Je le sens, son regard transperçant mon dos nu.
Une heure de retard, juste pour que ce soit lui que l'on remarque. Une fois de plus.
Pourtant personne ne pose les yeux sur lui, il n'y a que moi, seule je le reconnais sous son masque en dentelle noire.
Ses yeux ébènes me scrutant avec la lueur de malice qu'il a perpétuellement en ma présence.
- Il est là.
- Je l'ai remarqué Eduardo, fais le boire notre nouveau Orujo. J'ai besoin de divertissement.
J'espère pour lui qu'il tient bien l'alcool, ma petite nouveauté risque de ne pas lui plaire dans le cas contraire. Une belle liqueur macérée suffisamment longtemps pour être nocif à toute personne pas entrainée.
Que le spectacle commence.
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Putain, comment il fait pour autant résister à l'alcool. Il en est tout de même à son treizième verre.
Il ne me reste plus qu'à faire le travail moi-même.
Je vais le faire craquer par tous les moyens, je peux l'affirmer.
J'opte pour la provocation, un de mes nombreux atouts avec ma précision qui ne m'a encore jamais porté préjudice.
Une démarche sensuelle, une confiance en soi et de belles paroles. Tout ce que je possède en cet instant.
- Comme ça tu veux me rendre saoul, tu sais que notre vodka est bien plus forte que ta petite liqueur de pacotille.
- Crois le ou non, tu vas finir dans un piteux état avant la fin de la soirée.
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Un verre de whisky dans le creux de ma main, je l'approche délicatement du bord de mes lèvres.
Il suit mon mouvement du regard. Suite à sa réaction positive, je le provoque en laissant échapper un gémissement, faible mais assez fort pour qu'il puisse l'entendre.
Il garda un visage impassible, malgré que ses phalanges soient blanches suite à ses poings resserrés.
- Tu crois vraiment me séduire, honnêtement, tu pensais que j'éprouvais du désir pour toi? dit-il d'un ton tranchant.
- Évidemment, ton corps parle pour toi Nikolaï.
- Tu sais mieux que quiconque que l'on peut mentir avec son corps, tu me déçois beaucoup Rosalia.
Que veut-il dire par là? L'incompréhension que j'éprouve à dû se lire sur mon visage au vu de son sourire narquois qui l'élargit. Comment peut-il savoir que mon corps ment, c'est mon père l'ancien parrain de la garduña qui m'a entrainé dans l'art du mensonge.
- Tel est pris qui croyait prendre, tu as perdu à ton propre jeu. Quelle déception! le ton cassant qu'il emploie m'énerve plus qu'il ne le faudrait.
- Okay, si tu fais un meilleur discours que moi tu me donnes un gage n'importe lequel. Ce sera cependant la même chose à l'inverse.
Je me suis faite avoir je le sais, je me suis emportée. Il a ce pouvoir de me rendre folle de rage en quelques secondes. J'espère simplement que mes parents seront cléments avec moi, aucune raison qu'ils ne le soient pas, ils l'ont toujours été.
- Prépares déjà ta défaite, je ne vais te faire aucune faveur et même si je t'en faisais tu arriverais à perdre quand même.
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Me voilà déjà monter les marches menant vers l'estrade montée pour mon bal masqué. Je pris quelques courtes secondes me permettant de prendre plusieurs inspirations.
- Maintenant deux ans que mon très cher père m'a donnée les rênes de la garduña, durant ces deux années je me suis redécouverte d'une autre façon. J'ai pris conscience de l'énorme responsabilité que j'ai reçu, heureusement pour moi j'ai eu comme mentor la personne la plus qualifiée que je connaisse. Malgré cette rivalité qui existe entre la bratva et la garduña, je souhaitais dire que jamais nous nous en prendrions à vous. C'est une rivalité qui ne concerne que nous deux, par nous je veux dire cet abruti de russe et ma merveilleuse personne, tout en continuant de le fixer je continua, j'aimerai aussi ajouter que votre chef est le plus grand abruti que je connaisse. Merci à tous d'être venu en espérant que la soirée fut agréable.
Je descendis les marches avec lenteur, il entendait en bas des marches, ce fut une occasion que je saisis pour le bousculer avec hargne. Il monta sur l'estrade avec bien trop de calme, il fallait qu'il réagisse à ma provocation. Dans le cas contraire, les répercussions ne tomberaient sur moi seulement.
- Suite à son discours plus que provocateur, je me dois d'y répondre pour mon honneur un mot sans doute pas dans son vocabulaire. Cette femme si l'on peut dire ça, je le fusilla du regard ce qui ne fit qu'augmenter son sourire, est totalement immature et irréfléchi, a voulu me rendre saoul avec sa pauvre liqueur. Un acte lâche à mon humble avis, même si cela ne devrait plus m'étonner je le suis toujours. Au vu de son comportement, elle devrait résider dans une crèche elle s'y sentirais surement à sa place. Une indésirable mauvaise herbe dans mon jardin que je vais écraser avec grande joie.
Il descend enfin, je lui assène une gifle monumentale, j'y mets toute la haine que je ressens à son égard. Cet abruti de première riposte, ce que je ne tarde pas à faire de même. S'ensuivit une bagarre comme dans une cour d'école je me dois de l'admettre.
- Espèce d'écervelé
- Pauvre conne
- Crève batard
Nos parents arrivèrent affolés du vacarme que nous avions causé et ce n'était pas la première fois. Tout en essayant de nous séparer ils ordonnèrent à mes invités de partir sur le champ.
- Tous les deux dans le bureau et TOUT DE SUITE, nous hurla mon père.
Nous nous sommes exécutés à la seconde près, on avait dépassé les limites et on le savait tout deux. Un silence pesant se créa dans la salle, le genre de silence qui nous donne envie de se terrer au fin fond des abysses.
- Vous allez collaborer et devrez cohabiter, c'est sans appel notre décision est prise. dit son père d'une voix accablante.
- Non je vivrais pas avec elle, JAMAIS.
- C'est à moi de dire ça! C'est toi le casse couilles entre nous deux, je m'offusque à juste titre.
Ma mère pris pour la première fois la parole, juste après avoir tapé son poing contre la table.
- C'est justement pour ça que nous vous y obligeons, signez ce contrat. Il commence immédiatement et prendra fin quand nous le déciderons.
Jamais nous n'arriverons à collaborer, encore moins à vivre ensemble.
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J'espère que ce premier chapitre vous plaira. J'avais très envie de le finir pour enfin le publier.
J'attends avec impatience vos retours bons comme mauvais.
Avec amour,
Victorianvn1
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La parure d'émeraude
RomanceUne rivalité constante entre Nikolaï et Roselia, les parrains de la Bratva et de la Garduña depuis que leurs parents ont décidé de se mettre à la retraite. Une rivalité qui risque de perturber ses principaux acteurs. Un contrat forcé, quelles seront...