées qui la suivent depuis des jours, depuis cet après-midi.

Et c'est un autre après-midi comme ça, sur un autre chemin, que la scène se répète. Où l'abeille revoit la fleur.

– Connaissez-vous les secondes chances ? – demande-t-il à l'Aburame en s'asseyant à côté de lui.

- J'essaie de vérifier - toujours surprise de la réponse, elle n'en dit pas plus, elle reprend sa place, à droite du jeune homme et un peu plus près que la veille.

Continuez à penser à la même histoire, à la façon dont l'abeille n'est pas toujours la méchante et parfois même la fleur est celle qui peut prendre l'initiative.

Il ne sait pas comment cette histoire va se terminer, elle est différente de celle qu'il a connue. Il sait seulement que l'abeille ne s'éloignera plus de la fleur. Parce que cette fleur et cette abeille se sentent très à l'aise ensemble.

Car, en plus, il est curieux de connaître le goût du nectar. Parce qu'elle veut remercier.

Fin.