La forêt des cauchemars

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"J'ai 17 ans et elle aussi. Elle, c'est ma sœur jumelle. Nous sommes exactement pareilles, à quelques détails prés: je suis châtain aux yeux bleu, elle est blonde aux yeux noir, je ne tiens pas en place, je suis rigolote et un peu naïve, elle est calme, bizarre mais intelligente.

Le jour de nos 7 ans, ma sœur et moi nous sommes aventurées dans la forêt derrière chez nous. C'était en fin d'après midi et nous marchions main dans la main, suivant le chemin de cette forêt obscure pendant des heures, sans nous retourner et sans parler.

Nous observions autour de nous par si et par là les fleurs qui fanaient à une vitesse folle. Le sol était jonché d'os, de cadavres d'animaux avec leur boyaux et intestins prés d'eux, de cadavres humains dévorés pas la peste. Parfois, dans les petits lacs de sang si sombres et si épais, on en apercevait flottant à la surface. Des squelettes étaient pendus à des arbres si prés du sol que nous frôlions presque leurs pieds. Des tombes étaient installées en plein milieu du chemin que nous suivions, nous obligeant à les contourner.

Nous observions ce paysage plus que fascinant quand tout se mis à bouger et à danser accompagné d'une douce musique telle celle des fêtes foraines. Ce royaume si froid, si dur, et si noir devint en une seule seconde chaleureux, amical et joyeux, bien que ce soit des squelettes et des hommes à moitié décomposés ou même décapités qui nous tendaient la main. Je tournai alors lentement mon regard sur ma sœur. Elle avait les yeux tout émerveillés et je vis dessiné sur son visage un sourire. Elle lâcha brusquement ma main et elle partit chanter et danser avec ces êtres surréalistes.

Je me mis à pleurer, sans m'en rendre compte, puis je l'ai appelé aussi fort que possible tout en pleurant et en courant vers elle, sans jamais atteindre la ronde de joie qu'ils formaient avec ma sœur. Je tombai alors par terre, à bout de force. Ma chute m'avait fait perdre la notion du temps. Et quand je me relevai, je ne vis plus rien de ce que j'avais vu il y a quelques minutes à peine. Je me suis dit, ils ont emporté ma sœur.

Je l'ai cherché pendant des heures jusqu'à arriver à une petite maison. La mienne. J'espérais que Lola était rentrée à la maison. Mais non elle ne revint jamais. Mes parents ont fait toutes les recherches possibles dans cette forêt pour la retrouver, en vain. Ils m'ont prise pour une folle et m'ont accusé de l'avoir tué, puis m'ont enfermé dans ma chambre sans que je puisse en sortir.

Le jour de mes 17 ans, je pris l'initiative de retourner dans la forêt en sortant par ma fenêtre qui y menait tout droit. Je m'engageai dans un sentier puis après avoir encore changé de direction ça ne faisait plus de doute: j'étais suivit. Je me retournai discrètement et aperçus une silhouette, un homme sans doute. J'ai d'abord cru que c'était mes parents mais j'ai tout de suite changé d'avis. Ils seront plutôt contents de se débarrasser de moi, pensais-je. Je me mis alors à marcher de plus en plus vite, et comme je voyais l'homme se rapprocher à une vitesse folle de moi, j'ai couru le plus vite possible. Je quittai le chemin de terre pour m'engager dans la forêt. Sans repères je me suis vite perdu et j'étais épuisée à force de trébucher et de m'égratigner sur les roseaux de plus en plus hauts et pointus.

Je jetai un œil derrière moi croyant avoir semé l'étranger, mais il était juste à côté de moi!! Il m'attrapa le bras et me fis tomber par terre. C'était plutôt un jeune homme et il ne paru pas dangereux, au contraire, il paraissait inquiet et soulagé à la fois. Alors il me dit:

« Je t'ai enfin rattrapé! Tu ne doit pas rester toute seule, viens avec moi je te protégerai. Si tu retourne chez toi je ne pourrai rien faire, mais tu es quand même en danger ici. Viens je vais t'emmener en lieu sûr.

- Désolée ce doit être un malentendu, je cherches juste ma sœur. Tu dois te tromper de personne. »

Il était si beau, je voulais tellement le suivre et rester prés de lui, je le croyais quand il me disait qu'il me protègerait. Je n'avais plus peur. Mais je ne pouvais pas abandonner ma sœur. Alors je me relevai et partis. Il ne m'a pas retenu. Pourtant j'aurais voulu. Il avait l'air abattu, mais je n'y fis plus attention.

Je marchai longtemps puis je remarqua que la nuit commençait à tomber. Je vis à cet instant les arbres bougeaient, tel des être humains se réveillant d'une longue nuit. J'esquivai alors un arbre qui a manqué de me renverser quand je cru reconnaître quelqu'un. C'était Lola. Je me mis d'un coup à courir, les larmes aux yeux me rappelant sa longue chevelure blonde lisse et de ses yeux noir intense. Je l'appelai mais elle ne m'entendis pas.

Pourquoi courrait-elle ? Je zigzaguai entre les arbres de plus en plus vivant qui me faisais penser à Albert, mon grand père qui me racontait des histoire de fantôme, essayant tant bien que mal à rattraper ma soeur. J'étais tellement heureuse de la retrouver après tant d'année quand brusquement elle s’arrêta et se retourna vers moi. Je la regardai et allais la prendre dans mes bras quand je remarqua son sourire. Le même que le jour de nos 7 ans lorsqu'on a vu les morts vivants danser joyeusement. Je levai alors un bras, et elle fit le même geste. Je tournai le tête, reculai d'un pas. Elle faisait pareil. Lola ne me voyait pas, j'étais son miroir.

Soudain, la nuit tomba d'un seul coup. Je cherchais la lune, seule lumière et repère de la nuit mais je ne la vit nul part. J'étais dans le noir complet. Je voulu m'avancer pour retrouver Lola, quand quelqu'un me prit la main. Je sentais des os me serrer la main droite, un squelette. Je me mis à pleurer en silence quand je reconnu une voix. Celle du beau jeune homme de la forêt. Alors il m'avait suivit. Soulagée, j'ai voulu suivre sa voix mais le squelette me tira violemment en arrière et je me retrouvais à l'envers. Quand je le vit, son visage. La peur repris le dessus et me je mis à hurler. "

Oh bah mince alors! Les pages ont été arrachées, je ne vais pas pouvoir vous lire la suite de l'histoire les enfants. Je suis vraiment désolée. Bon, je vais aller prévenir les documentalistes et je vais voir si il y en aurait pas un autre. En attendant, imaginez la suite.

La forêt des cauchemarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant