Before the eternity

Chapitre 1

« T'es sure que ça craint rien ton truc ? »

« Allez Mad Max, tu vas te défiler après l'effort qu'on a fait pour monter ? »

« Bah vas-y toi minimoys si c'est si facile ! »

« Non, parce que je sais que si je saute d'abord, tu risques de m'abandonner et de ne jamais sauter » répliquais-je.

En vérité, j'avais juste extrêmement peur moi aussi. On se trouvait en haut du rocher de Monaco, adossé à un pans de la falaise, les orteils dans le vide.

Ok, cette idée pourrie vient de moi. Mais en même temps, on est en plein mois de juillet, il fait 40 degrés, et sauter dans une piscine : ce n'est pas assez marrant.

On voulait trouver un spot parfait pour plonger, mais maintenant je suis moins sure de mon choix. Surtout que je ne suis pas sure non plus que ce soit très légal ...

« Imagine on se fait choper en bas par les gardes côtes ? » me demanda mon meilleur ami.

« Eh bah t'auras qu'à nager très vite ! »

Et parce que j'en avais marre d'attendre suspendue à la roche, je pris mon élan et sautais le plus loin possible devant moi.

Après une chute libre qui me parue durer une éternité, j'heurtais l'eau à une vitesse folle, faisant s'envoler mon rythme cardiaque.

En remontant à la surface, j'eus le temps de voir Max sauter à son tour, en hurlant et rigolant en même temps.

Tous deux essoufflés par l'adrénaline, on joua quelques temps dans l'eau avant de voir 2 bateaux à moteur se rapprocher.

« Police maritime, cria un homme dans un mégaphone, vous êtes dans un territoire défendu de toute baignade, veuillez mettre les mains sur la tête »

« Non mais comment il veut que l'on mette les mains sur la tête en pleine mer ? m'offusquais-je, à ce rythme là on va surtout aller rejoindre Nemo ».

« Attend, on va aller en garde à vue ? Putain on avait encore jamais fait ça, c'est mortel » ajouta Max.

Il a raison, un nouveau titre à accrocher à notre palmarès. Enfin, on va surtout se prendre une énorme raclée en rentrant par contre.

Coucou papa, il est l'heure d'inventer une nouvelle sanction.

***

« MAIS VOUS ÊTES COMPLÈTEMENT INCONSCIENTS ! » hurla Jos en jetant un vase contre le mur.

Alors que je me contentais de baisser la tête, Max ne put s'empêcher de l'ouvrir.

« Ça vaaaaa, on a juste fait 2/3 longueurs dans la mer, il n'y a pas mort d'homme »

La main de Jos fusa dans l'air, et le bruit qu'elle fit en s'écrasant sur la joue de Max plongea la pièce dans un silence glaçant.

« Je te préviens petit, continua son père comme si rien ne s'était passé, je n'ai pas sacrifié tout ça pour que tu foires tout au dernier moment. Si tu ne te rends pas compte de la chance que tu as et de ton potentiel, tu peux t'en aller tout de suite et je trouverai bien quelqu'un d'autre à propulser en Formule 1. Ne te crois pas irremplaçable Max, car tu ne l'es pas pour moi ».

« Ne t'en fais pas papa, je l'avais très bien compris ».

Les yeux rouges, mon meilleur ami quitta la pièce et monta à l'étage afin de s'enfermer dans sa chambre.

Je restais au milieu de Jos furibond, et mon propre père qui n'avait toujours pas prononcé un mot depuis qu'il était venu signer notre décharge au commissariat. Cela en déposant un chèque important afin que cela ne soit pas inscrit dans notre casier.