Chapitre 2-3 : Mémorable

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La grande partie de la soirée,  Akira l’a passé à discuter avec des connaissances. Il avait traversé la pièce en deux heures alors qu'en réalité il fallait moins d’une dizaine de minutes pour y parvenir. Quand il pensait être libéré d’une personne, une autre venait à lui à sa rencontre. Il avait été ces six derniers mois inaccessible car il travaillait sur la mise en place d'un projet de grande envergure. Toutes les personnes désireuses de travailler en collaboration avec lui avaient donc profité de l'occasion pour présenter, dans les grandes lignes, leurs projets et offres.

Quand enfin il arriva dans le jardin, il inspira profondément et souffla lentement. Il mit ses mains dans ses poches et s'avança sur la terrasse.

_ enfin libre ? Lui demanda une voix qu'il reconnut. Tournant son regard dans la direction d'où provenait la voix, il vit Sophia. Assise dans l’ombre sur l’un des bancs du jardin. Il remarqua le masque qu’elle portait posé sur le banc et déduisit qu’elle l’avait retiré. Il allait pouvoir voir son visage, pensa-t-il. Il marcha jusqu'à elle et s'arrêta à quelques pas du banc qu'elle occupait.

_ puis-je m’asseoir à vos côtés ? Demanda-t-il poliment.

_ oui bien sûr,  dit elle en poussant un peu sur sa droite

_ merci, dit-il en prenant place.

_  je vous en prie Akira.

_ c’est donc ici que vous vous êtes réfugiée ! Dit-il après un moment de silence.

_ oui ! C’est si paisible,  si harmonieux,  si… Commença Sophia d'une voix cristalline.

_ ensorcelant ? Proposa Akira

_ ouais c’est ça ensorcelant,  dit-elle en souriant. Cet endroit est si charmant qu'on ne peut que s'y sentir bien. Comme si notre âme était comblée. Non encore mieux, en extase ! Je me sens plus à mon aise ici que dans la salle, je m’y sentais comme un oiseau en cage continua-t-elle faisant sourire Akira.

_ mais cela ne vous a pas empêché de vous défendre,  argumenta Akira.

_ de quoi parlez vous ? Demanda Sophia perplexe.

_ je vous ai vu discuter avec Carlos Lontes, s’expliqua-t-il

_ Oh ça! Dit-elle avec un léger rire, ce n’était rien, continua-t-elle.

_ il n’est pas facile, voire impossible, de dissuader Carlos. Quand il se met quelque chose en tête, il va jusqu’au bout. J’ai été grandement surpris tout à l’heure qu'il vous laisse ainsi partir. Mais plus encore par sa mine déconfite et rageuse. Que lui avez vous dit pour qu’il vous lâche aussi vite ? Demanda-t-il curieux.

_ un secret qu’il ferait tout pour garder, dit-elle évasive.

_ un secret? Une conquête? Jamais personne n’est arrivé à prouver quoi que ce soit, dit Akira très intéressé.

_ ah oui !?

_ bien évidemment ! Cela fait-il de vous une personne … dangereuse?

_  non, je dirai plutôt chanceuse,  finit elle par dire après avoir rigolé.

_ chanceuse,  répéta-t-il.

_ c’est exact. Parce que j’ai de quoi tenir Carlos Lontes loin de moi, pour … presque toujours, dit-elle avant de tremper ses lèvres dans le liquide couleur ambre qu’elle buvait.  Tout compte fait, il ne sait pas qui je suis. Je n’ai pas à m’inquiéter.

_ vous avez bu combien de verre? Demanda Akira.

_ je dirai trois ? Un serveur vient toutes les trente minutes m’en proposer. Pourquoi?

_ vous semblez plus détendue, lui fit-il remarquer.

_ vous voulez que je vous dise un secret ? Demanda-t-elle.

_ oui, je vous écoute, dit Akira curieux.

_ l’alcool n’a aucun effet sur moi.  Je pourrais vider toute une bouteille de Whisky que je serais toujours lucide, dit-elle en regardant la fontaine.

_ non ! Vous blaguez, dit Akira abasourdi faisant rire Sophia.

_ oui ne vous inquiétez pas. Cependant ce n'est pas trois coupes de champagne qui feront de l'effet sur moi. Je vais vous le prouver, dit-elle avant de se  lever. Elle remonta sa robe et leva un pied. Akira pensa qu’elle allait perdre l’équilibre puis tomber et se tenait prêt à la rattraper. Mais à sa grande surprise elle a tenu droite. Elle ne titubait pas malgré ses hauts talons. Akira en était stupéfait.

_ ne me dites pas que vous pensiez que je racontais des histoires,  dit-elle en riant, voyant la mine stupéfaite de Akira en se rasseyant.

_ comprenez que c’est une information difficile à croire. Vous étiez tellement timide tout à l’heure que cela contraste avec votre attitude actuelle,confia-t-il.

_ je comprends. Mais comme je vous l’ai dit tout à l’heure, dans la salle je me sentais comme un oiseau en cage. Ici je me sens plus libre. Je ne sais pas si vous me comprenez.

_ oui! Parfaitement.  Dit il avant de continuer après un instant de silence. Vous voulez marcher un peu?

_ oui ! Allons-y ! Dit-elle en souriant.

Akira se leva le premier. En parfait gentleman, il tendit la main à Sophia pour l'aider à se lever à son tour.

_ merci, le remercia Sophia. Leurs yeux se croisèrent et Sophia sentit à nouveau des frissons la parcourir. Gênée, elle baissa les yeux. Akira sentit le même effet. Il ne leur était jamais arrivé de ressentir cela juste par un contact visuel.

_ on y va ? Demanda Akira pour couper court à la gêne qui commençait à s'installer entre eux.

_ oui allons-y ! Répondit Sophia un sourire aux lèvres. Elle se demandait s'il avait ressenti les mêmes choses qu'elle.

Leur petite promenade commença en silence, chacun remettant de l'ordre dans son esprit. Ce fut Sophia qui rompit le silence.

À partir de cet instant, il se mirent à discuter de tout ce qui leur venait à l'esprit. Leur discussion était fluide et les mots et idées venaient tout seuls. Ils firent sans s'en rendre compte le tour jardin et finirent par s'asseoir au bord de la fontaine. Sophia trouva le bruit de l'eau apaisant. Elle trempa le bout de ses doigts dans l'eau et les fit glisser en des mouvements gracieux. Akira ne put s'empêcher de garder les yeux fixés sur elle. Elle était d'une beauté exceptionnelle. Le fait qu'elle ne s'en rende pas compte lui apportait un charme particulier. Elle était naturelle et ne cherchait pas à séduire. Ses gestes n'étaient ni calculés ni provocateurs comme ceux de la plupart des femmes que Akira avait rencontrées. Au contraire, ils étaient innocents. Akira avait longtemps recherché cette qualité chez une femme, mais en vain. Pourquoi ne l'avait-il pas rencontré plus tôt ? se demanda-t-il. Ils passèrent les heures qui suivirent à discuter, rigoler et se découvrir davantage.

AFTER THIS NIGHT Où les histoires vivent. Découvrez maintenant