m̶̷a̶̷u̶̷x̶̷ ̶̷e̶̷n̶̷ ̶̷m̶̷o̶̷t̶̷s̶̷ ̶̷

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La ville parle fort et les honnêtes gens haussent le ton, espérant se faire entendre.

Cacophonie urbaine.

Métal clinquant.

Murs gris.

Goudron sale.

Ciel gâché.

Soleil fané.

Ils parlent pour qu'on entende leurs cris derrière leurs mots dénués de sens.

Biches apeurées.

Proies de la capitale.

Chasse mentale.

Piège invisible.

Mort lente.

Mais toujours la ville les surpasse, elle ne veut pas les laisser s'échapper.

Cage en béton.

Faux sourires.

Poumons en feu.

Gueules amorphes.

Alors les motos sifflent, les camions hurlent, les chiens grognent, les chats râles, les usines crachent, et les honnêtes gens pleurent en silence, agonisants.

Agonie discrète.

Chute dissimulée.

Larmes de sang pollué.

Personne ne semble les écouter ni même leur adresser un regard à ces honnêtes gens, personne ne leur accorde le moindre intérêt car tout va trop vite.

Sol vrombissant.

Mélancolie noyée.

Leurs mots fondent sous la chaleur de l'air impur et leurs maux suivent la cadence.

Espoir en flaque.

On contourne les honnêtes gens qui bientôt n'existeront plus et qui de toute façon ne s'écoutent plus eux-mêmes...

𝐥𝐞𝐬 𝐡𝐨𝐧𝐧𝐞̂𝐭𝐞𝐬 𝐠𝐞𝐧𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant