II - Parler ou se taire

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Il avait appris l'occlumancie pour une raison. En fait pour plusieurs. Ses pensées n'appartenaient qu'à lui. Et à lui seul. Il ne voulait pas que qui que ce soit puisse les voir ou les entendre. C'était son intimité et sa dignité, ça faisait partie de lui.

Cette discipline lui avait permis de trouver un apaisement dans ses souffrances. Il pouvait se derrière un mur, se protéger de tout ce qu'il pouvait ressentir. Ne rien laisser paraître à l'extérieur, et ne pas se laisser affecter à l'intérieur.

Il savait qu'il était comme un enfant qui cherche une protection et se qui se cache au lieu d'affronter ses peurs. Il ne voulait pas, ne pouvait simplement pas, rester à la merci de ses torts. Il aurait voulu oublier aussi, mais oublier voudrait aussi dire oublier la seule chose qui l'avait maintenu en vie.

Il préférait se cacher derrière son mur, ignorer ses sentiments et ses souvenirs que de songer à les perdre à jamais ou que de les affronter en face. Il ne pouvait ni se résoudre à s'en souvenir ni à les abandonner.

L'occlumancie lui conférait un masque. Il ne permettrait à personne de voir réellement en lui, de voir qui il est, comment il est. Dans toute sa vie, il ne s'était réellement montré qu'à une seule personne. Et il avait fini par comettre une faute impardonnable. Son plus mauvais souvenir. Celui qui le suivra jusqu'à sa mort.

Il avançait à grand pas. Il inspira profondément et cacha ses émotions au plus profond. Son maître était paraît-il le plus puissant legilimens de l'époque. Et il ne se gênait pas pour fouiller l'esprit de ses serviteurs. Mais le jeune sorcier se refusait à lui permettre.

Il savait que c'était futile, qu'il ne pouvait pas lutter contre cette créature sur ce domaine. Mais son instinct lui disait de continuer, comme il le faisait en face de n'importe qui. Il ne se souciait plus de savoir si la personne en face de lui était legilimens ou non, il gardait toujours un semblan de bouclier. Et il les renforçait toujours grandement avant de se présenter devant son seigneur.

Il pénétra dans la salle, et alla s'incliner aux pieds de l'homme.

- Relève-toi, Severus. Fit la voix douce du seigneur des ténèbres.

Il obéit. 

- Seigneur, j'ai écouté Dumbledore. Son entretien avec Sibylle Trelawney s'est écourté bien vite. Mais...

Lui, si doué avec les mots pour plaire à présent, ne savai pas ce qu'il devait dire. Son maître n'aimait pas attendre.

- Parle ! Siffla-t-il.

- Elle a un don. Je ne sais pas ce que Dumbledore compte faire. Mais elle a énoncé quelque chose. On aurait dit qu'elle était... en transe. Finalement, il semblerait qu'elle fut d'une utilité pour lui. 

- Qu'a-t-elle dit ? S'impatienta l'homme.

- Elle a prévu votre défaite. Un garçon, né fin juillet, devrait venir à bout de vous. Il est dit qu'il causera votre perte.

- Tu as bien fait de m'avertir, mon fidèle serviteur. J'ai bien fait de compter sur toi et de t'y envoyer. Je ne laisserais pas cela arriver. Que personne d'autre ne le sache ! Fin juillet... je demanderai à Lucius de faire des recherches sur la chose. Nous aviserons le plus tôt possible mon fidèle. Va ! Je t'appellerais le moment venu.

Severus s'inclina et partit. Il ne parvenait plus à chasser la voix de son esprit. Il ne parvenait pas à oublier. C'était comme s'il était concerné au plus profond de son être par ce que ces quelques mots avaient déclenché. Un enfant, né fin juillet. Et le Seigneur des Ténèbres allait tenter de le tuer.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 27, 2023 ⏰

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