Kiss on set

Chapitre 4 | Sex on the beach

Point de vue de Calen.

J'avais à peine démarré que ma gorge se serrait déjà. Une partie de moi était tout excité de diner au restaurant avec ma mère, car, mine de rien, cela faisait un sacré bout de temps que nous n'avions pas mangé en tête-à-tête, seulement elle, et moi. L'autre partie de moi, elle, était simplement terrifié, qu'elle me présente un nouvel homme. 

Ça ne faisait même pas une année que mon père était décédé dans ce fichu tournoi de snowboard, ma mère et moi l'avions pourtant prévenu que c'était le tournoi de trop. Mais je pense être bien placé pour comprendre la raison qui l'a poussé à le faire quand même. Absolument rien ni personne n'est capable de retenir un être humain assoiffé par le besoin d'achever son rêve, c'est peut-être cruel de dire ça, mais pour moi, il est mort là où est sa place, c'est paradoxal. Un surfeur mort à cause d'une mauvaise vague, un pilote de formule 1 mort en conduisant, un flic mort à cause d'une perquisition qui a mal tourné... Toutes ses personnes meurent en faisant ce qu'elles aiment. Mon père, lui, est littéralement né pour devenir snowboardeur pro, il m'a d'ailleurs très vite transmis son amour pour ce sport, c'est vrai que c'est un sport bien particulier, mais tellement exceptionnel, la sensation que l'on a lorsque nous glissons sur la neige, je ne saurais le décrire. La beauté de la montagne aussi, c'est tant apaisant, avant, mon père comparait toujours mes cheveux à la neige, il me manque. 

Mon rêve à moi, c'est d'être acteur, je sais bien que ce milieu est hyper sélectif, et compliqué à intégrer, mais je reste persuadé qu'avec de la persévérance, de la patience, et un peu de bonne volonté, tout le monde est en capacité de réaliser n'importe quel rêve. J'ai toujours été émerveillé par le 7ᵉ art, il est unique, mais je me suis toujours posé la question de si les acteurs faisaient ce métier par pure passion, ou bien par le salaire excessivement élevé ? On ne peut pas me classifier comme quelqu'un de riche, j'ai le minimum, afin de me payer à manger quoi, et mes cours de théâtre, et même avec d'énormes soucis financiers, je pourrais jouer sans être payé.

S'ayez, je suis devant le restaurant, la ou ma mère m'a donné rendez-vous, on est au 82 Queen, mes parents m'y emmenaient tout le temps, j'étais assez proche du patron. De là où j'étais, je pouvais apercevoir ma mère, elle était seule, toute la pression que j'avais redescendis en une fraction de seconde, je retirai la clé de la voiture, la ferma, et me dirigea dans le restaurant. Je replace le col de ma chemise qui s'était légèrement remonter. Ma mère est si jolie, elle est époustouflante, elle avait une belle robe bleue marine, qu'est-ce qu'elle lui allait bien. 

Je lui souris, je crois qu'elle aussi, elle m'a vue, elle se leva, je m'approchai d'elle, et l'embrasse, nous nous asseyons avant d'enfin entamer une discussion. 

Comment est-ce que tu vas mon chéri ? Me dit elle avec sa douceur habituelle. 

Pour une fois depuis un an, j'ai l'impression que ça va, et toi ? Le travail ? J'ai tout de suite vu que cette question l'avait mise mal à l'aise, elle s'en voulait tellement d'être si peu présente. 

On est envahi de boulot Calen, je fais un maximum de vol pour augmenter au maximum mon salaire.

Un serveur nous interrompt, 

Bonsoir, voulez-vous boire quelque chose en guise d'apéritif ? Ma mère jeta un œil sur le menu, un verre de Martini s'il vous plait. Tu ne choisis pas Calen ? 

Vous faites des Sex on the beach ? 

Affirmatif, c'est même une de nos spécialités, nos clients raffolent de ce cocktail.