Chapitre 39

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Depuis plus de trois heures, Scott et moi sommes installés autour de la table de la cuisine. Étant assise en face de lui, je ne peux pas m'empêche de le regarder et d'attendre qu'il me dise que tout ça est une blague. Mais la tristesse et la douleur qui emmènent de lui ne font que confirmer que mon cauchemard est réel. J'enfonce mes griffes dans la table pour m'empêcher de craquer encore une fois. Je n'en peux plus. Je n'arrive pas à gérer tous ces événements. Il y a eut trop de perte en peu de temps. D'abord mes parents, ensuite Erika puis Boyd et pour finir Derek. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour que rien de tout ça ne se soit passé. Scott se leva et resta comme ça quelques minutes avant de prendre la parole.
- Je vais aller voir Isaac. Tu viens ?
- Non.
Il se plaça à côté de moi et mît ses mains sur mes épaules. Je sentis une pression ce qui me détendis légèrement. Il m'embrassa la tempe avant de s'en aller. Rester seule était une mauvaise décision. C'est comme si mon cerveau s'amusait à me torturer en me rappelant des souvenirs que j'ai de lui. Je le vois dans les bois quand j'ai appris que Scott et lui étaient des loup-garous ou encore quand il m'a aidé pour ma première pleine lune. Bon j'ai réussi à m'enfuir et j'ai failli tuer Alison mais elle me l'a bien rendu en me tirant une flèche dans le cœur. Le visage de Derek s'impose dans ma tête. Ses cheveux noirs, ses yeux verts envoûtant, ses lèvres pleines et douces. Je donnerai n'importe quoi pour pouvoir le toucher, le voir une dernière fois. Une minutes ou quelques secondes me suffiraient. Je mords mon poing pour empêcher ma plainte de franchir mes lèvres mais je n'arrive pas à retenir mes larmes. Elles coulent le long de mes joues sans que je puisse les arrêter. J'arrivais à accepter la mort de mes parents et le fait que j'ai tué Benjamin grâce à lui. Il me manque ! Horriblement ! Une alarme stridente retentit dans le loft. C'est exactement ce qui c'est passé juste avant que les alphas arrivent et tuent Boyd. Je me lève et me place à dix mètres de la porte. Je la fixe comme si avec mon simple regard je pouvais la désintégrer. J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure. Si se sont les alphas je suis morte. Définitivement. Je la vois s'ouvrir lentement puis laisse apparaître une silhouette. J'ai l'impression de m'être pris un coup de poing dans le ventre. Ce n'est pas possible ! Je suis forcément en train d'halluciner. Je fais un pas en avant, peu sûre de moi. Il s'approche de moi en boitant. Ses yeux croisent les miens et c'est à ce moment que je sais que je ne rêve pas. Derek se tient juste devant moi. Je me précipite vers lui et l'aide à s'assoir sur son lit. Il est pâle et serre les dents signe de douleur. Son tee-shirt est tellement tâché de sang que j'ai peur de découvrir ses plaies en dessous. Je le lui enlève délicatement et retiens mon souffle quand je vois son torse. Trois marques de griffure lui lacèrent le ventre et une morsure se dessine sur son omoplate. J'essuie le sang à l'aide d'un torchon propre et de l'eau puis désinfecte ses plaies avec de l'alcool.
- Laisses, dit-il faiblement.
Je hausse les sourcils. Il est sérieux ? Il veut que je le laisse ce débrouiller tout seul ?
- Non, finis-je par dire.
- Sarah, j'ai dit laisse, insista-t-il.
Je fixe ses yeux intensément.
- Tu te fous de ma gueule ? Demandais-je agressive. Scott vient m'annoncer que tu es mort alors que quelques minutes après tu te pointes ici comme une fleur comme si de rien n'était, et tu veux que je te laisse tranquille ? T'as vraiment un problème dans ta tête.
Je le vois froncer les sourcils de mécontentement et j'entend vaguement un grognement. Je riposte en grognant plus fort et plus méchamment que lui.
- C'est quoi ton problème ? Me demanda-t-il agressif.
- Tu veux vraiment savoir ? Mon problème c'est que je viens de me rendre compte que je tiens plus à toi que je ne l'imaginais. Le pire c'est qu'il a fallut que tu meurs pour je m'en rende compte. Désolée de ne pas être comme toi et de ne pas pouvoir garder tout ce que je ressens pour moi mais j'étais complètement perdue sans toi. Je suis devenue dépendante de toi et j'ai peur parce que je ne sais pas si c'est bien.
Je reprends mon souffle. Je crois que je n'ai jamais autant parler sans être interrompu. Il me fallut quelques secondes pour comprendre tout ce que je venais de dire, je priais pour qu'il ne voit pas mon embarras. J'ai encore parlé sans réfléchir. J'évite son regard et pour me donner de la contenance je lui fais un pansement pour protéger ses plaies. Je m'apprête à me relever et le laisser se reposer mais il attrape mon poignet juste avant que je ne parte.
- Restes, dit-il d'une voix à peine audible.
Je n'arrive pas à résister et m'assois à côté de lui. Aucun de nous deux ne parle mais sa présence est amplement suffisante. J'attrape sa main et enlace mes doigts avec les siens. Je commence à aspirer de sa douleur mais il me stoppe net.
- Arrêtes !
- La ferme, lui dis-je. Pour une fois laisses toi faire.
Je continue mais il enlève sa main de la mienne. Je soupire bruyamment avant de me mettre derrière lui et t'entourer son torse de mes bras. Je pose mon menton sur son épaule et laisse une de mes mains sur son ventre et l'autre sur son cœur.
- Ne fais pas ça, dit-il d'un air menaçant.
- Tu n'es pas en mesure de faire quoi que se soit alors tu vas me laisser être l'alpha jusqu'à ce que tes blessures soient guéries.
Je ferme les yeux et aspire toute sa douleur. Je souffre mais ça vaut le coup. Il vaut le coup. Je l'allonge dans le lit et le recouvre avec les couvertures. Il ne tarde pas à s'endormir. Il est encore plus beau quand il dort, il est serein et ne fronce pas les sourcils. Ce qui est assez rare chez lui. Je ne dors pas de toute la nuit, je préfère veiller et m'occuper de lui. Je ne peux m'empêcher de sourire en le regardant. Je savais bien qu'il n'était pas mort. Il est mal en point certes mais en vie. Je me penche et l'embrasse tendrement. J'entends son cœur s'accélérer ce qui me fais sourir encore plus. S'il était réveillé il aurai pût contrôler les battements de son cœur mais ce n'est pas le cas et j'en suis bien contente. Je me cale correctement contre la tête du lit. Demain sera une journée longue et éprouvante.

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