2. Course rythmée au son de tambours

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Coucou voici le chapitre deux, dévore le jusqu'à la fin 😉 et n'oublie pas de voter s'il te plaît.


    
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— Quelle étrange nuit, il y a beaucoup de mouvement dans les ténèbres ! S'exclama le vieil homme.

— Qui êtes-vous et que faites-vous chez moi ? Demanda Safi.

— Je ne suis qu'un vieil homme, je passe là où on m'appelle ou là où on a besoin de ma présence.

— Je ne vous ai pas appelé et je n'ai pas besoin de vous. Ne revenez plus ici, vous me faites peur.

— Oh oui tu as peur, et tu as froid. Mais est-ce de moi dont tu as peur ou d'eux ?

Il orienta sa main en direction de la maison. Safi se retourna et aperçut par la fenêtre des mouvements dans la maison. Des jets de lumières argentées — émanant probablement des torches — vacillaient à l'intérieur, comme si l'on cherchait quelque chose ou quelqu'un. Pour la première fois, Safi entendait nettement les roulements de tambours : rythmés et puissants. Elle entendait aussi des voix.

— Où est-elle ? Cherchez ! Cherchez ! Criaient les voix.

Une voix cria dans la foulée :

— Elle est à l'extérieur, sous le manguier.

— Capturez-la !

Les roulements de tambours s'affolèrent. Les voix criaient de joie et d'excitation. Le cœur de Safi s'emballa. Elle ne savait pas qui étaient ces gens mais elle savait qu'elle ne devait pas se laisser trouver par eux.

— Ne reste pas là. Va t'en, fit le vieillard. Cette fois-ci tu ne peux retourner dans ta maison.

— Où irai-je ? Demanda Safi hagard.

— Sauve toi par là, vite !

Affolée, Safi se sauva dans l'obscurité de la nuit. Elle sentait se rapprocher derrière la haine de ses poursuivants. Elle pouvait sentir qu'ils grinçaient des dents et crachaient sur son nom. Cette horrible trame sortie de nulle part pour pimenter ce rêve qu'elle trouvait déjà assez étrange la terrifia.

Son souhait était de se réveiller, de sursauter dans son lit comme à chaque fois après qu'elle ait vu le vieil homme.

Elle ignorait où et quand elle s'arrêterait, elle courait encore et encore, pour ne plus avoir à entendre ces roulements de tambours. Le chemin lui était inconnu, le rêve avait déformé son quartier. Plus elle courait, plus les maisons devenaient rares et le paysage se changeait en forêt. Il n'y avait pas âme qui vive si ce n'était les gens, maintenant loin derrière, qui la poursuivaient depuis un moment. Elle avait l'impression d'avoir pour seul compagnon la gigantesque lune.

Elle fut forcée de freiner car elle avait tellement couru qu'elle commençait à manquer d'air — Et la situation lui paraissait un peu farfelue. Elle déboucha sur une route asphaltée en titubant. Elle avança jusqu'au centre de la route puis se retourna pour regarder derrière mais l'obscurité était telle qu'elle ne vit que des ombres déformées. Un frisson la parcourut. Soudain des phares jaillirent de l'obscurité (à sa droite) l'aveuglant. elle plaça ses mains sur ses yeux pour se protéger de l'intensité de la lumière subite, puis prit conscience qu'elle était sur le trottoir et que ces phares étaient probablement ceux d'une voiture qui fonçaient droit sur elle. Elle courut rapidement et reussit à sauter de justesse avant que la voiture n'arrive jusqu'à elle. Elle bascula d'un talus et se retrouva à terre.

En haut à sa gauche elle vit le camion s'en aller tranquillement. Elle se releva avec peine se demandant où elle avait atterri et où cette chaussée sortie de nulle part pouvait mener. Mais à peine eut elle le temps de se questionner que les roulements de tambours reprirent. Elle fut saisie d'une crainte inexpliquée et reprit sa fuite vers l'inconnu.

L'air devenait de plus en plus pesant. Elle fit une halte ne pouvant plus respirer, et lorsqu'elle leva la tête c'était pour constater qu'elle se trouvait dans une sorte de brousse : Elle était entourée de buissons et d'arbustes partiellement éclairés par la pleine lune argentée. Elle tournait sur elle-même espérant entrevoir une maison ou quelque chose qui lui permettrait de se repérer mais il n'y avait rien que l'obscurité. Plus aucun son ne résonnait, ni les roulements de tambours, ni les cris. Rien qu'un silence monstre.

Elle avançait maintenant le visage froissé par l'incompréhension et par la peur. Elle ne cessait de tirer sur son pull car il faisait de plus en plus frais. Après une longue marche confuse elle se résigna et s'assit sur un rocher.

Tout ceci n'était qu'un rêve pourtant elle ne pouvait ne pas s'inquiéter de l'étrangeté de la chose ; et ces inconnus qui la poursuivaient l'angoissaient au plus haut point. Mais comme c'était un rêve elle savait qu'elle se réveillerait à un moment donné. Il n' y avait donc rien à craindre.

Ses pensées se portèrent sur son amie Dari et sur ses idées farfelues. Si Dari avait été ici elle lui aurait certainement dit d'essayer de se piquer avec un objet pointu pour se réveiller. Elle sourit à cette idée tout en se disant qu'elle pourrait essayer.
Au moment où elle voulut se mettre à chercher quelque chose de pointu parterre elle aperçut soudainement le vieil homme assis au milieu d'herbes hautes. Elle se leva, hésitante, et alla à sa rencontre.

Le Monde MalicieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant